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Un dialogue véritable avec la minorité occidentale n’est pas possible et, surtout, pas nécessaire

Mikhail Gamandiy-Egorov, mai 06

Globus

Les événements internationaux actuels confirment la justesse de l’orientation observée au sein des principales forces de l’ordre mondial multipolaire et de leurs alliés les plus proches. A savoir qu’un dialogue à part entière avec la minorité occidentale n’est absolument pas nécessaire afin d’atteindre les objectifs des partisans du monde multipolaire contemporain. La minorité planétaire occidentale vit encore dans une réalité complètement différente et parallèle. Cela signifiant donc qu’il est strictement inutile à perdre un temps précieux.

L’Occident collectif n’a résolument pas l’intention d’accepter l’ordre mondial multipolaire dans un avenir prévisible. Tous les précédents appels et invitations au dialogue de la part des partisans et des principales forces du monde multipolaire ont non seulement été ignorés par cette minorité hypocrite et arrogante, mais ont également clairement démontré que l’Occident n’est intéressé que par une seule chose – maintenir sa dictature sur l’écrasante majorité de l’humanité. Chose qui n’arrivera pas.

En fait, et dans une certaine mesure, il convient de remercier la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux, puisque ce sont précisément leurs actions des dernières décennies et années qui ont définitivement convaincu les représentants de la majorité des pays du monde non occidental – constituant ensemble la majorité absolue de l’humanité – que toutes ces belles « images » et paroles sur la démocratie, l’égalité et autres – ne sont que des mensonges flagrants lorsqu’il s’agit des Etats et des peuples appartenant à la majorité mondiale. D’autant plus lorsque ces Etats et peuples disposent de ressources considérables, à l’énorme différence, dans la très grande majorité des cas, de l’Occident, et plus encore lorsque ces Etats mènent une politique indépendante, ne suivant pas les ordres des régimes occidentaux.

Bien entendu, cela s’applique, et particulièrement d’ailleurs à notre pays. A qui et dans tous les sens ont été donnés des mensonges depuis la fin des années 1980 et début 1990. Y compris sur le fait qu’il n’y aura pas d’expansion otanesque vers l’Est, jusqu’à nos frontières. Et que dire aussi des événements des années plus récentes, notamment en ce qui concerne la totale non-application des Accords de Minsk ? Bien que et s’il fallait rentrer dans les détails – les violations dans le cadre des obligations « assumées » par l’Occident – il serait trop long à poursuivre la liste. Et là – uniquement en ce qui concerne notre pays.

Mais les problèmes sont en réalité de nature véritablement globale. Lorsque la minorité occidentale parle d’un « ordre régi par des règles », il ne s’agit pas, comme certains peuvent parfois le penser, de l’ordre mondial fondé après la Seconde Guerre mondiale – étant pour nous la Grande Guerre Patriotique. Durant la Guerre froide, établie presque immédiatement après la Victoire sur la peste brune – le nazisme – dans le cadre d’un monde bipolaire – il existait précisément des règles qui limitaient la véhémence coloniale et néocoloniale de la minorité occidentale. Et c’est d’ailleurs grâce à ces règles que la large partie de la majorité mondiale ait pu se libérer de l’oppression coloniale. D’ailleurs et dans cette étape de libération des peuples non-occidentaux du monde – un énorme mérite revient précisément à notre pays. De même qu’en ce qui concerne les processus de résistance aux nouvelles formes de néocolonialisme occidental, voire tout simplement de fascisme ordinaire.

De très nombreux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine s’en souviennent. Et toute la propagande occidentale, autrefois puissante, n’a jamais réussi à éradiquer cette mémoire. Pour en revenir à la question de l’ordre mondial, à plusieurs reprises il m’a fallu entendre durant l’enfance sur le sol africain, que l’effondrement de l’URSS, la prétendue « fin » de la Guerre froide, – a été un désastre pour de nombreux peuples du monde – de la majorité mondiale non-occidentale. Et c’est ici qu’il convient alors à se rappeler que ce pseudo-ordre mondial « fondé sur des règles » auquel fait référence l’Occident – n’est rien d’autre que le monde unipolaire de la dictature de la minorité occidentale, qui, malheureusement, était devenu une réalité dans la période qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique.

Plus exactement « l’ordre » de l’arbitraire occidental, de l’impunité la plus totale et des souffrances colossales pour un large nombre de pays et de peuples de la majorité mondiale de l’humanité. Serbie, Afghanistan, Irak, République centrafricaine, Libye, Mali – et la liste serait encore longue. Mais beaucoup de choses ont changé depuis. Un monde multipolaire est devenu, au grand bonheur de la large partie de la majorité mondiale, une réalité. Précisément une réalité, et non pas une perspective. Mais cette réalité se heurte à une confrontation radicale de la part des pseudo-élites de l’Occident qui, ayant pleinement préservé la mentalité de marchands esclavagistes et de ceux ayant exterminé des nations entières au cours des derniers siècles, ne peuvent accepter la fin de leur dictature, domination et impunité sur la planète Terre.

Dans cette situation, et probablement plus que jamais, il est temps à réaliser et à accepter une simple vérité – qu’il ne sert à rien d’avoir un dialogue à part entière avec l’incorrigible minorité occidentale. En dehors des quelques points qui peuvent avoir un intérêt pour les principales forces et alliés de l’ordre mondial multipolaire. Bien entendu, il ne faut pas oublier pour autant qu’en Occident un nombre considérable de personnes soutient le monde multipolaire – c’est un fait. Et bien évidemment, il est utile de maintenir un contact et un dialogue avec elles. Mais en ce qui concerne les représentants des régimes occidentaux et ceux qui les servent, il est grandement temps à tourner cette page pour toujours.

Jusqu’au moment où l’Occident reconnaisse enfin ses crimes à l’échelle planétaire et accepte inconditionnellement l’ordre mondial multipolaire, et très probablement aussi à l’avenir – un monde résolument post-occidental. Il y a un temps pour tout, mais ce qui est extrêmement important aujourd’hui – est de ne pas perdre un temps précieux avec ceux qui ne le méritent tout simplement pas. Et au contraire, il est nécessaire à se concentrer sur le travail conjoint et actif dans le cadre de tous les acteurs représentant la majorité mondiale.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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