22.08.2023 Auteur: Konstantin Asmolov

Guerres de drones à venir sur la péninsule coréenne et pas que

Après la publication d’un article sur les nouveaux drones de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC) « Saetbyol » qui ressemblent presque à l’identique aux drones américains Global Hawk et Reaper, plusieurs personnes ont demandé à l’auteur de l’article de révéler plus de détail sur ce sujet, en particulier, sur quel pourrait être le potentiel de combat de ces drones de la RPDC? Comment la Corée du Sud compte-t-elle faire face à cela? Comment l’utilisation massive des drones entraînera-t-elle une révolution dans l’art de la guerre?

Rappelons la chronologie des événements. Le 26 décembre 2022, cinq petits drones de reconnaissance Nord-coréens ont envahi l’espace aérien Sud-coréens, puis cette dernière a riposté en envoyant ses drones en RPDC. Les médias Sud-coréens Les médias sud-coréens ont activement discuté de la situation, car ces drones n’ont pas pu être interceptés, et l’un d’eux a pénétré dans la zone d’exclusion aérienne près du quartier proche du bureau présidentiel de Yongsan à Séoul.

L’incursion a alarmé les politiciens Sud-coréens, car elle a révélé les limites des systèmes de défense aérienne de Séoul et ses systèmes de détection de petits drones. Et entre-temps, on peut supposer que ces drones pouvaient transporter des armes fatales visant des cibles clés de Séoul.

Le 25 janvier 2023, le Commandement des forces de l’ONU dans la péninsule coréenne a achevé l’enquête sur l’incident qui a abouti par la reconnaissance officielle de la violation de l’accord de cessez-le-feu de 1953 par la Corée du Nord tout comme la Corée du Sud, à cause des drones qui ont franchi les frontières entre les deux Corées. Verdict a souligné que le respect des conditions de la trêve était « nécessaire » pour réduire le risque d’incidents accidentels et délibérés, ainsi que pour préserver la cessation des hostilités dans la péninsule coréenne.

Dans cette optique, le commandant des forces américaines dans la péninsule coréenne, le général LaCamera, qui dirige également le commandement de l’ONU, doutait de la nécessité de rendre officiellement publiques les résultats de l’enquête, et l’armée sud-coréenne de son côté affirmait que les actions de Séoul ne relevait que de la réalisation de son droit de légitime défense et ne pouvait être considérée comme une violation de l’Accord de cessez-le-feu. Corée du Nord, en revanche, a expliqué son acte dans son style habituel de « mesures d’autodéfense ».

Fin janvier, lors d’un entretien avec les députés, le ministre de la Défense Sud-coréen a expliqué les raisons pour lesquelles le système de défense anti-aérien sud-coréen n’a pas été capable de neutraliser les drones nord-coréens, et pire encore, ont pu rejoindre tranquillement le territoire nord-coréen. Toujours selon les conclusions de l’enquête, les principales causes de cet échec étaient le manque d’expérience et le manque de préparation pour repousser de telles provocations de la part de la RPDC.

Il s’est avéré que le personnel du premier corps d’armée avait déjà détecté l’un des drones qui franchissaient la frontière intercoréenne, mais ne l’avait pas considéré comme une menace au cas contraire cela aurait activé les mécanismes clés d’échange rapide d’informations entre les unités militaires respectives. La raison de cette mauvaise décision est la difficulté à détecter ces drones espions plus petits qui tantôt apparaissaient sur le radar, puis disparaissaient de celui-ci de manière incompréhensible. Il est techniquement difficile de détecter un drone de petite taille parmi de telles « traces radar ».

Ensuite, le système de défense anti-aérien a révélé ses limites opérationnelles par rapport à la vitesse de vol des drones ennemis et d’autres caractéristiques. Parmi d’autres facteurs contributifs figuraient les lacunes dans le partage d’informations entre les unités militaires concernées, le manque de capacité réelle à détecter l’incursion des drones et l’absence d’équipement efficace de détection et d’interception.

Enfin, cette capacité « quelque peu insuffisante » de détecter la menace des petits drones nord-coréens est due aussi au fait que la Corée du Sud dans sa politique de défense avait plutôt mis l’accent les menaces des armes de destruction massive du Nord.

Afin de pallier ces lacunes, il est prévu d’étendre les exercices annuels de défense aérienne à quatre fois par an (auparavant, la formation avait lieu tous les deux ans) et d’ajuster leur pratique, à savoir l’introduction dans le système de défense aérienne de drones de petite taille furtifs avancés, effectuer des exercices de formation pour intégrer et gérer toutes les forces disponibles, passer à l’utilisation d’un système de détection précoce des drones, de leur dissuasion et de destruction de ceux-ci dans les airs.

En outre, bien que l’armée sud-coréenne avait reconnu qu’un drone nord-coréen avait franchi la zone d’exclusion aérienne autour du bureau du président, cette dernière, en revanche, a souligné que le drone n’aurait pas été en mesure de filmer clairement la zone en raison de son altitude de croisière et de la qualité des caméras.

En juin 2023, le gouvernement sud-coréen a adopté un document visant à créer d’ici septembre une unité de commandement de drones au sein des forces armées du pays. Cette nouvelle unité résoudra à la fois les tâches défensives et offensives. Il s’agit notamment d’effectuer des opérations de surveillance et de reconnaissance des principales installations militaires de la RPDC (y compris l’utilisation de drones kamikazes), de mener des actions de guerre psychologique, l’utilisation des armes électroniques de brouillage, ainsi que de l’adoption de mesures efficaces et exhaustives pour répondre à une éventuelle incursion d’un engins aériens nord-coréens dans l’espace aérien de la Corée du Sud afin d’empêcher que l’incident de décembre 2022 ne se reproduise.

Il est prévu que cette unité de drones se verra attribuer un large éventail de tâches, qui devraient être résolues à l’aide des drones de différents types. Parmi les fonctions de ce commandement de drones figurent, entre autres, les opérations de surveillance, de reconnaissance, les opérations de frappe, la guerre psychologique, l’utilisation des armes électroniques de brouillage, ainsi que l’élaboration d’une stratégie pour développer davantage l’utilisation des drones à des fins militaires.

Le 20 juin 2023, le Premier ministre sud-coréen Han Duck-soo a exhorté le ministère de la Défense et le Comité mixte des chefs d’état-majors chefs interarmées à « tout mettre en œuvre pour que la nouvelle unité de drones puisse être lancée sans la moindre anicroche, afin qu’il puisse rapidement commencer à mener de parfaites opérations ».

Le même jour du 20 juin 2023, les médias de la Corée du Sud rapportaient que l’armée sud-coréenne avait adopté une approche agressive de lutte contre les drones du Nord, selon laquelle en cas d’incursion d’un seul drone nord-coréen, les inciterait  « à envoyer 10 fois plus de drones à Pyongyang pour effectuer de vols juste au-dessous des principales cibles nord-coréennes, si la Corée du Nord envoyait un drone dans le ciel de Séoul ».

À cette fin, ils envisagent d’acquérir 100 petits véhicules aériens sans pilote pouvant couvrir l’ensemble de la Corée du Nord pour mener des opérations de reconnaissance, des petits drones qui seront équipés de systèmes furtifs avancés, notamment d’un dispositif GPS, d’un système de navigation inertielle (qui permettra de poursuivre la mission en cas de perte du signal de contrôle depuis le sol) et d’un logiciel conçu spécialement pour détruire les données stockées dans le drone en cas de crash en Corée du Nord.

En outre, l’armée sud-coréenne dispose déjà d’un nombre suffisant de drones de reconnaissance à longue portée (équipés de panneaux solaires comme source d’énergie) et, au cours de l’année 2023, il est prévu d’intensifier les travaux sur la création de drones furtifs fabriqués à l’aide de technologies comme « Stealth ».

Le 6 juillet 2023, l’Agence coréenne de développement de la défense a annoncé un plan d’appel d’offres pour un projet de système intégré de protection anti-drone d’une valeur de 48 milliards 550 millions de wons (environ 37 millions de dollars). Ce système de défense aura pour but de détecter les engins aériens sans pilote de petite taille et utilisera l’approche soft kill qui consiste à désactiver les drones ennemis à l’aide d’impulsions électromagnétiques.

Il existe deux approches pour neutraliser les drones ennemis : le système dit de destruction douce et le système de destruction active. Le système de destruction douce fait référence à la neutralisation des interférences en émettant certains signaux afin d’entraver la capacité d’un drone ennemi à recevoir et à transmettre des signaux. Le système de destruction active, quant à lui implique la mise hors service physique du drone en l’abattant.

En ce qui concerne la Corée du Nord, les experts occidentaux qui n’avaient pas la moindre connaissance sur les avancés technologiques de la RPDC, n’ont bien sûr pas manqué l’occasion d’affirmer qu’au cas où il ne s’agirait pas juste d’un maquette, ils accusaient la Corée du Nord d’avoir certainement copié ou simplement volé cette technologie. En fait, même pour réussir à copier quelque chose non pas en un seul exemplaire,mais au point d’aller jusqu’à concevoir avec succès un model identique de drone en service dans l’armée, il faut disposer d’un niveau complètement différent d’ingénierie et de technologie. Le premier niveau implique une localisation réussie et le second fait référence à une production en masse. C’est pourquoi les experts du site-web 38north notent honnêtement que « bien qu’étant moins performants que les modèles américains, ceci étant dit, ces deux nouveaux types de drones fourniront à la Corée du Nord de nouvelles capacités par rapport à ses drones précédents, s’ils sont produits et déployés en quantité suffisante ».

De plus, la RPDC avait depuis longtemps connaissance de ce qu’étaient les drones de combat et de reconnaissance des États-Unis. Le Global Hawk se trouve depuis au moins 2016 au musée de la Guerre de RPDC où sont collectés, entre autres, les principaux échantillons d’armes « du potentiel ennemi ». Et donc, sur la base de la forme apparemment anachronique des généraux nord-coréens,il ne faut pas conclure qu’ils se préparent à la guerre passée. C’est en particulier le cas de Kim Jong-un, qui, si l’on en croit ses biographes occidentaux, était fasciné dans son enfance par l’aéronautique et à la conception technique, puis a reçu non pas une formation purement militaire, mais une formation militaro-technique avec une spécialisation en artillerie de reconnaissance. Selon Anna Feinfield, ce n’est pas tout, puisse que son diplôme à l’université militaire a été rédigé sur le thème « simulation Informatique pour affiner les cartes tactiques à l’aide d’un système de navigation global (GPS) ». Du point de vue des experts militaires qui avaient la parfaite connaissance du sujet, il s’agit d’un sujet vraiment intéressant et moderne pour le milieu des années 2000, et même aujourd’hui, les problèmes de reconnaissance d’images sur les cartes satellites, de modélisation 3D, etc…,sont toujours d’actualité. Cela signifie que Kim comprend l’importance des soi-disant « cycles de Boyd » dans la guerre moderne, dans laquelle la victoire est remportée par le fait de réussir à détecter l’ennemi avant qu’il ne le fasse en premier, et en un temps plus court être capable de l’abattre grâce à une optimisation des chaînes de commandement.

Avant même que les « Saetbyols » ne soient connus, au début du mois de juillet 2023, il avait été rapporté que la RPDC développait un projet visant à convertir les anciens avions An-2 de fabrication soviétique (« kukuruznik ») en drones d’attaque de la classe « Dron-kamikaze ». Apparemment, des signaux de tests pertinents ont été enregistrés, et si tel est le cas, on pourra alors affirmer que Pyongyang aurait réalisé un exploit « bon marché et, car cet avion se distingue par sa faible visibilité radar, capable de voler à basse altitude et peut transporter jusqu’à 1500 kg charge utile. Aussi, l’armée de l’air nord-coréenne dispose d’environ 300 avions de ce type, ce qui pourrait représenter une menace sérieuse pour Séoul. En outre, il est rapporté que des avions de chasse soviétiques obsolètes MiG-15 ont subi également de telles « modifications ».

Selon les estimations disponibles, la RPDC dispose actuellement d’environ 1,000 drones de différents types, dont environ 100 sont des « drones kamikazes ». Les services de renseignement sud-coréen estiment que la Corée du Nord a l’intention de créer des drones (de différents types et objectifs) pour chaque unité militaire de l’Armée de la Corée du Sud. Il est très certains qu’à l’avenir, Pyongyang envisage de créer et d’utiliser des systèmes de frappe combinés basés en même temps des avions de combat Soukhoï Su-25 et des MIG-19, avec une combination des missiles et des drones.

L’agence de presse d’État KCNA a rapporté le 6 août 2023 que Kim Jong-un « supervisait sur place les activités d’une usine chargée de produire des moteurs pour des missiles de croisière stratégiques et des véhicules aériens sans pilote ».

Afin de contrer la menace des drones nord-coréens, la Corée du Sud prévoit de mettre en service divers systèmes, notamment des systèmes d’armes puissant anti-aériennes à impulsion électromagnétique, des systèmes lasers sur des porteurs militaires mobiles, des systèmes EW (Electronic Warfare). ils prévoient également d’améliorer les véhicules antiaériens automoteurs K30 Biho et d’utiliser plus activement les technologies d’intelligence artificielle.

Le 31 juillet 2023, lors d’une réunion du Comité national de lutte contre le terrorisme, présidée par le Premier ministre Han Doc Soo,  il a été décidé de renforcer la sécurité des installations clés en installant des systèmes anti-drones capables d’arrêter les vols de drones et de prévenir les attaques.

Le 4 août 2023, l’Agence nationale d’achat d’armes a indiqué qu’au cours du premier semestre de 2024, dans le cadre d’un programme de mise en œuvre rapide des technologies de pointe, les forces armées sud-coréennes  déploieraient à titre expérimental un système multicouche de défense contre les drones conçu pour neutraliser les drones de petite taille en brouillant leurs signaux ou en les désactivant physiquement à l’aide de lasers ou des filets.

Le déploiement à titre d’essai de ce système au sein de l’armée et de la marine débutera en 2024, au cours duquel les forces armées pourront évaluer son utilité militaire avant d’envisager un déploiement plus large.

Passons à présent à des choses d’ordre plus général. Il faut dire que les mesures prises par les dirigeants militaires sud-coréens reflètent plusieurs tendances importantes liées au rôle des drones dans la guerre moderne, et dont je voudrais parler plus en détail.

Mes collègues et moi, y compris Boris Yulin, étions déjà, dans les années 2000, convaincus que « l’avenir appartenait aux droïdes » et cela, sans même faire allusion aux drones, mais plutôt on passait à un modèle plus simple et moins cher de type « tir sur châssis », qui devrait être piloté par un opérateur ou tout simplement juste des simples logiciels dont le rôle consistera à « tirer sur tout ce qui bouge et auront des formes de plus en plus grandes ».

Nous sommes partis de l’hypothèse suivante: la population mondiale diminue, et donc, à l’air de la montée croissante des machines au créneau de l’infanterie linéaire, l’une des tendances encours qui se dégage est « l’automatisation de la guerre ». Le droïde conventionnel est très peu coûteux par rapport à d’autres types d’armes. Le fameux « tir sur châssis » a, théoriquement, la même valeur qu’une voiture bon marché, ce qui en situation de grande guerre, est considéré comme un prix dérisoire. Mais surtout, cela permet aux pays technologiquement développés d’opposer leur potentiel industriel au potentiel humain du pays ennemi. Relativement parlant, aujourd’hui dans les conditions d’utilisation d’une ligne montage pour la production de droïdes, vous pouvez échanger deux droïdes contre un combattant ennemi et en sortir gagnant, car les soldats ennemis seront éliminés plus rapidement. En outre, dans le cas d’un droïde pilotée par un opérateur, la perte de celui-ci ne sera qu’un avantage pour l’opérateur, car cela lui permettra d’apprendre de ses erreurs et ainsi améliorer ses performances. Et d’ailleurs l’opérateur de drone peut être même une personne déclarée inapte au service militaire (de plus, l’auteur affirme être au courant qu’en ce moment il y a déjà des tentatives de créer des logiciels où les opérateurs de drones envisagent d’enseigner aux personnes handicapées, y compris aux soldats handicapés qui ont pris part à l’Opération Militaire Spéciale).

Il faut dire que presque 20 ans se sont écoulés et depuis le concept a été quelque peu modernisé. Premièrement, il s’est avéré qu’un drone « volant » était moins difficile à fabriquer, à la différence du drone « courant ». Raison pour laquelle selon notre concept les drones ont vite occupé la place des droïdes.

Deuxièmement, le développement des capacités technologiques permet à tout pays quel que soit son niveau de développement de faire du drone une arme. Comme exemple, nous pouvons citer le succès des drones d’attaque de la Turquie et de l’Iran, ainsi que la tendance croissante actuelle d’autres pays à développer leurs propres modèles de drones.

Les versions les plus simples des drones de combat kamikazes, que soi-disant l’État islamique aurait utilisés avec succès sont en fait des simples fabrications artisanales d’engins aériens, sur lesquels on a fixé un nombre important de C4 pour qu’il vole à un endroit bien déterminé et explose. Surtout qu’ils affirment qu’ils ont été les premiers à utiliser des grenades accrochées à partir de quadricoptères pour attaquer des camions et même frapper directement les écoutilles des chars et des véhicules blindés.

Troisièmement, le drone s’avère être une bonne réponse asymétrique, car il est non seulement beaucoup moins cher comparé aux engins qu’il peut potentiellement détruire, mais aussi moins coûteux que les armes utilisées pour l’abattre (l’utilisation en zone d’opération militaire spéciale, du système antimissile Patriot pour abattre les drones kamikazes « Geran-2 » illustre bien la situation).

Quatrièmement. Avec l’aide de drones, vous pouvez également mener une guerre terroriste en dirigeant un drone kamikaze dans « la bonne fenêtre » d’un bâtiment gouvernemental ou en attaquant une foule lors d’un événement de masse.

Il existe différents points de vue sur l’avenir des drones. D’une part, en développant le concept d’un drone bon marché qui sape le potentiel démographique du camp ennemi, l’auteur a été confronté à l’idée d’un « essaim d’abeilles », faisant référence aux drones de petite taille conçus pour tuer 1 à 2 personnes, produisant un effet comparable à l’explosion d’une grenade, mais en même temps continuent de voler en quantités considérables. Dans ce type de situation, l’équipement standard de combat et / ou soit les tentatives de se cacher dans des entrepôts locaux protège beaucoup moins.

D’autre part, nous constatons aussi l’apparition des drones d’attaque lourds capables d’attaquer une cible à plusieurs centaines de kilomètres et qui peuvent déjà être considérés aujourd’hui comme des missiles à courte portée. Aujourd’hui, des tentatives ont été déjà faites pour équiper les avions et les navires de drones à usage unique et de drones qui peuvent être réutilisés ou encore installer au sein de porte-avions et porte-hélicoptères des porte-drones conçus pour le lancement massif de drones.

