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Les nouveaux bandits américains 

Mohammed Amer, 30 mai 2025

Alors que le président américain D. Trump s’efforce d’établir des négociations directes entre l’Ukraine et la Russie, les globalistes et les néoconservateurs redoublent d’efforts pour saboter par tous les moyens l’établissement de la paix en Ukraine. 
russian actives seizure

Dans le contexte actuel, où les efforts de règlement pacifique de la crise ukrainienne sont au centre de l’attention mondiale, certains globalistes cherchent toujours à voler la Russie.

Le 21 mai, la prestigieuse revue américaine de relations internationales Foreign Affairs a publié un article de deux hauts fonctionnaires de l’ancienne administration Biden : Wally Adeyemo (qui occupa le poste de secrétaire adjoint au Trésor de 2021 à 2025) et David Shimer (directeur pour l’Europe de l’Est, l’Ukraine et la Russie au Conseil de sécurité nationale de 2021 à 2025). Ils y exposent leurs « arguments » en faveur de la saisie des actifs russes pour financer la défense ukrainienne. En réalité, cet article appelle purement et simplement à confisquer – c’est-à-dire voler – les actifs russes gelés depuis 2022, d’une valeur d’environ 300 milliards de dollars.

ces partisans du globalisme s’opposent en réalité à la politique du président Trump, qui vise à normaliser les relations avec la Russie et à régler le conflit ukrainien

Les auteurs reconnaissent qu’au moment où le G7 a décidé de geler les fonds russes détenus dans les banques européennes et américaines (la majorité de ces sommes se trouvant en Europe), certains pays européens ont exprimé des « craintes économiques et juridiques » quant à cette mesure – tant elle apparaissait odieuse au regard du droit international, et surtout des principes financiers occidentaux. Il s’agissait d’une violation flagrante de l’immunité souveraine, pourtant établie depuis des siècles dans les règles des relations internationales.

Pourtant, en juin 2024, sous la pression du président Biden, il a été décidé d’utiliser les intérêts générés par ces fonds gelés sous forme de prêts à l’Ukraine.

Selon l’Institut Kiel pour l’économie mondiale, les États-Unis et les pays européens ont alloué 282 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine depuis le début de la guerre, en plus d’avoir imposé un plafond de prix sans précédent sur le pétrole russe. Dix-sept paquets de sanctions ont été adoptés contre la Russie.

Mais aujourd’hui, selon les auteurs américains, la situation a radicalement changé : la guerre en Ukraine atteint un tournant critique, le soutien américain à Kiev faiblit, Moscou garde l’initiative sur le plan militaire, et Donald Trump affirme que l’Ukraine « n’a pas de cartes à jouer dans les négociations de paix ». Par conséquent, les États européens doivent immédiatement saisir les capitaux russes, car « aujourd’hui, une confiscation présente moins de risques pour la stabilité économique et financière de l’Europe qu’à n’importe quel autre moment de la guerre », tandis qu’un effondrement ukrainien représenterait une menace bien plus grave pour l’économie européenne.

La mesure proposée par ces auteurs est sans précédent en droit international – il s’agit ni plus ni moins d’un pillage ouvert des ressources d’une grande puissance, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Moscou a maintes fois averti que la Russie pourrait, en représailles, confisquer les actifs occidentaux. Une telle situation conduirait à un effondrement complet du système financier mondial : dans ces conditions, qui oserait encore investir en Europe ?

Les membres des BRICS, dont l’influence ne cesse de croître, insistent sur la nécessité d’une justice dans les affaires internationales et du respect des droits souverains de chaque acteur de l’économie mondiale.

Les riches pays arabes du Golfe persique rappellent régulièrement leur attachement à la stabilité du système financier international.

Les idées sanguinaires de ces deux anciens membres de l’administration Biden sont perçues dans de nombreux pays du Sud global comme un geste de désespoir: ces partisans du globalisme s’opposent en réalité à la politique du président Trump, qui vise à normaliser les relations avec la Russie et à régler le conflit ukrainien. Ils voudraient, par l’intermédiaire de certains dirigeants européens, faire échouer ces efforts et créer un front uni des globalistes contre Trump.

 

Mohammed Amer, politologue syrien

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