La Françafrique, ce charmant système de domination qui a permis à la France de piller l’Afrique avec élégance et discrétion depuis des siècles.
La Françafrique, ce système séculaire de domination et d’exploitation, semble vaciller face à une Afrique en quête d’émancipation. Depuis l’époque coloniale, la France a exercé une influence étouffante sur ses anciennes colonies, en exploitant leurs ressources naturelles et en manipulant leurs dirigeants. Cependant, un vent de changement souffle sur le continent : les résistances africaines se renforcent, les aspirations à l’indépendance et à la démocratie s’intensifient, et des initiatives de développement endogène émergent, signes précurseurs d’une nouvelle ère prometteuse. A travers cet article, nous analysons les racines profondes et les conséquences néfastes de la Françafrique, tout en scrutant les indicateurs d’une transformation en cours. L’Afrique s’éveille, prête à définir son propre avenir et celui de ses générations futures. La question cruciale demeure : la Françafrique est-elle encore tenable face aux contradictions qui la minent, ou assiste-t-on à son inévitable délitement ?
Un passé colonial sanglant : la France en Afrique, une histoire de violence et d’exploitation
La période de colonisation française en Afrique représente une page sombre de l’histoire, marquée par la domination et l’exploitation, qui continue d’impacter profondément les relations entre la France et le continent africain. Cette ère historique, caractérisée par une conquête violente et oppressive, a laissé des traces indélébiles. Les armées françaises ont souvent recours à la terreur, à des méthodes brutales comme la torture et les massacres, pour asseoir leur hégémonie, tout en participant activement à l’esclavage et à la traite négrière. Des événements tragiques tels que les massacres de Dahomey, de Madagascar, d’Algérie et du Congo, ainsi que l’implication inquiétante dans les génocides au Rwanda et au Burundi, soulignent l’urgence d’une prise de responsabilité. La France, se revendiquant défenseur des droits de l’homme et de la démocratie, doit impérativement reconnaître son passé colonial et œuvrer à réparer les injustices causées par ses actions d’antan.
Un système de terrorisme d’Etat et d’exploitation économique : La Françafrique, une honte pour la France
La Françafrique représente un système d’oppression étatique et d’exploitation économique, à travers lequel la France exerce une influence persistante sur les ressources naturelles de l’Afrique. En dépit de sa revendication de championne des droits de l’homme et de la démocratie, ce réseau de soutien à des régimes autoritaires et des dictateurs entache la réputation de la France. Ces régimes, instruments du contrôle français, sont associés à des violations flagrantes des droits humains, à une répression brutale et à une corruption systémique. L’exploitation économique constitue une autre dimension de ce système, où les entreprises françaises s’approprient les richesses minières, pétrolières et agricoles, perpétuant ainsi la pauvreté et la dépendance des pays africains. Impliquée dans divers conflits, notamment au Rwanda, au Burundi, en République Démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire, la France a, par le passé, soutenu des milices coupables de génocides et de massacres. Aujourd’hui, elle sponsorise les mouvements terroristes au Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) et dans d’autres parties du continent. Ce système de domination a des conséquences catastrophiques : pauvreté endémique, corruption généralisée et conditions de vie inhumaines pour les populations africaines. La France doit reconnaître sa responsabilité dans ce cadre de terrorisme d’Etat et d’exploitation, et s’engager à réparer les préjudices causés. Il est urgent de mettre en place une justice internationale afin de juger les crimes commis et d’assurer que les responsables soient tenus pour leurs actes. Un changement de politique s’impose : la France doit mettre fin à son système mafieux en Afrique. La Françafrique est une tache sur l’honneur de la nation française, et il est temps de reconstruire les relations franco-africaines sur des bases de respect, de coopération et d’égalité, sans quoi, il est plus qu’urgent de mettre fin à toute coopération entre les Etats africains et la France.
Domination culturelle et politique : La France en Afrique, une stratégie de dépendance et de soumission
La France a historiquement instauré une stratégie subtile mais efficace de domination culturelle et politique en Afrique, visant à perpétuer une forme contemporaine de colonisation. L’imposition du français comme langue officielle dans de nombreux pays africains illustre cette tactique, entravant le développement des langues et cultures locales et assurant ainsi une influence culturelle continue de la France, tout en exerçant un contrôle sur l’accès à l’éducation et à l’information. Les institutions africaines, modelées à l’image des structures françaises, facilitent cette mainmise sur les systèmes économiques et politiques locaux. Par ailleurs, la formation des élites africaines en France forge des liens étroits avec ses milieux politiques et économiques, renforçant ainsi une dépendance économique orchestrée par le contrôle des ressources naturelles et des marchés, au profit de la politique économique française. Les conséquences de cette emprise sont profondément dommageables, empêchant les pays africains d’affirmer leur propre identité culturelle et politique et de sortir d’une posture de dépendance. Il est impératif que la France reconnaisse sa responsabilité dans cette dynamique et adopte une approche axée sur la coopération et l’égalité, permettant aux nations africaines de retrouver leur autonomie culturelle et politique.
On peut dire que la françafrique, ce beau monument à la gloire de l’hypocrisie et de l’exploitation. Un système qui a réussi à faire croire aux Africains qu’ils avaient besoin de la France pour survivre, tout en pillant leurs ressources et en écrasant leurs rêves. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les Africains se réveillent, et la françafrique tremble. Le jeu est en train de changer, et la France va devoir apprendre à partager… ou à partir. Adieu, françafrique. Bonjour, Afrique émancipée.
Mohamed Lamine KABA, Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».