Les événements actuels dans différentes parties du monde prouvent une fois de plus la ferme opposition à l’égard des politiques de la minorité occidentale, ainsi que vis-à-vis de toutes les forces nostalgiques d’un ordre mondial unipolaire. L’Occident collectif peut continuer à prétendre autant qu’il le souhaite ne pas voir cette réalité, mais les faits sont une question délicate, et les dits processus sont destinés à s’accélérer dans un proche avenir.
Que cela plaise ou non aux élites occidentales, même si ce n’est naturellement pas le cas, la riposte aux actions de la minorité mondiale continue à prendre de l’ampleur sur tous les fronts et à divers endroits du globe terrestre. Et si notre pays, la Russie, a assumé une forme de leadership dans ces processus, en particulier et y compris dans le cadre de l’Opération militaire spéciale, d’autres pays et régions du monde commencent de plus en plus à prendre le relais de l’opposition active à l’Occident collectif.
La réponse de l’Iran aux actions criminelles du régime israélien, ce dernier ayant d’ailleurs commis une violation totale du droit international en frappant le consulat iranien dans la capitale syrienne Damas, n’est à ce titre pas seulement une démonstration limitée et jusqu’ici plutôt retenue de la capacité de la République islamique à répondre à l’agression de ses ennemis et rivaux, mais aussi, dans une certaine mesure, la fin d’un mythe propagé depuis longtemps. A savoir que le régime israélien peut se permettre à commettre les crimes les plus terribles – tant en Palestine que par ses actions au niveau régional – tout en restant « intouchable » et impuni.
D’ailleurs, la riposte limitée de l’Iran – qui, comme la Russie, continue à faire pour le moment preuve de patience stratégique, a inspiré un grand nombre de partisans du monde multipolaire, y compris en Afrique – qui devient aussi aujourd’hui l’une des principales forces dans l’inévitable victoire de l’ordre multipolaire international sur le groupe des nostalgiques de l’ère unipolaire, représenté par les régimes otano-occidentaux, auxquels s’ajoutent les Israël, Japon, et quelques autres.
Dans le même temps, sur le continent africain lui-même, les processus d’affrontement avec la minorité néocoloniale occidentale se poursuivent et s’intensifient. En premier lieu dans la région du Sahel, où après le fiasco total des régimes occidentaux, en premier lieu celui de l’Hexagone, comme il fallait s’y attendre – des temps difficiles s’annoncent désormais pour le chef du bloc otano-occidental, en la qualité de Washington. Notamment au Niger, qui avec le Mali et le Burkina Faso est membre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), où des manifestations de masse des citoyens ont lieu pour exiger le retrait complet des troupes étasuniennes du territoire national.
Tout cela se déroule après la rupture déjà annoncée par les autorités du Niger de la coopération militaire avec le régime washingtonien. De manière générale, les problèmes de Washington et de ses vassaux occidentaux sont très loin d’être terminés sur le continent africain. Et cela – c’est aussi un fait.
Certains analystes occidentaux, au vu de ces événements et d’autres à l’échelle mondiale, commencent déjà à parler de « Troisième Guerre mondiale », sous une certaine forme. Quant aux partisans du monde multipolaire, il n’est pas question d’une quelconque guerre mondiale. Car tout ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux n’est rien d’autre qu’une opposition active aux tentatives d’une évidente, arrogante et hypocrite minorité planétaire – à ramener de nouveau l’écrasante majorité de l’humanité sous la dictature de cette minorité occidentale.
Mais cela n’arrivera pas. Et plus tôt le camp otano-occidental aurait pris conscience de cela, mieux cela aurait été. Car aujourd’hui aucune menace – qu’elle soit militaire, économique, hybride ou autre – n’est capable d’arrêter le processus naturel pour l’humanité. Bien évidemment et en premier lieu – pour la majorité mondiale. De plus, toutes les tentatives visant à stopper ou au moins à ralentir les processus inhérents à l’ère multipolaire – portent des coups bien plus puissants à l’encontre des initiateurs mêmes de ces tentatives.
Oui, la résistance d’aujourd’hui est déjà de nature globale. Encore une fois – il n’est pas question de résistance vis-à-vis de l’ordre mondial existant, puisque le monde contemporain est déjà dans une ère multipolaire. La résistance des peuples non occidentaux consiste précisément à ne pas permettre aux menteurs, criminels et hypocrites à nous faire revenir vers une époque révolue. Il est bien entendu particulièrement agréable que dans cet affrontement, notre pays, la Russie, joue l’un des principaux rôles, souvent le principal, et ce dans de bien nombreux domaines.
Le bilan sera le suivant. Le monde multipolaire, qui a été catégoriquement rejeté par la minorité planétaire néocoloniale – passera tout simplement à une étape donnée à la phase suivante, à savoir l’ordre mondial multipolaire post-occidental. Avec toutes les conséquences qui en découlent. Des conséquences, qui au moment de leur arrivée, seront beaucoup moins agréables pour l’Occident qu’elles n’auraient pu être si les arrogants nostalgiques du diktat unipolaire auraient accepté un monde multipolaire inclusif. Ils ne l’ont pas fait. Cela signifie qu’ils devront effectivement assumer les conséquences de leurs actions criminelles.
Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »