Bien que l’establishment occidental tente par tous les moyens à nier le scénario non seulement de sa propre défaite, mais aussi le fait même de l’émergence d’une ligne de démarcation entre lui et les partisans de l’ère multipolaire moderne, les processus actuels poursuivent néanmoins leur lancée – sans porter d’attention sur l’état de rage de la minorité mondiale.
Les événements contemporains suivent clairement la voie de la ligne de démarcation qui s’établira à l’avenir non seulement entre le bloc occidentalo-otanesque et la Russie, mais aussi et en plus globalement parlant entre les nostalgiques de l’ère unipolaire, d’une part, et l’ordre mondial multipolaire, de l’autre. Entre la pure minorité planétaire et la majorité de l’humanité. Entre ceux qui se considèrent des êtres « élus », « exceptionnels », et ceux, qui au contraire, sont pour l’égalité entre tous les peuples.
Naturellement – en raison de son arrogance extrême – l’Occident continue à nier un tel scénario, en balivernant encore de prétendues « frontières de 1991 », et du « retrait complet » des troupes russes d’Ukraine. Mais cela évidemment aussi en raison de sa confusion totale – ne réalisant pas comment pouvoir annoncer un tel scénario à son opinion publique, en particulier à ceux qui croyaient aux promesses de leur establishment d’infliger une soi-disant « défaite stratégique » à la Russie. Cette rhétorique du déni de la réalité continue d’être suivie par le régime fantoche kiévien, qui dans tous les cas ne décide de rien.
D’ailleurs, s’il faut aborder les récentes déclarations des représentants du régime hexagonal actuel, la thèse ci-dessus quant à la ligne de démarcation se confirme une nouvelle fois. En effet, la déclaration de Macron sur la nécessité d’une intervention militaire ouverte en cas d’une avancée du front vers Odessa ou Kiev – suggère précisément que, d’une part, les régimes otano-occidentaux entrevoient pleinement un tel scénario dans lequel le front se déplacerait encore plus à l’avantage de la Russie, et deuxièmement – cela confirme la thèse selon laquelle, avec une telle évolution des événements, la ligne de démarcation sera le seul scénario acceptable – que cela plaise, ou non, aux personnages otano-occidentaux.
En fait, la question aujourd’hui est principalement de savoir où sera précisément tracée cette ligne de démarcation Russie/Otan, monde multipolaire/groupe nostalgique de l’ère unipolaire, majorité mondiale/minorité planétaire. Et il ne peut y avoir d’autre option. D’autant plus, que ce sont les régimes occidentaux, en premier lieu anglo-saxons représentés par Londres et Washington, qui avaient saboté les processus de négociation à Minsk, puis à Istanbul. En détruisant ainsi la résolution du conflit à son stade initial. Plus précisément – au stade initial concrètement de l’Opération militaire spéciale.
Désormais, il s’agit de réalités différentes – et dont la minorité occidentale devra tenir compte. Quant aux campagnes actuelles de l’establishment politique et médiatique de l’Occident selon lesquelles une telle évolution des événements serait « injuste » par rapport à l’Ukraine – ceux ayant créé cette situation ne peuvent certainement pas parler de justice. Les mêmes ayant créé et développé le chaos durant de longues années dans diverses parties du monde – au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique latine, et en Europe, entre autres.
Cela signifie que cette ligne démarcative doit continuer à être poussée aussi loin que possible vers l’Ouest. Aussi bien pour la sécurité de la Russie – et ce pour l’ensemble du territoire national, y compris les anciennes-nouvelles régions du pays. Ainsi que pour l’ensemble de la majorité de l’humanité, qui attend la défaite de l’Occident collectif otanesque. C’est un fait.
Quant aux soi-disant menaces émanant de la minorité planétaire occidentale, il ne peut et ne doit y avoir de « lignes rouges » pour nous aujourd’hui. Considérant que nous sommes face à des régimes ennemis ayant violé ces lignes rouges à de très nombreuses reprises au cours des trente et quelques dernières années. Tant par rapport à nous que vis-à-vis d’un énorme nombre de pays et de peuples de notre planète.
Le chaos occidental, bien sûr, n’est pas encore terminé, mais il touche progressivement à sa fin – non seulement face à l’ordre mondial multipolaire contemporain, mais aussi à l’ordre ajusté à venir – le monde multipolaire post-occidental. Dans lequel une minorité, loin d’être civilisée, bien qu’elle prétende le contraire, devra connaître sa place et s’adapter par tous les moyens à la majorité mondiale.
Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »