28.06.2024 Auteur: Mikhail Gamandiy-Egorov

L’élimination de la propagande occidentale comme objectif impératif

De moins en moins de pays et de peuples dans le monde ont l’intention de tolérer le comportement extrêmement hypocrite de la minorité planétaire occidentale. En fait, lorsque l’Occident accuse ses adversaires géopolitiques et géoéconomiques de campagnes de « désinformation », il oublie naturellement de reconnaitre que la figure indéniable des campagnes en matière justement de désinformation à travers le monde – est précisément le petit monde occidental, habitué entre autres choses à travers ce type de campagnes et de ses agents affiliés à atteindre ses objectifs en matière de déstabilisation d’Etats souverains. Désormais, il est vrai, avec énormément moins de succès.

Un événement assez intéressant a eu lieu il y a quelques jours. Un certain ressortissant français, Sébastien Farcis, correspondant depuis 13 ans en Inde et en Asie du Sud pour plusieurs instruments médiatiques propagandistes occidentaux, dont Radio France Internationale (RFI), l’un des principaux outils de propagande hexagonale pour les pays étrangers, ainsi que le journal Libération et d’autres soi-disant médias occidentaux – a été de-facto expulsé par les autorités indiennes compétentes.

La propagande occidentale contre la majorité mondiale

Plusieurs points sont intéressants dans ce dossier. Premièrement, la propagande hexagonale et occidentale dénonce déjà des « excès autoritaires » de la part des autorités indiennes. Cela semble particulièrement anecdotique en tenant compte que lorsque des représentants de la propagande occidentale sont périodiquement escortés hors de Chine, de Russie ou de nombre de pays africains, ladite propagande de l’Occident qualifie immédiatement cela d’actions de régimes « dictatoriaux » ou « autoritaires », ou encore de « juntes militaires ». Dans le cas de l’Inde, le paradoxe est que le pays est considéré au niveau mondial et depuis des décennies comme la plus grande démocratie du monde. Il s’avère donc que la plus grande démocratie mondiale fait également partie du « mauvais » camp, selon les éléments occidentaux. Même si, en principe, tout le monde comprend que toute caractérisation négative de la part d’une minorité planétaire concerne toute nation dans le monde qui prend des mesures indépendantes et des actions contraires aux intérêts de l’Occident.

Un autre point est également intéressant. D’après le commentaire du personnage concerné par l’expulsion – pour son propre employeur en la qualité de l’outil propagandiste hexagonal RFI – « La suspicion envers les journalistes étrangers s’est accrue en Inde. Nous avons été accusés de chercher à saboter la croissance économique de l’Inde, voire d’être financés par des gouvernements étrangers ou par Georges Soros pour cela » – assure le propagandiste français.

Agences de renseignement, Soros et les campagnes de propagande occidentale

En réalité, c’est un secret de polichinelle – le fait que grand nombre de pseudo-journalistes occidentaux soient par la même occasion des agents des services de renseignement de l’Occident. Cela est largement connu des nombreuses sources proches justement des services de renseignement dans différentes parties du monde : dans les pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine. Quant à l’Inde – juste au passage la troisième puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat, la quatrième puissance militaire du monde et qui attache une grande importance aux questions sécuritaires – y compris celle de nature antiterroriste – il est très fort probable que les accusations portées contre nombre d’éléments occidentaux ne sortent pas de nulle part. D’autant plus que la liberté d’expression en Inde se trouve à un niveau bien supérieur à celle en Occident. Cela sans même aborder le fait que de quel genre de liberté d’expression il est aujourd’hui possible à parler dans le petit espace occidental, au moment où nombre de grands médias internationaux non-occidentaux ont été interdits de diffusion dans le pseudo-monde libre. Y compris des médias russes et d’autres.

