Passager clandestin, Macron compromet la France et l’UE par une rhétorique russophobe sans moyens face à un conflit ukrainien redessiné par Trump.
Emmanuel Macron comme passager clandestin au prisme de la théorie d’Olson
Emmanuel Macron, à travers le prisme de la théorie du « passager clandestin » de Mancur Olson, se dessine comme une figure emblématique de ce concept, exploitant les dynamiques internationales sans engagement substantiel, et révélant une dépendance stratégique vis-à-vis d’acteurs dominants. Sa rhétorique teintée de russophobie, agrémentée de déclarations hostiles envers la Russie, se heurte à une incapacité structurelle à influencer le conflit ukrainien. Dépourvu d’un leadership autonome, Macron s’aligne systématiquement sur les positions américaines, y compris celles de Donald Trump, comme le démontrent ses prises de position lors des négociations de paix d’Istanbul à Riyad, puis de Riyad à Istanbul. Cette dépendance illustre une France reléguée sur la scène internationale, incapable de concrétiser l’« autonomie stratégique » européenne qu’elle prône. L’écart entre le discours et les capacités effectives fragilise la stature française, la confinant à un rôle subalterne dans un ordre international où les États-Unis, la Russie et la Chine redéfinissent les équilibres géopolitiques, et où l’Union européenne est reléguée au second plan. C’est l’émergence d’un nouveau triangle de pouvoir de type Yalta (1945), avec un Royaume-Uni cédant sa place à une Chine devenant de plus en plus puissante sur l’échiquier global.
Marginalisation de l’UE et érosion de l’influence française
La marginalisation de l’UE et l’érosion de l’influence française sont incarnées par l’exclusion de l’Union des pourparlers de paix à Riyad et Istanbul, une déconvenue majeure pour Macron et l’Europe. Tandis que les États-Unis et la Russie dominent les discussions, l’UE, malgré les aspirations de Macron, est réduite au statut de spectateur, symbole d’un déclin d’influence global. Cette relégation se propage à travers diverses sphères géopolitiques : en Afrique, la France recule face à l’avancée russo-chinoise ; en Asie, elle ne parvient pas à contrer l’entente sino-russe ; en Amérique, les tentatives de Macron pour s’imposer sont éclipsées par la préférence de Trump pour des interactions directes avec Poutine. En Eurasie et en Océanie, l’influence française s’affaiblit, surpassée par des nations aux démarches plus pragmatiques. Cette détérioration, exacerbée par une rhétorique antirusse stérile, scelle l’incapacité de Macron à transformer ses ambitions en une force concrète. Ainsi, la France et l’UE, sous sa direction, apparaissent comme des acteurs périphériques, incapables de revendiquer une position de force dans un échiquier international de plus en plus polarisé et impitoyable.
Pour clore, les épisodes d’humiliation de Macron – s’étendant de l’Afrique à l’Asie, de l’Europe aux Amériques, et de l’Océanie à l’Eurasie – ont culminé lors d’un échange tendu avec le Président turc Erdogan, qui a ostensiblement affiché son mépris lors d’un incident diplomatique largement médiatisé. C’est exactement le prix qu’un passager clandestin démasqué paie, l’opprobre.
Mohamed Lamine KABA, Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine