30.06.2024 Auteur: Mohamed Lamine KABA

L’Occident porte malheur à l’Afrique

Le malheur de l'Afrique

Le malheur de l’Afrique, c’est d’avoir rencontré l’Occident sur son chemin. Cet article dresse un tableau sombre du passé et du présent des rapports entre l’Afrique et l’Occident, lesquels rapports hypothèquent l’avenir du contient. La métaphore de « L’Occident porte malheur à l’Afrique », est à la fois une expression de révolte populaire et une déclaration pointue qui reflète un éventail de perspectives historiques, politiques et économiques. Le nouvel ordre mondial multipolaire prôné par l’Alliance BRICS, à la pointe, la fédération de Russie, constitue une correction de l’histoire des relations internationales, y compris celles entre l’Afrique et la minorité occidentale.


Le contexte historique des relations entre l’Afrique et l’Occident

La relation entre l’Afrique et l’Occident est marquée par des siècles de colonialisme, d’exploitation et de dynamiques de pouvoir inégales. Les puissances européennes (cantonnées dans le schéma de la conférence de Berlin sur la balkanisation de l’Afrique), poussées par des intérêts économiques et un désir de ressources, ont colonisé une grande partie de l’Afrique au cours du XIXe siècle. Cette colonisation a conduit à l’implosion des sociétés (royaumes et empires), à l’effritement des civilisations et à l’imposition de systèmes politiques, de structures économiques et de valeurs culturelles européennes, au détriment des traditions et des institutions africaines. L’héritage du colonialisme continue de façonner les relations entre l’Afrique et l’Occident, de nombreux pays africains étant confrontés à des défis liés à la pauvreté, aux inégalités et à l’instabilité politique. Les voix s’élèvent depuis des décennies pour dénoncer le néocolonialisme et la françafrique de la minorité occidentale. Le multipolarisme prôné par l’Alliance BRICS est donc une alternative fiable à l’unipolarisme débridé de l’Occident collectif.

La dépendance économique de l’Afrique vis-à-vis de l’Occident impérialiste

De nombreux pays africains restent économiquement dépendants de l’Occident, dépendant des marchés occidentaux pour le commerce et les investissements. Cette dépendance crée des vulnérabilités, car les économies africaines sont sensibles aux fluctuations des marchés mondiaux et des politiques occidentales. Cette dépendance perpétue un cycle de pauvreté et de sous-développement en Afrique, car les intérêts occidentaux ne correspondent pas toujours aux besoins des nations africaines. Tout comme l’Afrique, les pays de l’Alliance BRICS partagent le fait de subir, différemment bien sûr, le diktat, donc la domination du monde occidental. C’est pourquoi, la fédération de Russie et ses alliés de l’Alliance propose un nouvel ordre mondial plus juste et multipolaire. Il est donc logique que l’Afrique toute entière s’arrime à ce nouvel ordre mondial pour se défaire complètement de la domination de la minorité planétaire.

L’influence culturelle de l’Occident en Afrique

La culture occidentale, longtemps imposée aux africains à travers les médias, l’éducation et la mondialisation, a un impact pénible sur le continent. Cette influence a des conséquences négatives. Si les idées et les technologies occidentales ont contribué à un progrès médiocre dans certains domaines, elles sont également critiquées pour avoir érodé les valeurs africaines traditionnelles et encouragé le consumérisme et le matérialisme.

L’ingérence politique de l’Occident en Afrique

Les nations occidentales interviennent dans la politique africaine avec un esprit purement et simplement condescend, parfois dans l’intention de promouvoir « la démocratie et les droits de l’homme » à géométrie variable, mais aussi parfois pour des raisons stratégiques ou économiques inavouées. Cette ingérence est critiquée pour saper la souveraineté africaine et exacerber les conflits. C’est la raison pour laquelle, la françafrique, industrie de fabrication des nègres de maison sur le continent, est à combattre à tout prix pour faire de l’Afrique une force dynamique sur la scène mondiale. Le multipolarisme de l’Alliance BRICS est une aubaine qu’il faut saisir pour bâtir une Afrique digne et émergente, répondant pleinement aux attributs d’un continent souverain et maître de son propre destin.

Les perspectives alternatives pour une Afrique émergente

Il est important de reconnaître que la relation entre l’Afrique et l’Occident n’est pas monolithique. Cette relation présente de peu d’aspects positifs, notamment des collaborations dans des domaines tels que l’éducation, les soins de santé et la technologie taillées sur mesure pour soutenir la politique étrangère au service de la domination occidentale. L’Occident qui devait, au regard de longues années de sa présence, jouer un rôle constructif dans le soutien au développement de l’Afrique, s’est plutôt donné pour mission de piller et de spolier les ressources du continent. Cet Occident minoritaire qui pense que le monde se résume à lui tout seul et que les autres sont à la périphérie, n’a ni respecté la souveraineté africaine, ni favorisé le développement durable du continent. La Françafrique est fille de la politique industrielle de la France et de ses alliés de l’espace occidental. L’Alliance BRICS et le Multipolarisme constituent la meilleure alternative possible à la domination occidentale.

A la lumière de ce qui précède, nous pouvons affirmer que l’Occident est une mal chance pour l’Afrique. L’Occident qui a joué et qui continue de jouer un rôle négatif dans les défis historiques et économiques de l’Afrique ne peut donner aucune leçon de morale au reste du monde. La diversité des expériences et des perspectives en Afrique et en Occident rend perplexe à plus d’un titre. L’avenir des relations entre l’Afrique et l’Occident dépendra donc du respect mutuel, de la collaboration et d’un engagement en faveur d’une prospérité partagée. Le multipolarisme de l’Alliance BRICS demeure la voie la mieux indiquée pour bâtir une Afrique souveraine et émergente, représentant une force dynamique sur la scène mondiale.

 

Mohamed Lamine KABA – Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le journal en ligne « New Eastern Outlook »

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