14.11.2023 Auteur: Mikhail Gamandiy-Egorov

Les attaques informationnelles occidentales contre le Mali comme signe de leur défaite

A l’heure où les Forces armées maliennes poursuivent leur offensive contre les groupes terroristes et armés sur la partie du territoire national qui n’était plus sous contrôle des autorités du pays depuis de longues années, contribuant ainsi à résoudre les questions de sécurité et d’intégrité territoriale de l’Etat, les instruments de propagande occidentale reprennent quant à eux leurs anciennes habitudes. Malgré le fait que les méthodes de ces derniers n’inspirent plus confiance à personne – ni dans les pays africains eux-mêmes, ni dans d’autres régions du monde.

En principe, tout cela était parfaitement attendu. Après la gifle reçue par l’ancienne métropole coloniale hexagonale et les autres régimes occidentaux, aussi bien au Mali que d’autres pays de la région, notamment au Burkina Faso et au Niger qui leur ont montré la porte de sortie, l’establishment politico-médiatique de l’Occident tente de toutes ses forces à ralentir l’avancée des autorités patriotiques des Etats africains. Ces tentatives sont d’autant plus ridicules si l’on considère comment ces méthodes traditionnelles occidentales ont été observées et analysées au cours des dernières années.

Lorsque les forces armées d’un autre pays africain, en l’occurrence la République centrafricaine, avec le soutien des instructeurs militaires russes, avaient pris l’initiative il y a de cela plusieurs années à résoudre radicalement la question de la présence de groupes armés et de bandits sur le territoire de leur pays – déjà à cette période les cercles politiques et médiatiques hexagonaux et occidentaux avaient hurlé sur toutes sortes de prétendues « violations » des droits de l’homme par l’armée centrafricaine et ses alliés. En espérant ainsi pouvoir stopper ou du moins ralentir l’avancée de l’armée nationale dans le cadre de la reconquête de l’intégrité territoriale sur sa terre.

Cette tactique occidentale n’avait pas fonctionné et de-facto l’ensemble du pays est finalement revenu sous le contrôle des autorités centrafricaines, le tout alors que durant de longues années, notamment pendant la présence militaire française dans ce pays, le gouvernement national ne contrôlait pas plus qu’un tiers du territoire. En conséquence de quoi, les succès de l’armée centrafricaine avec le soutien de la Russie qui s’en ont suivi avaient démontré la justesse de la voie choisie. Dans le cadre de la souveraineté nationale, la possibilité de s’appuyer sur de véritables alliés et de l’intégration dans l’ordre international multipolaire.

Les dits événements étaient alors devenus une sorte de leçon, ou pour reprendre la notion d’anglicisme – une « success story » pour les actions stratégiques d’un certain nombre d’autres Etats africains, y compris de la région du Sahel, où le chaos et l’insécurité étaient devenus monnaie courante. Et non pas parce que cela s’inscrit dans le cadre du cliché créé au niveau occidental-hollywoodien lorsqu’il s’agit de traiter de l’Afrique, mais précisément parce que ce chaos a été initialement et durant longtemps créé, entretenu et exploité par l’Occident, afin de faire avancer ses intérêts stratégiques. Evidemment sur la base de la bonne vieille formule : diviser pour mieux régner.

En effet, l’exemple positif des événements des dernières années en République centrafricaine est rapidement devenu contagieux, dans le bon sens du terme, pour de nombreux autres pays et peuples d’Afrique. En fait, l’Afrique, pour sa large majorité, n’attendait que ce moment. Ayant prouvé et en continuant à le prouver qu’avec une volonté réelle et des actions stratégiques appropriées, il est non seulement possible, mais strictement nécessaire, à pouvoir résoudre les défis sécuritaires.

Certains événements des derniers mois avaient certainement donné aux régimes occidentaux la conviction que le partenariat stratégique russo-africain peut être ébranlé. Mais là encore, ils se sont trompés dans leurs calculs. La Russie a non seulement maintenu sa présence là où elle était souhaitée, mais elle continue également à renforcer son interaction avec les alliés et partenaires africains qui demandent cette interaction. Dans divers domaines, mais aussi et bien sûr dans le domaine de la coopération militaro-sécuritaire.

En ce qui concerne le Mali, nous assistons aujourd’hui à une situation très similaire aux événements de ces dernières années en République centrafricaine. Après avoir échoué à renverser les autorités patriotiques de nombre de pays africains – non pas parce que elles ne le voulaient pas, mais précisément en raison et après avoir constaté l’énorme soutien des populations de ces pays à l’endroit de leurs autorités, de leurs armées et d’alliés dignes de ce nom – les élites occidentales lancent donc à nouveau des attaques informationnelles contre ces pays, les accusant ainsi que leurs alliés internationaux de soi-disant violations des droits de l’homme.

Mais ce schéma si apprécié de l’Occident ne fonctionnera probablement pas, une fois de plus. Cela ne fonctionnera pas car les autorités du Mali, comme celles de plusieurs autres Etats africains, sont plus que déterminées à poursuivre la stratégie adoptée de lutte contre les terroristes et les bandits de toutes sortes. Cela ne fonctionnera pas aussi en raison que l’écrasante majorité de la population du pays soutient ses forces armées et ses autorités nationales. Cela ne fonctionnera pas non plus parce que le Mali peut désormais compter sur le soutien de ses alliés régionaux issus des pays voisins, notamment dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), récemment créée et composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Et il en est de même des alliés internationaux en la qualité de la Russie et de la Chine.

Et puis enfin, cela ne fonctionnera pas pour les instigateurs des déstabilisations car de quels droits de l’homme l’Occident collectif peut-il encore « parler » aujourd’hui, au moment où en Palestine la population civile est simplement massivement exterminée pendant que la communauté criminelle occidentale n’est non seulement pas silencieuse quant aux crimes commis, mais plus que cela – qui approuve directement les actions de son allié israélien ? Oui, les Palestiniens n’ont pas eu de chance. Et aujourd’hui, ils auront encore à faire face à une longue confrontation avec le mal mondial. Mais l’Afrique, du moins la partie qui est depuis longtemps consciente du véritable visage des régimes occidentaux, possède une opportunité unique à pouvoir résoudre ses problèmes – des problèmes créés précisément par cette minorité collective mondiale occidentale. Et certainement bien plus rapidement que ne le souhaiteraient les ennemis d’une Afrique libre et souveraine.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».

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