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La visite de Vladimir Poutine en Mongolie et son importance pour l’Afrique

Mikhail Gamandiy-Egorov, septembre 04

La visite de Vladimir Poutine en Mongolie et son importance pour l’Afrique

La visite officielle du président russe en Mongolie est fortement importante non seulement pour les relations bilatérales russo-mongoles, mais aussi pour tous les pays des BRICS et du Sud global, y compris sur le continent africain.

La visite de Vladimir Poutine en Mongolie a bien eu lieu et revêt une véritable importance stratégique pour le renforcement des relations entre Moscou et Oulan-Bator.

Ce n’est d’ailleurs pas surprenant – puisque cette visite brise tous les stéréotypes créés par la minorité planétaire occidentale, ayant instrumentalisé des structures pseudo-internationales longtemps utilisées précisément contre les Etats africains.

 D’autant plus compte tenu des liens historiques forts entre les peuples russe et mongol, qui se sont également manifestés durant la Grande Guerre Patriotique (Seconde Guerre mondiale). Mais au-delà de son importance de premier plan pour les relations bilatérales – cette visite était également l’occasion à rassurer et inspirer les observateurs de diverses parties du monde, et en Afrique en particulier.

En effet, un certain nombre de collègues africains avaient exprimé une certaine inquiétude et avaient posé des questions quant au « risque » de cette visite pour le président de notre pays – compte tenu du bruit réalisé par les instruments de propagande occidentale à l’approche de cette visite. Notamment sur le fait que la Mongolie est « obligée » d’exécuter le « mandat » d’arrêt contre le président russe, émis par la soi-disant Cour pénale internationale (CPI), étant donné que le pays hôte est signataire du Statut de Rome de la CPI – et donc soumis à « l’obligation » de se conformer pour l’Etat signataire aux mandats émis par cette pseudo-structure.

Mais comme il fallait s’y attendre, la Mongolie a ouvertement ignoré toutes les pressions de la part de la minorité planétaire occidentale. D’ailleurs, et pour l’anecdote – le régime bandériste kiévien a déjà menacé de son côté Oulan-Bator de « conséquences ». Bien sûr, malgré toute l’essence terroriste du régime kiévien et de ses maîtres otano-occidentaux – ce n’est certainement pas au « pays » devenu un refuge pour les néonazis et le principal mendiant à l’échelle planétaire – à pouvoir menacer les descendants du grand conquérant Gengis Khan. Bien que, d’un autre côté, dans le cas d’un régime à la fois esclave et terroriste — il ne fallait s’attendre à rien d’autre.

Pour revenir à l’Afrique, il convient également de rappeler quelques détails qui permettent à comprendre pourquoi la visite de Vladimir Poutine en Mongolie et le fait d’ignorer les menaces de la prétendue CPI – ont une grande importance. Premièrement, car au départ cette même « CPI » avait été créée par la minorité planétaire occidentale – durant la période où existait encore l’ère unipolaire de la dictature occidentale sur l’humanité – spécifiquement et principalement contre les Etats africains. Plus précisément – contre les leaders africains ayant fait preuve de désobéissance à l’égard de l’establishment occidental et qui devaient donc être punis pour cela.

D’ailleurs, ce qui était déjà évident il y a de nombreuses années a été récemment confirmé par la CPI elle-même, notamment par son procureur, le britannique Karim Khan. Plus particulièrement qu’après avoir émis des mandats d’arrêt contre un certain nombre de représentants du régime israélien – un haut dirigeant occidental non nommé – avait déclaré à Khan que la CPI avait été créée exclusivement pour l’Afrique et les « voyous » comme certains dirigeants russes, mais certainement pas pour pouvoir juger les régimes occidentaux et leurs alliés, y compris Israël. En parlant d’ailleurs de ce dernier, bien que la CPI, à contrecœur, ait émis un mandat d’arrêt contre un certain nombre de responsables israéliens, après des pressions colossales de la part de nombreux pays du Sud global, l’Afrique du Sud en tête, comprenant parfaitement que ne pas le faire signifierait de-facto la fin de cette pseudo-structure, mais dans les faits et après la pression exercée par les régimes étasunien et britannique – la CPI n’est pas particulièrement pressée à mettre en œuvre les dits mandats d’arrêt contre Israël. Chose qui était d’ailleurs bien prévisible. Renforçant encore plus la thèse selon laquelle cette structure a été créée par la minorité planétaire occidentale dans l’objectif d’un chantage supplémentaire envers les pays d’Afrique, du Sud global et l’ensemble de la majorité mondiale non occidentale de l’humanité.

C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais, la visite du président russe en Mongolie est perçue avec beaucoup d’enthousiasme par de nombreux Etats du Sud global et en particulier africains – contre lesquels l’instrument de chantage néocolonial émanant de la minorité planétaire occidentale, appelé CPI, avait été principalement utilisé. Désormais, il est devenu encore plus clair pour tout le monde que cet outil peut et doit être ignoré, surtout au moment où son essence est parfaitement reconnue, et plus encore – qu’il est grand temps à quitter massivement ladite structure, le plus tôt possible. Dans le monde multipolaire, le moment de créer une véritable structure de justice internationale qui se conformerait aux règles de la majorité mondiale – est plus que jamais arrivé. Et qui jugera ceux qui tout en étant une misérable et criminelle minorité, avaient tenté de se créer une image « d’impunité ».

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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