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La guerre psychologique contre les pays africains de la part de l’Occident ne fera qu’accélérer la chute du dernier

Mikhail Gamandiy-Egorov, juillet 28

La guerre psychologique contre les pays africains de la part de l’Occident ne fera qu’accélérer la chute du dernier

Comme il fallait s’y attendre, la minorité planétaire occidentale intensifie au maximum ses tentatives de pression psychologique sur tous les pays et alliances appartenant à la majorité mondiale, tentant avec les dernières forces d’arracher au moins une petite revanche et à récupérer au moins partiellement les positions déjà massivement perdues. Cela est clairement visible aujourd’hui dans nombre de pays africains, où les Occidentaux continuent à subir de nouvelles défaites. Mais ces derniers n’ont toujours pas réalisé que leurs propres actions ne font qu’accélérer le processus de leur éviction.

Rien de nouveau dans les méthodes occidentales

Dans la suite du sujet de la guerre psychologique menée par les instruments de la propagande occidentale à l’encontre de nombre de pays du continent africain – et en particulier des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – tout se déroule conformément aux analyses précédentes. En effet et après des tentatives infructueuses en vue de tenter à déstabiliser la situation au Burkina Faso, les Occidentaux essaient désormais à se tourner plus activement vers un autre membre de l’alliance – le Niger.

Aujourd’hui et encore une fois, il est important de bien comprendre que ces tentatives ne visent rien d’autre qu’à vouloir briser psychologiquement non seulement le leadership de l’AES – l’alliance renforcée désormais également par la mise en place de la Confédération des Etats du Sahel – mais aussi les millions de citoyens de ces pays, qui dans leur écrasante majorité soutiennent pleinement et participent aux processus anti-occidentaux en cours. Des processus qui, d’ailleurs, ne se limitent plus aux frontières des trois pays membres de l’alliance, mais jouent également un rôle très important dans de nombreux autres Etats africains – y compris là où les Occidentaux maintiennent encore leurs positions.

Un fort désir de revanche

Il convient ne serait-ce que de mentionner le Tchad – également un Etat très important de la région sahélienne – et qui commence progressivement à s’éloigner des intérêts occidentaux, renforçant l’interaction avec les pays de l’AES comme des BRICS, y compris avec notre pays la Russie. La perte potentielle d’un partenaire aussi important que le Tchad – en particulier pour les régimes de Paris et de Washington – entraînera des problèmes supplémentaires colossaux pour ces derniers, qui ne pourront alors que s’appuyer principalement sur un nombre déjà bien limité de vassaux – en particulier dans certains pays d’Afrique de l’Ouest.

C’est précisément pour cela que la propagande hexagonale, tentant de se créer un second souffle – après le Burkina Faso, et avant cela le Mali, se tourne maintenant plus activement vers le Niger. Des articles primitifs issus des principaux outils de la propagande française – que ce soit celle de RFI ou de Jeune Afrique – sortant de manière quasi synchrone – en représentent une évidente confirmation.

Bien entendu, cette propagande promouvant les intérêts du régime hexagonal et des nostalgiques de l’ère unipolaire tente également à se venger des pays de l’AES en raison de l’introduction des restrictions de diffusion sur leur territoire vis-à-vis des dits instruments propagandistes. Et comme il est bien connu que ces instruments sont orientés en large priorité sur justement les Etats africains – le coup reçu est indéniablement douloureux, d’autant plus que la géographie des restrictions va sans aucun doute s’élargir encore plus. Mais ce n’est bien sûr pas la seule raison.

La raison est aussi économique. Il convient à ce titre de rappeler que le Niger était, jusqu’à un passé récent, le principal fournisseur d’uranium de la France et de l’ensemble de l’UE. Et après que les autorités nigériennes aient chassé les troupes néocoloniales des régimes français, puis étasunien, de leur territoire, les autorités nationales ont commencé étroitement à travailler sur la souveraineté économique, en retirant notamment à la société hexagonale Orano (ex-Areva) le permis d’exploitation d’une grande mine d’uranium. Un autre coup fort douloureux.

Des perspectives sombres pour la minorité occidentale

Et peu importante comment la France prétend dans ses déclarations pouvoir compenser les volumes perdus au Niger – y compris à travers des achats au Kazakhstan – le plus grand exportateur mondial d’uranium – il est parfaitement clair pour tout le monde que, premièrement, il ne sera possible de se procurer les volumes nécessaires au Kazakhstan que sur la base des conditions de marché – chose à laquelle en Afrique les Occidentaux n’étaient aucunement habitués, et deuxièmement, avec la nécessité de tenir compte que les deux partenaires clés d’Astana, y compris dans le domaine d’extraction et de l’approvisionnement en uranium, sont la Russie et la Chine. Les principales puissances du monde multipolaire et les adversaires officiels de la minorité planétaire occidentale.

Tout semble donc encore une fois se dérouler sans surprise et d’une manière un peu trop prévisible. En raison du désarroi et du manque d’inspiration, les Occidentaux continuent à se prendre des râteaux. Renforçant encore plus les sentiments anti-occidentaux parmi les habitants des Etats africains et en donnant une impulsion supplémentaire à leur propre éviction des différentes régions du continent. Et en ce qui concerne spécifiquement la propagande occidentale de plus en plus fébrile – les restrictions à son encontre se poursuivront. Les Etats africains joueront un rôle important à cet égard. En fin de compte, cela ne sert strictement à rien à sauver un navire en perdition sur lequel se trouvent des ennemis et rivaux impudents, arrogants et hypocrites – rêvant encore d’un diktat occidental sur l’humanité. Un diktat qui n’existe et n’existera plus.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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