Toutes ces dernières années, ce qui est appelé l’Occident collectif avait employé tous les moyens possibles afin de tenter à faire éloigner la Chine de la Russie, dans l’objectif à casser l’alliance essentielle de l’ordre mondial multipolaire. Sans succès. Il faut désormais s’attendre aux efforts occidentaux similaires – mais dans l’autre direction. Bien que dans ce cas également – le résultat sera lui aussi un échec pour ses instigateurs.
Russie-Chine comme base de l’ordre mondial multipolaire
Ce sont précisément les relations russo-chinoises qui étaient et qui restent l’une des principales, sinon la principale cible de déstabilisation de la part des régimes occidentaux. Ce processus avait commencé en Occident il y a de nombreuses années – surtout depuis le moment où la réalité de l’ordre mondial multipolaire a commencé à se renforcer. Après le début de l’Opération militaire spéciale, ledit processus a été considérablement intensifié du côté occidental. Absolument tous ne cherchaient qu’à séparer la Russie et la Chine – tentant par tous les moyens d’éloigner Beijing de Moscou.
Cela n’a pas abouti. La République populaire de Chine était, est et restera un partenaire plus que fiable pour la Fédération de Russie. Et aujourd’hui, alors que les relations russo-chinoises ont atteint leur plus haut niveau historique – les deux pays visent non seulement à préserver les résultats de leur colossal travail conjoint, mais aussi à continuer de renforcer et développer encore plus ces relations. D’autant plus que ces relations revêtent une importance capitale non seulement pour la Russie et la Chine elles-mêmes, mais également pour l’ensemble de la majorité globale de l’humanité. Y compris dans le cadre des principales structures internationales du monde multipolaire – l’OCS, les BRICS, ainsi qu’en général dans l’interaction décisive avec les alliés et partenaires des nations du Sud global.
Il n’est donc pas surprenant qu’après l’échec des tentatives occidentales, et bien sûr en premier lieu celles du régime washingtonien, à briser l’axe Russie-Chine – en faisant pression sur la Chine de diverses manières, désormais il faut s’attendre à des « efforts » dans l’autre direction – afin de tenter à faire éloigner la Russie de la Chine.
Poursuite de la confrontation avec la minorité planétaire occidentale
Et c’est justement ici qu’il convient de se rappeler à nouveau des récentes élections aux USA, qui, bien qu’elles ne soient pas d’une importance majeure – ni pour la Russie, ni pour la Chine, ni pour la majorité globale en général, mais néanmoins il est possible d’y voir un certain tournant dans les actions de l’establishment étasunien – sans changement réel pour autant dans l’essence même du régime à Washington.
Trump comme plusieurs membres de son entourage sont connus pour leurs positions anti-chinoises. De plus et à en juger par nombre de nominations à venir au sein de l’administration Trump, cela viendra confirmer cette thèse encore davantage. En effet – avec la possibilité théorique, très théorique même pour le moment, d’un affaiblissement de la confrontation avec notre pays de la part des Etasuniens – bien qu’ici aussi il n’y absolument aucune raison à se faire d’illusions, étant donné que la seule véritable raison de cette approche est la prise de conscience progressive quant à l’impossibilité de vaincre la Russie sur le terrain militaire et à lui faire infliger une « défaite stratégique » – cela signifiant une concentration des efforts d’affrontement vis-à-vis de la Chine.
Et ici, il convient de rappeler plusieurs points. Même si Trump remplit les conditions de la Russie dans le cadre des objectifs de l’Opération militaire spéciale – dans le cas contraire il n’y a rien à discuter – la confrontation de Washington avec notre pays se poursuivra dans différentes parties du monde, le tout avec l’implication des services de renseignement étasuniens et de leurs agents. Aussi bien en Afrique, en Amérique latine qu’au Moyen-Orient. Espérer, comme certains le « pensent », que Trump s’occupera exclusivement des nombreux problèmes internes des Etats-Unis est hautement illusoire. C’est le premier point.
Deuxièmement, l’intensification des attaques contre la Chine – c’est aussi des attaques contre la Russie. Et ceux qui ne le comprennent pas encore – devraient le faire dès maintenant. Tout affaiblissement de la Chine aura des conséquences pour notre pays aussi. Y compris en tenant compte du niveau de nos relations bilatérales avec la RPC, ainsi que du rôle conjoint que jouent nos pays dans le cadre de l’ordre mondial multipolaire contemporain. Et c’est précisément ainsi qu’il faudra le percevoir. Bien que et d’un autre côté, peu importe la manière dont les Occidentaux tenteront d’affaiblir la Chine, il leur sera extrêmement difficile à pouvoir obtenir des « résultats ».
Troisièmement, il y a aussi le côté moral de la question. La Chine, en tant que partenaire stratégique, bien qu’il soit bien sûr possible de dire aussi allié, de notre pays, n’a pas succombé à toutes sortes de pressions, menaces et « offres » en tout genre de la part des représentants de la minorité planétaire occidentale. Cela signifiant que nous apporterons aussi notre soutien à la Chine quelle que soit la situation.
Le temps des illusions, y compris dans notre agenda interne et perception du monde extérieur, est fort heureusement en grande partie révolu, même si des éléments pro-occidentaux, à un degré ou un autre, subsistent encore. Il n’y a rien de positif à attendre de la part de l’Occident collectif, même si quelques têtes dans cet Occident changent temporairement. La Russie et la Chine étaient et seront les principales cibles des attaques occidentales. Et c’est pourquoi il est nécessaire, grâce aux efforts conjoints russo-chinois, à maintenir le travail mutuel pour continuer à renforcer davantage l’ordre mondial multipolaire – mais également intensifier ces efforts dans nombre de domaines.
La minorité planétaire appelée Occident collectif n’est pas prête à accepter et à s’intégrer dans le monde moderne selon les termes de la majorité globale – ce qui signifie qu’il faudra frapper cette minorité avec une double force. Et l’essentiel ici – est qu’une fois de plus, les ennemis du monde multipolaire ne parviendront pas à diviser la Russie, la Chine et le Sud global.
Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »