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Les propositions extrêmes de Macron reflètent les options limitées de l’OTAN et de l’UE

Simon Chege Ndiritu, mars 08

Les propositions extrêmes de Macron reflètent les options limitées de l'OTAN et de l'UE

Contexte

Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que l’idée d’envoyer des troupes de l’OTAN en Ukraine restait une option (ici), ce qui, associé au complot de la Luftwaffe allemande pour faire sauter le pont de Crimée (ici), reflète le cul-de-sac politique auquel l’UE et l’OTAN sont confrontées. Il reste peu d’options, la première étant l’intervention officielle de l’OTAN en Ukraine, qui peut entraîner des coûts militaires prohibitifs. La deuxième consiste à attendre que l’UE s’enfonce davantage dans la récession en raison d’un manque d’énergie russe abordable (ici). La troisième option, que l’Occident ignore, implique que l’UE et les États-Unis ouvrent leur esprit pour permettre une coopération et une concurrence économiques libres avec la Russie, la Chine et l’Iran, entre autres. Cependant, l’esprit suprématiste de l’Occident est déterminé à voler la Russie (et d’autres) et ne peut pas commercer équitablement pour obtenir les ressources dont il a besoin, ce qui explique ses récentes propositions d’escalade. Alors que Macron proposait d’envoyer des troupes de l’OTAN en Ukraine, le chancelier allemand Olaf Scholz a révélé que le Royaume-Uni et la France avaient envoyé des forces en Ukraine pour lancer des missiles sur la Russie, ce qui signifie que l’Occident a choisi la première option de l’escalade, mais qu’il n’a atteint aucun objectif, d’où le cul-de-sac. Pourtant, l’UE est confrontée à la récession en raison du manque de gaz russe bon marché (ici), dont elle et les États-Unis ont saboté l’accès, dans l’espoir de précipiter l’effondrement de la Russie pour créer les conditions dans lesquelles l’Occident recevrait ces ressources gratuitement, comme le décrit cet article de FP. Les États-Unis sont confrontés à une concurrence acharnée de la part de la Chine et pensaient que la Russie s’effondrerait afin que Washington puisse utiliser les restes lourdement armés de la Russie pour combattre la Chine. Cependant, la Russie est toujours debout. Dans ce contexte, l’Occident s’est engagé sur une pente glissante de maladresses qui ont mis à mal ses mythes de supériorité.

Mythes éphémères sur Washington

Le 27 février, le Pentagone s’est vanté d’avoir utilisé des publicités ciblées pour trouver et suivre Vladimir Poutine (ici), créant ainsi deux mythes autour de lui, le premier étant celui du Panopticon (être capable de voir tout le monde sans être vu) et le second celui de la bienveillance en ne planifiant aucun mal à l’encontre de sa cible. Ces deux mythes se sont effondrés une semaine plus tard, le 4 mars 2024, lorsque les médias russes ont divulgué une conversation de la Luftwaffe allemande (sans doute la branche de l’OTAN), préparant le bombardement du pont de Crimée, prouvant ainsi que Washington et ses clients peuvent être vus en retour et qu’ils sont malveillants. La confirmation par le gouvernement allemand de l’authenticité de la conversation de la Luftwaffe (ici) montre que les espions russes peuvent obtenir les informations dont ils ont besoin et prouve que l’Occident projette de nuire aux civils russes. Les Russes pourraient avoir plus d’informations. Il convient de noter que la réunion de la Luftwaffe peut être considérée comme une section de celle de l’OTAN, ce qui signifie que la franchise du Pentagone à Berlin a été surprise en train de planifier une attaque contre des infrastructures civiles. La conversation qui a fait l’objet d’une fuite a également révélé comment le Royaume-Uni et la France (d’autres sections de l’OTAN) livrent et tirent des missiles de croisière à longue portée sur les Russes. De même, la proposition de Macron de déployer des forces de l’OTAN en Ukraine a été corrigée par la révélation que ces forces étaient déjà sur place. Cette révélation surprenante a eu lieu à peine une semaine après la nouvelle du 28 février selon laquelle la CIA a maintenu 12 bases d’opérations dans l’est de l’Ukraine au cours des 8 dernières années (ici). Ces révélations montrent que les principaux membres de l’OTAN sont engagés dans une guerre contre la Russie à travers l’Ukraine sans le déclarer officiellement. Aucune de ces révélations médiatiques, y compris celles de la Luftwaffe, ne montre une raison justifiable de combattre la Russie. Le public peut noter que la tendance à attaquer la Russie apparaît comme une tendance naturelle des régimes occidentaux, qui doit être examinée.

Poursuite d’une politique suprématiste vouée à l’échec

Les actions actuelles de l’OTAN et de l’UE, bien que risquées, résultent de la frustration engendrée par les échecs passés. Les coups de sabre reflètent la diminution progressive des choix dont disposent Washington, Londres, Paris et Berlin pour atteindre leurs vils objectifs. Leurs tentatives passées d’effondrer la Russie par les guerres de Tchétchénie, le détournement de la Géorgie et de l’Ukraine pour combattre la Russie, les nombreuses séries de sanctions et les opérations secrètes de l’OTAN en Ukraine, y compris l’armement de l’Ukraine au cours des deux dernières années, ont échoué. Ces efforts ébranlent davantage l’Occident que Moscou. Certains médias grand public ont admis que les sanctions antirusses échoueront (ici). Sur le plan militaire, la Russie continue de remporter des succès en libérant une ville ou un village après l’autre et en démilitarisant systématiquement l’Ukraine, ce qui signifie l’échec de ses bailleurs de fonds. Les mensonges de l’Occident ont également échoué, limitant davantage les options de l’UE et de l’OTAN. Des mensonges ont été utilisés pour empêcher la Russie d’intervenir afin de mettre un terme aux atrocités commises par Kiev contre le Donbas, alors que l’Allemagne et la France émettaient des garanties fallacieuses pour superviser l’Ukraine dans la mise en œuvre des accords de Minsk I et, plus tard, de Minsk II (ici). La Russie a joué son rôle pendant que l’OTAN armait et exhortait l’Ukraine à vaincre militairement le Donbas plutôt qu’à trouver une solution politique.

Plus tard, les anciens dirigeants français et allemands, François Hollande et Angela Merkel respectivement, les supposés garants des accords de Minsk I et II, ont révélé qu’ils prétendaient agir en tant que garants pour gagner du temps afin d’armer l’Ukraine, mais qu’ils s’attendaient à ce que la Russie respecte ses engagements (ici). En raison de la duplicité de l’Occident, il est devenu évident qu’un accord avec lui ne devrait lier que l’autre partie, tandis que les États-Unis et l’UE continuent de poursuivre des objectifs de clocher. Il s’est même avéré que la CIA menait des opérations secrètes en Russie depuis l’est de l’Ukraine, pendant les huit années où la Russie attendait de la France et de l’Allemagne qu’elles supervisent Kiev pour mettre en œuvre les accords de Minks (ici). Actuellement, l’UE et l’OTAN comprennent que des négociations sont improbables malgré la perte de l’Ukraine, tandis que le système politique et l’économie de la Russie restent fermes.

L’aversion de l’Occident pour le libre-échange et la coexistence politique

L’objectif des Occidentaux de trouver en Russie du gaz et du pétrole gratuits à piller ou des moyens militaires pour lutter contre la Chine semble irréalisable. Cette réalité accentue le désespoir, alors même que l’Europe occidentale s’enfonce dans la dépression et la désindustrialisation (ici). L’option restante semble encore plus effrayante, ce qui a poussé Macron à hausser le ton. Le 5 mars, il a exhorté les Européens à cesser d’être lâches et à envoyer des troupes en Ukraine, à la suite d’un appel antérieur que les Européens ont ouvertement décliné. Auparavant, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, avait averti le Congrès que les troupes américaines devraient combattre en Ukraine si cette dernière perdait (ici). Les déclarations de Macron et d’Austin montrent que l’option restante de l’Occident est la plus difficile : L’intervention officielle de l’OTAN en Ukraine. Néanmoins, l’Occident comprend que l’intervention entraînera des coûts militaires prohibitifs, ce qui pousse les Européens à la rejeter ouvertement, mais à envisager secrètement des moyens de la mettre en œuvre tout en évitant les conséquences. Les deux parties n’ont jamais eu à prendre de décisions difficiles depuis qu’elles ont attaqué des pays faibles pour voler d’immenses ressources en échange d’un petit investissement militaire et de propagande. Les exemples passés sont l’Irak, la Libye, la Syrie et l’Afghanistan, grâce auxquels l’Occident a également récolté des bénéfices politiques en instillant la peur dans des pays plus petits et riches en ressources qui adoptent dorénavant une politique d’apaisement avec l’Occident. Cependant, la Russie présente une arithmétique différente en termes de coûts militaires et politiques qui fait hésiter l’Occident. L’apparente fixation d’Austin (États-Unis) et de Macron (Union européenne) sur l’envoi de l’OTAN en Ukraine est le fruit d’une pensée binaire, car tous deux considèrent comme inacceptable l’autre option qui consisterait à laisser les économies d’Europe occidentale s’enfoncer davantage dans la récession sans le gaz russe pillé. Tous deux ignorent la troisième option, qui implique de coopérer et de rivaliser librement avec la Russie, la Chine et l’Iran. Le fait de ne pas envisager cette option équitable montre que l’Occident n’est pas en mesure de se débarrasser de l’esprit de supériorité qui l’habite.

 

Simon Chege Ndirituobservateur politique et analyste de recherche en Afrique, en exclusivité pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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