11.07.2024 Auteur: Mikhail Gamandiy-Egorov

La ligne de démarcation entre la majorité mondiale et la minorité planétaire occidentale

La ligne de démarcation entre la majorité mondiale et la minorité planétaire occidentale

La rage des régimes occidentaux face aux événements mondiaux actuels est entre autres étroitement liée à la compréhension progressive de la part des dits régimes du fait qu’à terme – une ligne de démarcation sera tracée entre le monde multipolaire d’une part et le petit groupe des nostalgiques de l’ère unipolaire, de l’autre. Si certains pourraient penser que cela ressemblera à un nouveau « rideau de fer » ou à une sorte de « mur de Berlin », de-facto de nouveaux murs physiques ne seront cette fois-ci certainement pas nécessaires, compte tenu de l’existence aujourd’hui d’un système de rupture beaucoup plus puissant entre la véritable communauté internationale et l’évidente minorité de l’humanité.

Le temps passe et la ligne de démarcation à venir se trouve de plus en plus près. Entre notre pays – la Russie, de même que l’Est de manière générale, le Sud global, l’ordre mondial multipolaire, la majorité mondiale – d’une part, et le bloc otanesque, l’Occident collectif et quelques régimes encore fantoches, les nostalgiques de l’unipolarité, la minorité planétaire – de l’autre. Et cela constitue aujourd’hui un fait qui est bien compris non seulement dans notre camp de la majorité mondiale et des partisans du monde multipolaire, mais qui commence progressivement à être également reconnu parmi les éléments occidentaux, y compris d’ailleurs parmi les russophobes reconnus comme tels.

La réalité contemporaine 

Mais le plus intéressant aujourd’hui est qu’outre la question naturelle de savoir où se situera ladite ligne de démarcation, est que le scénario ne s’écrit pas du tout selon le schéma des Occidentaux durant la période de guerre froide du XXe siècle officiellement reconnue comme telle. Notamment lorsque la propagande occidentale associait le camp socialiste à la fermeture et à des interdits, qui dans le monde pseudo-libre de l’Occident ne pouvaient exister.

Aujourd’hui, les choses sont radicalement différentes. La majorité de l’humanité – c’est-à-dire le monde non-occidental – reste absolument ouverte, plus particulièrement – lorsqu’il s’agit d’une interaction mutuellement bénéfique. Cela s’applique aussi bien à notre pays la Russie, qu’à la Chine, l’Inde, l’Iran, à la plupart des nations d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique latine. Mais tout cela ne convient absolument pas à la minorité occidentale – habituée à dicter les règles en matière d’interaction au monde entier et dont l’écrasante majorité des bénéfices devrait rester dans sa poche. En d’autres termes, une ouverture mondiale dans sa version multipolaire ne convient aucunement aux Occidentaux. D’où l’hystérie, la rage et toutes sortes de menaces avec sanctions.

Par ailleurs, la minorité occidentale comprend parfaitement que désormais elle se heurte non pas seulement à de grandes puissances du point de vue militaire et/ou démographique, mais aussi à des rivaux économiques qui non seulement ne tombent pas sous le coup de sanctions économiques unilatérales pratiquement infinies, mais qui sont également capables de s’ouvrir dans ce cadre de nouveaux horizons et de nouvelles opportunités. Cela sans oublier que les intérêts économiques occidentaux dépendent aujourd’hui bien plus des marchés appartenant à la majorité mondiale, que l’inverse. Tout comme le fait que dans le cadre du monde contemporain, les régimes occidentaux sont condamnés y compris en ce qui concerne la compétition justement économique, dans laquelle leur domination a tout simplement pris fin.

La défaite de l’Occident 

A cet égard, le seul axe dictatorial à l’échelle mondiale est précisément et uniquement la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux. Et leur hystérie continue à croître de plus en plus aussi bien dans le cadre de la défaite imminente sur le plan militaire, en particulier dans le cadre de l’Opération militaire spéciale menée par notre pays, de même qu’en général compte tenu de toute la réalité du monde contemporain multipolaire – dans les composantes démographiques, économiques et informationnelles.

Soit dit en passant, les pays des BRICS, de l’OCS, de même que tout simplement la large partie des Etats d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique latine doivent être d’ores et déjà prêts aux accusations primitives de la minorité occidentale dans lesquelles cette dernière affirmera en gesticulant que la défaite de l’Occident contre la Russie est due précisément au fait que les pays non-occidentaux du monde aient refusé de suivre l’Occident collectif dans ses tentatives à vouloir isoler et de mettre à genoux la nation russe. Tout comme le fait que les éléments occidentaux avaient pourtant agi avec les « meilleures intentions ». Mais aujourd’hui, il est évident pour tout le monde que personne n’a l’intention d’écouter massivement ces absurdités et mensonges.

Délimitation obligatoire

De manière générale, l’Occident aime par la même occasion répéter que nombre de pays, y compris du Sud global, ne cherchent pas à rompre complètement leurs relations avec les « partenaires » occidentaux. A ce titre, personne ne dit le contraire. Sur ce point, le principal à retenir est que désormais une large partie des Etats non-occidentaux fixe ses propres règles d’interaction avec les Occidentaux. Et ces derniers, habitués longtemps à dicter unilatéralement leurs « règles », ne sont évidemment aucunement satisfaits d’une telle approche.

La ligne de démarcation entre la majorité mondiale et la minorité planétaire aura bien lieu. Et puis, au vu des opportunités colossales dont disposent les nations de la majorité mondiale et non-occidentale de l’humanité, de même que de l’ouverture qui les caractérise – l’Occident se retrouve naturellement condamné. Condamné à vivre, peu importe que cela lui plaise ou non, selon les règles de l’ordre mondial multipolaire, avec tout ce que cela implique. Car une fois encore, il convient de rappeler une règle simple – la minorité s’adapte à la majorité, et certainement pas l’inverse. Il ne peut en être autrement. C’est un axiome que la minorité planétaire occidentale a tenté de détruire au cours des siècles et des décennies passés. Mais désormais ces tentatives connurent une fin définitive.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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