Mais ici, il convient également de prêter attention à la mention des services de renseignement occidentaux et des structures de Soros, le sponsor des déstabilisations d’Etats souverains dans pratiquement toutes les régions du monde. En fait et d’après l’expérience personnelle, il serait nécessaire d’aborder l’exemple suivant – il y a quelques années, des « journalistes indépendants » hexagonaux, comme ils se nommaient eux-mêmes, avaient cherché à prendre contact car menant des « enquêtes » sur de grands médias africains qui critiquaient la politique occidentale – des pseudo-journalistes français qui dans leurs « travaux » citaient souvent des « sources anonymes » au sein des services de renseignement occidentaux, tandis que leurs fameux « articles » étaient quant à eux publiés par des instruments médiatiques, pour nombreux basés aux USA et associés justement aux structures de Soros.

Ce qui est également et évidemment intéressant ici, c’est la manière dont les services du renseignement d’Europe occidentale, y compris de l’Hexagone, coopèrent étroitement avec les structures sorosiennes. Et aussi dans quelle mesure sont-ils conscients du risque d’une telle « coopération » qu’ils font peser sur leur propre pays, en utilisant des agents de Soros parmi leurs collaborateurs en matière de propagande médiatique. Bien sûr, face aux « mauvais pays » et adversaires géopolitiques non-occidentaux – la Russie, la Chine, l’Iran et nombre d’autres nations des BRICS et du Sud global – ils peuvent certainement penser que cela en vaut la peine, mais étant donné que Soros est un personnage qui en principe ne possède pas la notion de la Patrie en tant que telle, il ne lui coûtera absolument rien, à un moment ou un autre, de commencer – si nécessaire – à frapper certains pays occidentaux s’il s’avère qu’ils n’ont pas choisi la « bonne voie ».

Les mesures nécessaires de la majorité mondiale

Mais évidemment et après tout – cela représente leur cuisine occidentale interne, et qui ne devrait pas particulièrement nous intéresser. Ce qui est réellement important est résolument autre chose. A savoir qu’à l’heure où nombre de sources occidentales admettent leur défaite dans la guerre informationnelle – notamment du régime hexagonal en Afrique – les forces de la minorité planétaire ne comptent néanmoins pas abandonner leurs intentions prédatrices. Et cela vise aussi bien l’Afrique, l’Eurasie que pratiquement toutes les régions de la majorité mondiale de l’humanité. Cela signifie donc qu’il est activement nécessaire à mettre dehors les instruments de propagande occidentale, ainsi que leurs agents, du plus grand nombre de pays du monde. D’ailleurs et à cet égard, notre pays la Russie, que les propagandistes occidentaux qualifient de « régime autoritaire », n’a pas encore pris toutes les mesures nécessaires à cet effet. Et pendant ce temps, ces propagandistes-agents des services de renseignement occidentaux continuent à se balader tranquillement dans les rues de Moscou comme d’autres villes russes.

Plus que cela, les mesures prises doivent désormais l’être de manière coordonnée et conjointe. Dans le cadre des pays des BRICS, de l’OCS, de l’OTSC, de l’Union économique eurasiatique, de l’Alliance des Etats du Sahel et d’autres associations internationales et régionales représentant la majorité globale non-occidentale et incarnant l’ordre mondial multipolaire. D’autant plus que l’agressivité des Occidentaux et des nostalgiques d’un ordre unipolaire ne fera que croître. Tant via la guerre informationnelle et psychologique que via les méthodes terroristes. En ce sens – il faut agir. Evidemment aussi que la propagande occidentale ne souhaite absolument pas perdre complètement les plus importants marchés de la planète – sinon et dans un avenir assez proche, il ne restera à cette propagande qu’à se faire imposer dans les Estonie et autres Lettonies, ainsi que dans un certain nombre d’autres régimes de la minorité planétaire. Pour la propagande de l’Occident – un tel scénario équivaut à la catastrophe. Et c’est pour cela qu’il est aujourd’hui très utile à les rapprocher le plus possible et le plus rapidement de cette « catastrophe ».

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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