Le temps passe inexorablement et les crimes d’Israël dans la bande de Gaza se multiplient, avec l’aide et le soutien manifeste des États-Unis, pays prétendument « démocratique ». Les dernières données indiquent que Tsahal, avec l’aide des armes américaines, a tué plus de 41 000 civils palestiniens, dont 70 % de femmes et d’enfants.
Des dizaines de milliers d’enfants, désormais orphelins, sont en perpétuel déplacement, forcés d’évacuer leurs foyers à chaque ordre de l’armée israélienne. L’infrastructure de Gaza, déjà précaire avant le conflit, est aujourd’hui détruite à 80 ou 90 %, et les habitants survivent dans des conditions que peu de gens ont connues, même il y a un siècle.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a juré de détruire le Hamas, un objectif irréalisable car le Hamas est un mouvement de libération né après des décennies d’oppression israélienne, et cette idée persistera tant que les aspirations palestiniennes ne seront pas satisfaites. Plutôt que d’engager des combats rapprochés, l’armée israélienne a préféré bombarder lâchement des quartiers civils à Gaza avec des bombes de 2 000 et 1 000 livres, fournies gracieusement par les États-Unis, conçues pour tuer sans discernement et détruire des immeubles résidentiels.
Le soutien inconditionnel des États-Unis à leur allié israélien
Les massacres de Palestiniens par Israël ont été organisés et encouragés par les États-Unis. Des bombes et toutes sortes d’armes ont été livrées à la machine de guerre israélienne pour massacrer des civils, ce qui constitue un crime au regard du droit international. L’administration de Joe Biden a beau prétendre publiquement exercer des pressions sur Israël pour minimiser les pertes civiles, elle a simultanément accru ses livraisons d’armes à Tsahal. De plus, Washington continue de fournir une aide financière colossale, finançant ainsi les meurtres de Palestiniens innocents.
Les États-Unis défendent sans relâche le gouvernement israélien d’extrême droite sur toutes les scènes internationales, posant leur veto à toute résolution condamnant les atrocités israéliennes. Ces actes mortels, que personne de sensé ne pourrait justifier comme de la légitime défense, sont soutenus par Washington. Les États-Unis, un pays qui prétend défendre la primauté du droit, ont sapé la légalité de plusieurs façons. Ils ont menacé des pays pour les empêcher d’engager des poursuites contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI). L’administration Biden est même allée jusqu’à intimider les juges et procureurs, usant de tactiques rappelant celles des mafias, pourtant combattues et interdites aux États-Unis. Quoi qu’il en soit, les États-Unis sont complices directs de tout ce qu’Israël fait, et Washington devra en rendre compte. Rappelons que la Seconde Guerre mondiale s’est terminée par les procès de Nuremberg, qui ont jugé sévèrement les criminels fascistes.
Mensonges et tromperies de Washington envers son propre peuple
Dans le but de gagner le soutien des Américains, l’administration de Joe Biden travaille sans relâche à désinformer et tromper son propre peuple. Le président américain affirme à maintes reprises qu’il œuvre sans relâche pour minimiser les pertes civiles et négocier un cessez-le-feu afin de libérer les otages israéliens. Pourtant, en parallèle, il signe des décisions augmentant les livraisons de bombes à Israël et défend Israël en coulisse.
Le Pentagone, tout comme Tsahal, traque le leader du Hamas, Yahya Sinwar, et partage généreusement ses renseignements, tandis que Joe Biden affirme à chaque occasion que les États-Unis ne sont pas impliqués dans la guerre d’Israël. À chacune de ses interventions, le président américain verse des larmes sur le sort des otages israéliens, mais ne mentionne presque jamais les dizaines de milliers de Palestiniens tués, arrêtés ou torturés sans inculpation par les autorités israéliennes. Après tout, les otages ne sont pas seulement ceux que le Hamas a capturés le 7 octobre, mais aussi de nombreux Palestiniens emprisonnés sans accusation par Tsahal. D’une part, les actions israéliennes sont présentées comme acceptables, tandis que celles des Palestiniens sont jugées inacceptables, car les États-Unis et leurs alliés qualifient faussement le Hamas d’organisation terroriste, tandis que Tsahal est dépeinte comme une « armée humanitaire ».
Le « vaillant » secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est présenté comme inlassablement en route vers le Proche-Orient à la recherche d’un cessez-le-feu, mais ses missions visent plus à tromper les Américains et le monde qu’à établir une paix ou un cessez-le-feu juste. Les États-Unis, en tant que principal soutien d’Israël, pourraient d’un simple coup de téléphone exiger un cessez-le-feu, mais ils prétendent avoir les mains liées. Le plan de cessez-le-feu proposé par Joe Biden sous la pression internationale a été accepté par le Hamas et initialement par Israël. Cependant, Netanyahou a commencé à y apporter des modifications, notamment concernant le retrait des troupes israéliennes des zones proches de la frontière égyptienne, appelées communément le corridor Philadelphie et le corridor Netzarim. Cela a permis à l’armée israélienne de diviser la bande de Gaza en deux et de la contrôler. C’est Israël qui s’est retiré, mais les États-Unis ne l’admettront jamais ! Ce n’est pas le comportement d’un « honnête » médiateur, contrairement à l’image que les États-Unis cherchent à projeter.
