Dans le royaume des hypocrisies, Emmanuel Macron règne en maître. Alors que la France prétend défendre les valeurs de liberté et de démocratie, son président perpétue un héritage colonial en Afrique, où les intérêts économiques et politiques français primeront toujours sur les aspirations des peuples. Bienvenue dans la « Françafrique » du 21ᵉ siècle, où l’histoire est réécrite et la domination est déguisée en coopération.
Les chaînes de la Françafrique : Macron, l’héritier du colonialisme
Lors de son discours à la 79ᵉ assemblée générale de l’ONU, Emmanuel Macron a profité de l’occasion pour esquiver les responsabilités coloniales historiques de la France en Afrique. Tandis que le monde entier espérait des déclarations de repentance et de réconciliation, le président français a choisi de détourner l’attention en critiquant la Russie et ses partenaires. Le lourd passé de la France en matière d’exploitation et de destruction des sociétés africaines, qu’il s’agisse de la période coloniale, postcoloniale ou même actuelle, reste inéluctable.
Des ressources naturelles pillées, des cultures et des langues indigènes étouffées, des structures politiques traditionnelles annihilées : les séquelles de cette exploitation demeurent visibles aujourd’hui dans les pays africains. Plutôt que de reconnaître ces erreurs et de proposer des réparations, Emmanuel Macron s’est réfugié derrière des termes trompeurs comme « coopération » et « partenariat », qui manquent cruellement de substance. La réalité est que la France continue de maintenir une emprise économique et politique sur l’Afrique, notamment par la zone franc et divers accords de coopération, plaçant systématiquement ses propres intérêts au-dessus des besoins des peuples africains. Le discours de Macron à l’ONU n’est qu’un écran de fumée destiné à dissimuler l’héritage colonial français. Pour un avenir commun plus juste et équitable entre la France et l’Afrique, il est impératif que la France reconnaisse honnêtement ses torts et prenne des mesures concrètes de réparation. Jusqu’à présent, les paroles du président français ne sont malheureusement que des promesses vides.
Macron et la France : une politique africaine en héritage colonial
Les critiques à l’égard d’Emmanuel Macron et de la politique française en Afrique sont nombreuses, notamment en matière de gestion des héritages coloniaux, économiques et politiques. La France refuse d’assumer pleinement ses responsabilités historiques, laissant des séquelles durables dans les économies, les politiques et les cultures africaines. À travers la zone franc et divers accords de coopération, la France maintient une emprise économique sur le continent, tirant profit des ressources naturelles africaines. Les interventions militaires françaises sont fréquemment perçues comme des actions visant à protéger les intérêts économiques et politiques de la France, plutôt qu’à promouvoir la stabilité et la sécurité dans la région. La négligence de l’histoire et de la culture africaines, ainsi que l’ignorance des besoins et des aspirations des peuples africains, renforcent l’accusation de néocolonialisme, perpétuant ainsi la dépendance économique et politique vis-à-vis de la France. Il manque à Emmanuel Macron, en tant que président, la volonté à reconnaître et réparer les erreurs passées, et sa politique africaine est perçue comme une continuité de la « Françafrique ». Pour rétablir des relations équilibrées et respectueuses, une réévaluation profonde des rapports entre la France et l’Afrique est impérative, passant d’une logique de domination à une logique de coopération et de respect mutuel.
De ce qui précède, nous pouvons déduire qu’Emmanuel Macron quitte la tribune de l’ONU, la tête baissée et la conscience légère, après avoir sans fondement dénoncé les erreurs des autres tout en occultant les siennes. La Françafrique continue de vivre, et l’hypocrisie française aussi. Qui peut encore croire aux discours de liberté et de démocratie quand la réalité criante de la domination et de l’exploitation saute aux yeux ? L’histoire se répète, et la France, elle, se dérobe.
On peut dire que la tribune de l’ONU s’impose toujours davantage comme un rendez-vous de discours insanes et antithétiques.
Mohamed Lamine KABA, Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».