Dans la fondation de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et la création des Nations, l’histoire politique de la communauté internationale est une histoire de domination et d’injustice, avec comme constance la rupture du fonctionnement normal des relations internationales et le bouleversement du substratum sociétal des pays du Sud. Selon la conception occidentale de communauté internationale, ces peuples sont placés à la périphérie de l’histoire de l’humanité. Depuis à peu près un siècle de sa création, l’ONU n’a jamais réussi à pacifier la scène mondiale tel que mentionné dans sa mission régalienne. Elle a plutôt œuvré pour la constitution des microcosmes sociaux (Sud et Nord) au lieu de promouvoir un macrocosme social (citoyenneté universelle). Ce qui donne à penser que cette organisation est au service de la minorité occidentale. C’est pourquoi, ayant pris conscience de cet état de fait, le reste du monde s’est constitué en pôle de contestation pour exiger la refondation de cette organisation commune. En tête de ce pôle de contestation, les pays de l’alliance BRICS partagent le fait de subir, différemment bien sûr, le diktat, donc la domination du monde occidental.
Bien qu’elle ait été créée pour harmoniser les relations mondiales, conformément à ses objectifs fondamentaux, l’ONU s’est détournée des idéaux pour lesquels qu’elle a été créée en contribuant davantage à la formation de sphères sociales distinctes, telles que le Sud et le Nord, plutôt qu’à l’établissement d’une citoyenneté universelle. Cette logique institutionnelle donne à réfléchir sur les enjeux géopolitiques avec une vision stratégique et un esprit d’analyse affûté, des compétences essentielles dans le domaine des relations internationales.
Fort d’une prise de conscience globale, le reste du monde, bien entendu le Sud global, composé de pays périphériques selon la théorique des occidentaux, se positionne activement au sein d’un mouvement mondial aspirant à la refonte des structures organisationnelles établies. C’est le Multipolarisme prôné par la fédération de Russie et l’alliance BRICS, partageant toutes le fait de subir le brigandage et l’agressivité multiforme de l’axe otano-occidental. C’est pourquoi, guidé par un esprit de contestation constructif, le Sud global s’aligne avec les dynamiques des pays de l’alliance BRICS, reconnaissant la nécessité de remettre en question et de rééquilibrer les influences dominantes de l’Occident. Cette approche est marquée par une volonté de changement et une capacité à comprendre les enjeux de pouvoir à l’échelle internationale, tout en valorisant la diversité des perspectives et la collaboration transnationale multipolaire. Ce qui pose donc la question d’un repositionnement géostratégique pour les uns et un renversement de l’ordre unipolaire pour les autres.
Alors que le monde est profondément choqué du rôle que joue l’ONU au service des intérêts de la minorité occidentale, l’alliance BRICS, sous le leadership éclairé de la Russie et de la Chine, œuvre pour une dynamique internationale multipolaire afin de bâtir un monde plus juste et inclusif, complètement dépourvu de mensonge et de manipulation, comme ce fut le cas du leadership obsolète de la minorité occidentale sur la scène mondiale.
Pour clore, nous pouvons déduire qu’aucun doute ne plane sur le fait que le monde soit désormais multipolaire et que toutes les manœuvres dilatoires des nostalgiques de l’unipolarité, visant à contrer l’expansion de la sphère d’influence de l’alliance BRICS sont vouées à l’échec. Il faut admettre que le monde est désormais Multipolaire.
Mohamed Lamine KABA – Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »