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Le Moyen-Orient: contre l’utilisation des bombes à sous-munitions et la mentalité de clan

Yuriy Zinin, 26 juillet 2023

La décision des États-Unis et d’autres pays de fournir des armes à sous-munitions à Kiev a suscité des réactions dans les médias du Moyen-Orient.  Beaucoup d’auteurs commentent ces faits à travers le prisme des échecs des forces armées Ukrainiennes dans la contre-offensive, qui s’est «cassée les dents» face aux puissantes fortifications russes, qui se sont avérées efficaces sur le champ de bataille.

Dans le même temps, un commentateur saoudien qualifie la démarche des États-Unis dans ce contexte de « déclin moral ».  Washington et l’alliance atlantique derrière elle seront tenus responsables de chaque civil victime des pièges mortels de ces armes.

Le centre scientifique «Al-Mustaqbal» d’études avancées voit en cette livraison à l’Ukraine de bombes à sous-munitions, un signal. Cela signifie qu’il existe un consensus parmi les cercles décisionnels américains, à savoir: l’incapacité de l’Ukraine à faire des progrès significatifs dans son offensive contre les forces russes.  En ce qui concerne les armes occidentales, qu’il s’agisse de chars, de véhicules blindés de transport de troupes ou d’autres équipements n’ont pas eu beaucoup d’effet pendant les opérations de combat.

Certains soulignent que les capacités des forces armées ukrainiennes sont modestes par rapport à l’armée russe, bien que, dans les faits, l’armée russe dans ses opérations militaires sur le terrain ne se bat non seulement avec les forces ukrainiennes, mais contre plus de cinquante pays. Leurs armes sont inférieures à la technologie russe, estiment ces commentateurs.  Ainsi, la rédaction émiratie d’Al-Ain distingue le drone Lancet, qui selon cette dernière, jouit d’un grand prestige et qui a prouvé son efficacité lors des attaques des camps ukrainiens, ce que les militaires de Kiev eux-mêmes admettent.

Moscou, juste après l’unification de la Crimée à la Russie, a accumulé une force de frappe puissante dans le domaine de l’aviation et des missiles hypersoniques, défiant les capacités de frappe des États-Unis.  Elle a rapidement rétabli son économie et a largement surmonté la phase dramatique qu’elle a traversée après l’effondrement de l’URSS, notent les auteurs.

Après un an et demi de conflit militaire et de sanctions, les réalités actuelles réfutent les affirmations des porte-parole de la propagande occidentale sur un soi-disant isolement de la Russie au niveau international.  la réalité actuelle nous montre clairement, que la Russie n’a pas l’air d’un pays souffrant «d’isolement », souligne le politologue arabe.  Vladimir Poutine est toujours le leader incontesté et les décisions stratégiques dépendent toujours de sa vision et de sa perspicacité.

Il suffit de se rappeler du récent Forum économique international de Saint-Pétersbourg où près de 100 pays y ont pris.  Pas un jour ne passe sans que Moscou n’accueille des responsables d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, souligne le journal émirati.

La sixième réunion ministérielle du dialogue stratégique entre la Russie et le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) qui s’est tenue récemment, en est une preuve frappante.  Les participants ont discuté d’un large éventail de questions sur le renforcement de la coopération mutuelle entre les parties.

Le paysage médiatique de la région de «diabolisation» de la Russie et de «russophobie» déployée par l’Occident sont comparées à « l’islamophobie », dont on sait que de nombreux musulmans souffrent dans différents pays du monde.  Aujourd’hui, cela est particulièrement ressenti dans le contexte des événements tumultueux qu’a connu la France à la suite du meurtre par la police d’un jeune homme d’origine algérienne.

La rédaction Iranienne a relevé le mérite du président Russe à la façon dont il a résolu de manière pacifique et raisonnable l’urgence liée au groupe Wagner, renforçant l’unité interne et le front, tout en tenant compte de l’agenda ukrainien. Ceci, souligne l’auteur, est devenu un fait marquant, à l’opposé de la France, qui elle, a récemment connu des événements turbulents.

Les observateurs soulignent que les pays africains pauvres ne souffrent pas seulement de la crise alimentaire et de la perturbation des chaînes d’approvisionnement.  Mais aussi en raison de la réduction de l’aide des riches donateurs. Une partie de celui-ci va à Kiev pour le financement de son économie et l’achat de l’armement. Certains dirigeants africains ont déclaré, d’ailleurs, que l’aide à l’Ukraine ne devrait pas se faire au détriment des pays africains dans le besoin.

Un certain nombre de commentateurs remettent en question la sincérité des slogans occidentaux concernant l’aide militaire, économique et autre à Kiev face aux soi-disant «menaces du Kremlin».   Les américains poussent l’Ukraine au massacre contre la Russie, les utilisent comme chair à canon pour une guerre dont le but n’est plus de soutenir l’Ukraine, mais plutôt de saigner la Russie, car le sang slave se déverse sur les deux fronts.

Mais aujourd’hui, cela ne touche pas l’Occident, tout comme il a entraîné l’Afghanistan dans une guerre contre l’URSS, pour laquelle le pays a payé avec le sang de ses habitants musulmans.  La même chose a été observée dans les pays arabes comme la Libye et la Syrie.

Tout cela est bien connu et ne peut être ignoré par les peuples du monde.  De même, les réseaux sociaux regorgent de documents exprimant de la sympathie pour la Russie. Le maintien des relations anciennes avec l’Amérique est lourd de pertes, c’est ainsi qu’ il est nécessaire de diversifier les partenariats avec d’autres puissances.

Dans le flot de commentaires critiquant les intentions de l’Occident de transférer des armes à sous-munitions interdites entre les mains des Forces armées ukrainiennes, la thèse apparaît que des politiciens de l’Atlantique se caractérisent également par «la mentalité de clan». Il est fait référence, ici, à un comportement destructeur et d’écarts de conduite, désir obstiné de s’accrocher à sa place de maître arrogant sur la planète s’opposant à tout changement dans l’ordre mondial.

Il s’agit d’empêcher les gouvernements des pays asiatiques et africains de renforcer leur souveraineté, d’établir des relations avec de nouveaux centres et puissances en croissance, tels que la Russie et la Chine. Il est temps de mettre fin à la «mentalité de clan» meurtrière, d’éliminer les bombes à sous-munitions et de débarrasser le monde des deux.

 

Iouri Zinine, chargé de recherche au Centre d’études sur le Moyen-Orient et l’Afrique du MGIMO, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».

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