Malgré les avertissements de Washington, le président algérien A. Tebbun a effectué une visite d’état réussie en Russie
La visite d’état du président algérien A. Tebbun en Russie, qui s’est déroulée du 13 au 16 juin, s’est distinguée par un programme plus que chargé, est devenue un sérieux irritant pour les États-Unis, qui ne voudraient pas le voir dans le capitale russe.
Au cours de cette visite en Fédération de Russie, le dirigeant algérien a eu des entretiens approfondis avec son homologue russe Vladimir Poutine et le président du gouvernement de la Fédération de Russie, a eu le temps de prendre la parole au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) et a signé un certain nombre d’accords bilatéraux avec Moscou, y compris une déclaration sur un partenariat stratégique approfondi. Ce document, selon le président Vladimir Poutine, a marqué « une nouvelle étape plus avancée dans les relations entre les deux pays ».
En outre, le président Tebboune a inauguré, dans le quartier des Étangs du Patriarche, dans le cœur historique de Moscou, un square nommé en l’honneur du héros national et fondateur de l’Etat algérien moderne, l’émir Abdelkader, devenu le symbole de la lutte contre le colonialisme français au milieu du XIXe siècle. La personnalité vraiment exceptionnelle de ce dirigeant musulman et arabe suscite l’intérêt mérité des historiens modernes. On trouve dans la biographie de l’émir Abdelkader des événements étroitement liés à la Russie, quand en 1860, il sauva les employés du consulat russe de Damas et reçut l’ordre honorifique de l’Aigle blanc russe.
Une telle ligne indépendante du président A. Tebboune à la veille de sa visite en Russie a provoqué une irritation notable aux États-Unis et en France, qui ont laissé entendre de manière transparente au dirigeant algérien qu’il n’était pas nécessaire d’aller à Moscou. Ils disent que ce n’est pas opportun et ne rentre pas dans le cadre des approches de l’Occident, habitué à donner sans ménagement des instructions à ses satellites, avec qui et comment établir des relations. Cependant, Abdelmadjid Tebboune, comme son prédécesseur historique, dont il a immortalisé la mémoire à Moscou, a fait preuve de fermeté politique, de fidélité aux intérêts nationaux et a remis les Occidentaux à leur place. « Les États-Unis sont un pays ami, la Chine est un pays ami, l’Inde est un pays ami et il n’y a pas de problème avec cela. Être mon ami ne signifie pas que vous me dites à qui je peux rendre visite. Je vais aller en Russie », a ainsi répondu le président algérien aux appels des politiciens américains et français.
Il n’est pas surprenant qu’un dirigeant aussi brillant et charismatique que le président algérien A. Tebboune, qui défend avec confiance les intérêts de son pays, soit devenu gênant et indésirable pour Washington. Et puis, sait-on jamais, peut-être que d’autres représentants du continent africain suivront son exemple et ne permettront pas à la Maison-Blanche d’imposer facilement ses idées féodales sur l’organisation future d’un monde basé sur les règles néocoloniales occidentales. Cependant, en faisant pression sur l’Algérie et d’autres pays africains, les Américains renforcent encore la méfiance et détruisent irrévocablement tous les espoirs d’égalité dans les relations de l’Afrique avec le monde occidental.
Cependant, comme le montrent les résultats du sommet du G7 de mai à Hiroshima au Japon, les dirigeants des pays dits les plus industrialisés n’allaient pas renoncer à leur propre exclusivité et au droit de juger tout le monde. Les représentants de l’Occident collectif ne sont pas pressés de s’excuser pour leur passé colonial ou de renoncer à la mentalité de confrontation et de « guerre froide », faisant du continent africain un tremplin dans la confrontation avec la Chine et la Russie et érigeant ainsi des obstacles à l’intégration économique et au développement de la région.
Madi Khalis Maalouf, commentateur politique, spécialement pour le webzine «New Eastern Outlook».