06.06.2024 Auteur: Mikhail Gamandiy-Egorov

La nouvelle tournée africaine de Sergueï Lavrov et le renforcement de l’Axe Afrique-Russie

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est à nouveau sur le continent africain dans le cadre d’une tournée officielle. Au moment où pour la Russie, comme pour de nombreux pays africains, cette tournée est associée au plus haut niveau des relations entre Moscou avec ses alliés et partenaires sur le continent, les régimes de la minorité occidentale continuent à regarder le déroulement des choses avec un extrême mécontentement.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov effectue actuellement une tournée en Afrique. Il s’est déjà rendu en République de Guinée, où il a été reçu par le chef de la diplomatie guinéenne Morissanda Kouyaté, de même que par le chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya. Il convient de rappeler que la précédente visite de Sergueï Lavrov en Guinée remonte à février 2013.

Après la Guinée, le chef de la diplomatie russe a visité la République du Congo, où il a été accueilli par son homologue, le ministre congolais des Affaires étrangères Jean-Claude Gakosso, soit dit en passant – diplômé de l’Université d’Etat de Leningrad. Durant cette tournée, des visites au Tchad et au Burkina Faso sont également prévues.

La jalousie de l’Occident

Du point de vue des perspectives – s’il ne fait aucun doute que toutes les rencontres et réunions ont eu et auront une importance stratégique pour les relations bilatérales et multilatérales entre la Russie et les pays africains, il est bien évidemment particulièrement intéressant d’observer la réaction des instruments occidentaux de propagande. Car il n’y est plus question de rhétorique occidentale ridicule sur le pseudo-isolement de notre pays, mais au contraire, ces instruments propagandistes, avec un stress et une jalousie non dissimulés, écrivent presque à l’unisson que tout cela se produit à un moment où la Russie ne cesse de renforcer ses positions en Afrique.

Ce n’est d’ailleurs pas surprenant. Encore récemment, la minorité planétaire occidentale était convaincue que personne ne sera en mesure à pouvoir faire reculer son agenda ouvertement néocolonial sur le continent africain. Le renforcement actif des relations entre la Chine et les nations africaines, surtout à partir des années 2000, rendait bien évidemment les éléments occidentaux nerveux, mais la minorité planétaire restait néanmoins convaincue qu’elle serait en mesure, si ce n’est pas d’évincer complètement, à pouvoir au moins limiter considérablement les positions de l’Etat chinois en Afrique.

Cela n’a pas abouti – la Chine a continué à renforcer stratégiquement ses relations avec ses alliés et partenaires africains. Et avec le retour véritable de la Russie sur le continent – cela a définitivement brisé tous les plans de la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux. Surtout à l’heure où la Fédération de Russie et la République populaire de Chine ont confirmé la voie de la complémentarité et de l’interaction stratégique globale.

L’Afrique et le monde multipolaire

Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que les relations entre une large partie du continent africain – tant avec la Russie que la Chine – continueront à se développer et à se renforcer activement. Les schémas de pure arnaque occidentale visant à inculquer à un continent aussi riche que l’Afrique l’idée qu’il ne peut rien faire de lui-même et ne peut que prétendument compter sur un « partenariat » avec l’Occident – s’effondrent complètement. Et ce même dans les pays où jusqu’à encore récemment, les Occidentaux se sentaient être les « maîtres ». Cela en tenant compte du fait que le processus de libération se poursuit et que les régimes occidentaux ne peuvent et ne pourront pas le faire ralentir.

Le continent africain a un rôle stratégique à jouer dans le cadre de l’ordre mondial multipolaire. Et aucun mythe occidental ne pourra infléchir cela. Il ne reste plus qu’à faire preuve de patience supplémentaire et à continuer ensemble de renforcer l’architecture de l’ordre mondial commun – déjà multipolaire et à l’avenir post-occidental également. Le tout basé sur des intérêts communs, le respect mutuel et une compréhension claire des processus observés aujourd’hui dans le monde contemporain.

L’Axe Afrique-Russie

Au stade actuel, l’Axe Afrique-Russie a déjà été créé, basé sur les relations alliées entre nombreux des Etats du continent africain et notre pays. D’autres nations se joignent à cet axe, étant soit déjà des partenaires stratégiques de la Russie, soit avec lesquels le processus ne fait que prendre de l’ampleur. Ce qui est également fort intéressant, c’est que toutes les tentatives des ennemis des relations russo-africaines et du monde multipolaire d’interférer dans les dits processus donnent un résultat complètement opposé pour les instigateurs de ces tentatives – frappant encore plus les intérêts occidentaux et de leurs agents, ne faisant que renforcer encore plus le processus d’évincement des forces néocoloniales du continent africain.

En d’autres termes, les Occidentaux s’évincent eux-mêmes. Via leurs actions et déclarations arrogantes et condescendantes. A cet effet, qu’une conclusion à faire : il ne faut surtout pas les gêner en cela. Quant à l’Axe Afrique-Russie, il constitue justement l’une des forces fondamentales du monde multipolaire, et où l’Afrique est appelée non pas à avoir un rôle d’observateur, mais bel et bien d’une des forces clés de l’humanité.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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