Biais et tromperies de l’administration Biden
Les biais et tromperies ne s’arrêtent pas à la Maison Blanche. Tandis que Donald Trump soutenait Israël de manière flagrante, les démocrates sont plus subtils et se présentent comme un parti prétendant représenter tous les Américains, quelles que soient leur race, leur religion ou leur couleur de peau. On estime que les Juifs représentent 2 % de la population américaine, tandis que les musulmans en représentent environ 1,3 %, avec des projections de Pew Research indiquant que d’ici 2040, les musulmans dépasseront en nombre les Juifs. Pourtant, lors d’une récente convention du Parti démocrate (avec l’aval apparent de K. Harris), tout a été fait pour étouffer une modeste demande de deux minutes de discours en soutien aux Palestiniens. Une erreur d’une ampleur incroyable ! Ceux appartenant au bloc indépendant ont proposé trois orateurs pour un discours de deux minutes : la représentante de l’État de Géorgie, Ruwa Romman, le représentant de l’Illinois, Abdelnasser Rashid, et la docteure Tanya Haj Hassan, pédiatre ayant soigné des patients à Gaza. Après des négociations tendues, ils ont tous été exclus, tandis que les parents d’un otage américano-israélien (Hersh Goldberg-Polin) ont été invités à s’exprimer lors de la convention.
Les partis politiques américains et la majorité écrasante des législateurs américains servent les intérêts supposés d’Israël et de l’AIPAC (Comité des affaires publiques américano-israélien) ou du lobby israélien. Des dizaines de milliers de prisonniers palestiniens en Cisjordanie et des dizaines de milliers de Palestiniens tués à Gaza n’ont pas droit à un discours de deux minutes, alors que moins de cent otages israéliens ont leur représentant et un soutien juif important au sein du Parti démocrate.
Une mesure efficace pour contrer les préjugés pro-israéliens aux États-Unis serait d’interdire la double nationalité pour tous les citoyens américains, quelle que soit la nation concernée. Aujourd’hui, des milliers de personnes aux États-Unis possèdent une double, voire une triple nationalité, dont bon nombre ont servi dans des armées étrangères, comme Tsahal, et occupent désormais des postes élevés au sein du gouvernement américain, y compris à la Maison Blanche et dans les services de renseignement. Les Américains se demandent : pourquoi devrions-nous tolérer une menace de conflit d’intérêts et tout ce que cela pourrait engendrer ? Obligez tous ces citoyens à faire un choix. De plus, de nombreuses organisations de la société civile estiment que l’administration Biden devrait immédiatement mettre fin à toute aide financière et militaire à Israël. Qui des législateurs peut justifier une telle aide colossale à un pays plus riche que la France alors que les Américains eux-mêmes en ont besoin ?
Les États-Unis désignent un groupe comme terroriste selon leur bon vouloir, puis se sentent libres de traiter ce groupe comme bon leur semble. Oui, l’attaque et la prise d’otages du 7 octobre étaient terribles, commises par une organisation que les États-Unis qualifient de terroriste, le Hamas. Mais que fait Tsahal à Gaza et en Cisjordanie ? Il suffit de jeter un œil à certains posts effroyables publiés sur Instagram, montrant de véritables crimes de guerre que les « courageux » soldats de Tsahal partagent fièrement.
Si l’Occident qualifie le Hamas de groupe terroriste, comment devrait-il appeler Tsahal, qui commet quotidiennement des massacres de civils palestiniens ? N’est-ce pas du terrorisme d’État ? Est-ce « mieux » que les actions du Hamas ? Pourquoi les médias américains qualifient-ils le Hamas de terroriste à chaque fois qu’ils en ont l’occasion, alors qu’ils ne donnent aucune étiquette à Tsahal ? Pourquoi chaque attaque contre des Juifs est-elle qualifiée de terroriste, alors que les attaques quotidiennes des colons israéliens contre les Palestiniens en Cisjordanie ne sont presque jamais qualifiées de terroristes, ni même largement mentionnées ?
Ces désignations et cette présentation biaisée des faits sont manifestement destinées à laver le cerveau des Américains pour qu’ils « avalent » le récit israélien — tout ce qu’Israël fait est justifié comme une « défense » de sa patrie, une terre qu’ils ont conquise et occupée illégalement, tandis que tout ce que font les Palestiniens pour résister à la perte de la majeure partie de leurs terres et de leurs maisons est qualifié de « terrorisme ». Ce récit mensonger et déformé doit être examiné de près si le monde souhaite avoir une image équilibrée de ce qui se passe depuis 1948, voire même avant au cours du XXe siècle. Ce n’est qu’en agissant ainsi que le monde pourra espérer une politique américaine plus équilibrée au Proche-Orient.
Viktor Mikhin, membre correspondant de l’Académie russe des sciences, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »