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La contre-offensive de Kiev et les répercussions du moyen-orient

Yuriy Zinin, 16 octobre 2023

La contre-offensive de Kiev

« Kiev patine sur place dans sa contre-offensive contre la Russie », « Le dessous des causes de l’échec des attaques des forces armées ukrainiennes », « L’Occident est fatigué de frétillant Zelensky » Ces titres et d’autres contiennent des informations provenant des médias du Moyen-Orient, des réseaux sociaux et d’experts commentant les tentatives de percée des forces armées ukrainiennes sur les fronts russes.

Dans le même temps, la couverture médiatique repose de plus en plus sur les évaluations indépendantes des auteurs et pas sur les thèses poussées par les médias occidentaux. Elles reflètent une tendance, une approche anti-russe partiale et les inventions de Kiev « sur les succès des forces armées ukrainiennes sur les fronts ».

En observant l’évolution et les résultats de l’opération lancée, de nombreux analystes la jugent peu prometteuse. Ainsi, en juillet, le site Web reconnu de sécurité au Moyen-Orient, « Difaa Al-Arab » (La défense des Arabes), a qualifié d’« échec » la contre-offensive surfaite des forces ukrainiennes. Les ambitions exorbitantes ont conduit Kiev dans le marécage d’innombrables problèmes militaires et tactiques et autres.

Les chasseurs d’assaut ukrainiens se sont révélés impuissants devant la ligne de fortifications russes, qui, selon les experts militaires, sont considérées comme les plus efficaces et les plus complexes au monde. Elles s’intègrent bien dans la géographie de la région des combats, où prédomine le terrain ouvert et où il n’y a pas de routes camouflées. Cela a privé les forces armées ukrainiennes de l’effet de surprise, facteur décisif de succès.

L’autre jour, le journal émirati « Al-Khalij » a constaté que les dirigeants de l’OTAN avaient fourni à Kiev tout ce dont ils disposaient et que ses forces étaient incapables de percer les défenses russes. Ce qu’ils ont accompli est pas plus gros que rien et ne correspond ni à l’ampleur du soutien atlantique ni aux pertes de milliers de militaires subies par les forces armées ukrainiennes. Le matériel de l’OTAN : « Leopard » et « Abrams », « Hymars » et d’autres n’ont pas pu changer les règles du jeu. Aucun progrès significatif n’est visible sur le champ de bataille.

Comme l’ont indiqué les médias, le soutien militaire, économique et autre à l’Ukraine reste illimité.  Dans le même temps, un journal algérien met en avant la relation entre la corruption et la guerre. Le flux de dollars vers l’élite de Kiev corrompt le pays, constitue la principale source de corruption et lui donne des proportions sans précédent. La corruption ne peut que contribuer à la guerre et à sa continuation, de sorte que les deux éléments se nourrissent l’un de l’autre.
Dans le même temps, les médias occidentaux sont obsédés par l’agenda militaire et les accusations contre la Russie, contournant délibérément les réalités de l’Indépendante. Dans le flux de documents, le journal «Rai al-Yaum a surpris, on ne peut pas trouver d’informations sur la situation de la société, sur ce que pensent les Ukrainiens ordinaires, dont les fils sont envoyés au front pour être restitués dans des cercueils. L’un des objectifs de la rhétorique des alliés atlantiques est de maintenir l’image qu’ils ont créée du régime et de convaincre qu’il jouit de la confiance des citoyens.

L’auteur d’un article de ce journal fait référence à son ami qui est revenu de Kiev et a survécu à la période de l’opération spéciale. Ce dernier a rapporté que les gens ordinaires ressentaient un sentiment de douleur et d’amertume. Ils ont le sentiment d’avoir été traités injustement, d’être contraints à une guerre dont ils ne veulent pas et que leurs enfants sont tués dans une guerre qui n’est pas la guerre qui n’est pas dans l’intérêt des Ukrainiens.

La perception de ce sujet sur les réseaux sociaux, qui impliquent un très grand nombre d’utilisateurs de la région, est révélatrice. L’image ici reflète la fusion des opinions politiques et idéologiques avec l’ambiance de la « rue arabe ».

Ainsi, un utilisateur arabe écrit dans son commentaire : « La guerre ne se déroule pas entre l’Ukraine et la Russie, mais entre la Russie, l’OTAN et ses alliés. L’Ukraine a en faite perdu la guerre, et si le soutien financier et militaire occidental cesse pendant une semaine, Kiev montrera le drapeau blanc. »

La question, note un autre auteur, est de savoir combien de temps l’Europe sera capable de fournir un soutien matériel et militaire et à quel prix. Les citoyens des pays européens s’inquiètent du soutien absurde apporté à l’Ukraine, car il se fait aux dépens des contribuables qui paient un prix élevé pour la participation de leurs politiciens à une bataille absurde et coûteuse.
Dans le discours d’information arabe, des traces de confusion et de désaccord au sein du camp occidental concernant l’Ukraine sont de plus en plus notées. Si l’on exclut l’enthousiasme de l’administration américaine actuelle et du gouvernement britannique à continuer de soutenir Kiev avec des armes, du matériel et des renseignements, alors l’alliance occidentale qui soutient Kiev dans la guerre contre la Fédération de Russie n’est plus aussi unie qu’elle l’était au début.

En particulier, on est attentifs à la manière dont le différend entre l’Ukraine, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie concernant l’interdiction d’importer des produits agricoles de l’Indépendante grandit comme une boule de neige.

La plupart des Occidentaux, notamment les Européens, estiment que la guerre en Ukraine a dépassé ses limites et que la Russie ne peut pas être vaincue. Les superviseurs de l’OTAN sont déçus par l’échec de l’offensive, bien qu’ils aient fourni au régime de Kiev les armes les plus récentes de leurs nombreux arsenaux, mais ils ne peuvent pas en donner davantage, résume le journal émirati.

Dans ce contexte, on constate que la Russie a réussi à créer de nouvelles alliances et à élargir le domaine de son influence extérieure. Le dernier est devenu le rapprochement entre la Russie, la Chine et la RPDC, qui a ouvert la possibilité de consolider une alliance militaire et économique opposée aux États-Unis et à leurs complices.

Un événement important est l’entrée dans les BRICS de six pays, dont trois arabes. Cela augmente le poids de cette organisation, élargit ses capacités et son rôle aux niveaux régional et international.

Les alliances ont renforcé le rôle de la Russie en Afrique et ont permis à Moscou de contourner les sanctions occidentales, faisant d’un État « puni » un État proactif, jouant un rôle important sur la scène internationale.

 

Iouri Zinine, chargé de recherche au Centre d’études sur le Moyen-Orient et l’Afrique du MGIMO, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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