Ainsi, nous nous retrouverons très bientôt dans des situations où les combattants vivants dans les postes de commandement seront ténus et protégés essentiellement à l’aide des lignes de fortifications et des armes électroniques de brouillage. De là, les opérateurs de drones peuvent de diriger à la fois les droïdes défensifs, tels que les tourelles automatiques, ainsi que des drones de reconnaissance et de combat, dans le but de minimiser les pertes humaines de leurs soldats.

Cependant, il est également clair que la « course au bouclier et à la lance » sur les drones n’est pas encore terminée (bien que pour l’instant c’est la lance qui gagne cette course). Les drones les plus simples sont neutralisés par des systèmes de contre mesure électronique, tandis que, les drones d’attaque plus sérieux disposent d’une longue autonomie de vol et des systèmes de guidage qui leur permettent d’accomplir leur tâche même après la perte du signal avec l’opérateur. Les drones volant à basse altitude avec une envergure d’ailes de plus de 2 mètres s’avèrent être une arme redoutable contre laquelle la défense antiaérienne moderne est presque incapable d’intercepter. Le radar est incapable de le détecter, les missiles dirigés vers la source de chaleur ne le visent pas, (ou soit le visent, mais seulement « après » en raison des spécificités de l’emplacement des moteurs), et quand on essaie de le tirer à partir d’un canon automatique embarqué dans les avions de chasse modernes, la vitesse de ces avions de chasse s’avère être trop élevée. Ce n’est pas un hasard si, lors d’un RAID de drones Nord-coréens, les sud-coréens ont pris la bonne décision de mettre en l’air un avion d’entraînement volant à basse altitude pouvant frapper des drones et ainsi minimiser les dégâts. .

En plus, les drones s’avèrent être un problème potentiellement très important pour les pays occidentaux actuels, habitués à fonctionner selon la doctrine militaire de l’OTAN, car il est supposé que le concept de défense aérienne « par le bas » est remplacé par la domination aérienne de ses propres avions, tandis que contrairement à l’Occident, la Corée du Nord a un peu plus de chances de lutter effectivement contre les drones puisse qu’elle s’est efforcée à équiper ses forces de système de défense aérienne, y compris celles destinées à contre-attaquer les avions et les hélicoptères à portée de vue.

C’est pourquoi nous avons noté que les drones peuvent Yao du sommet du dieu des armes », mais un facteur aussi frappant que représente une impulsion électromagnétique s’avère être un moyen sérieux pour détruire des drones sur une vaste zone.

On s’attend également au développement de moyens de « défense anti-drone », partant de la fabrication d’un analogue de mines anti-hélicoptères ou de systèmes d’artillerie capables de « tirer à la chevrotine » à l’aide des armes de destruction légère qui mettent le drone hors service à l’aide d’un laser ou même d’un filet. Théoriquement, le drone peut être utilisé comme une arme individuelle anti-drone jusqu’à servir d’équivalent de lance-grenades sous canon.

Une autre question intéressante est le déploiement de drones dans des unités au niveau inférieur du commandement. Théoriquement, chaque bataillon moderne a besoin d’un opérateur de drone de reconnaissance et d’un « homme armé » pour abattre des drones ennemis similaires. Les drones de frappe de différentes puissances sont présents au sein des troupes au même titre que les mortiers. C’est intéressant de voir si cela va surcharger l’emploi du temps des effectifs de ces troupes.

C’est bien là loin d’être toutes questions liées à l’influence des drones dans l’art de la guerre, mais très bientôt nous verrons beaucoup de choses dans la pratique. En attendant, il est bon de constater que tant en Corée du Nord qu’en Corée du Sud, tous sont bien conscients de l’importance de ce facteur.

 

Konstantin Asmolov, candidat en histoire, chercheur scientifique principal au Centre d’études coréennes de l’Institut de la Chine et de l’Asie actuelle de l’Académie russe des sciences, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».

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