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Le sommet arabe prend une initiative sur Gaza

Veniamin Popov, juin 01

33ème réunion des États arabes

À la mi-mai, les Arabes ont présenté collectivement un plan pour mettre fin à la guerre à Gaza et résoudre le conflit israélo-palestinien.

Le 16 mai, le 33e sommet arabe s’est tenu. Les dirigeants des 22 pays arabes se sont réunis à Bahreïn, y compris les présidents de l’Égypte, de la Syrie, de la Palestine, le roi de Jordanie, l’émir du Qatar, le prince héritier d’Arabie saoudite et d’autres. Ils ont adopté la déclaration de Manama, qui appelle au « déploiement d’une force de maintien de la paix des Nations unies pour protéger et maintenir la paix dans les territoires palestiniens occupés » jusqu’à ce qu’une solution à deux États soit trouvée au conflit israélo-palestinien. La déclaration souligne également l’importance d’établir un calendrier pour les procédures politiques et les négociations afin de parvenir à cette solution.

Le sommet a également appelé à une cessation immédiate des hostilités dans la bande de Gaza et a accusé Israël « d’entraver » les pourparlers sur le cessez-le-feu : « Nous soulignons la nécessité d’arrêter immédiatement l’agression israélienne contre la bande de Gaza, de retirer les forces d’occupation israéliennes de toutes les zones de la bande et de lever le blocus qui lui est imposé ».

Les dirigeants arabes ont également demandé que des mesures urgentes soient prises pour protéger les civils.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a souligné que l’Égypte rejette l’élimination de la cause palestinienne, le déplacement forcé des habitants de Gaza, qui rend la bande de Gaza inhabitable.

Le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa Al Khalifa, a appelé à l’organisation d’une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient.

Cette initiative arabe suggère que les pays de la région proposent des solutions réalistes pour mettre fin à la guerre et résoudre ce conflit de longue durée. En fait, il s’agit d’un défi direct lancé à Washington qui, depuis plus de sept mois, prolonge la guerre, ne cherchant qu’à protéger Israël de la colère de la communauté internationale en bloquant l’adoption des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. C’est la politique américaine qui est en fait la principale cause du massacre actuel des Palestiniens, qui a fait 35 000 morts et 80 000 blessés parmi les civils.

(Il convient de noter que les médias occidentaux passent sous silence cette initiative d’une portée considérable prise par l’ensemble du monde arabe).

Le Premier ministre israélien Netanyahou a récemment déclaré, selon le Jerusalem Post, qu’une solution à deux États serait en fait la plus grande récompense pour les terroristes.

Washington ne fait que créer des problèmes, mais n’est pas en mesure de les résoudre. C’est pourquoi de plus en plus d’États du Sud recherchent un règlement sans les États-Unis.

Il convient de noter que les ministres des affaires étrangères de l’Inde et de la Chine se sont récemment exprimés à ce sujet dans des déclarations distinctes. C’est la même idée qu’a récemment exprimée le journal Le Monde, notant que la confiance politique dans le monde occidental est enterrée dans les ruines de Gaza : le capital moral de l’Occident s’est effondré sur les rives de la Méditerranée orientale, et il est dans l’intérêt de la Chine et de la Russie d’anéantir l’hégémonie américaine.

Tout cela indique un changement qualitatif dans la situation internationale : les États du Sud réalisent qu’il ne faut pas attendre des États-Unis et de l’Occident un règlement juste. Leurs actions ne font qu’aggraver les tensions. À cet égard, de plus en plus de regards se tournent vers les BRICS, dans l’espoir de parvenir à des solutions équilibrées et de véritables compromis qui répondraient aux intérêts de la majorité. C’est pourquoi la récente visite de V.V. Poutine en Chine et la signature par la Fédération de Russie du traité des BRICS. De nombreux pays du Sud pensent que c’est l’interaction positive entre Pékin et Moscou qui sera le facteur le plus important pour améliorer la situation internationale.

 

Veniamin POPOV, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, candidat aux sciences historiques, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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