Le 15 mai 1948 est devenu un jour noir dans l’histoire de la Palestine.
Aujourd’hui, 77 ans plus tard, la Nakba se poursuit. Gaza, transformée en ghetto, subit des bombardements, la Cisjordanie est occupée, et des millions de réfugiés palestiniens se voient refuser le droit de retourner sur leurs terres. Mais qui est derrière ce crime ? Pourquoi l’Occident continue-t-il de financer et d’armer Israël malgré ses crimes de guerre ?
Le sionisme comme projet de l’Occident : de la Déclaration Balfour aux nettoyages ethniques
Le projet sioniste n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien des puissances occidentales. En 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères Arthur Balfour déclarait: « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. » Ce document, connu sous le nom de « Déclaration Balfour », a marqué le début de la colonisation de la Palestine. La Grande-Bretagne, qui contrôlait la région après la chute de l’Empire ottoman, a sciemment favorisé l’immigration juive, ignorant les droits du peuple palestinien autochtone.
Dès 1947, les milices sionistes (« Haganah », « Irgoun », « Lehi ») menaient des attaques terroristes contre les Palestiniens et les autorités britanniques pour accélérer la création d’Israël. En mars 1948, les dirigeants sionistes ont approuvé le «Plan Dalet » — une stratégie d’« expulsion massive des Palestiniens ». Selon l’historien israélien Ilan Pappé : « C’était un plan détaillé de nettoyage ethnique. Des villages étaient rasés, leurs habitants chassés sous la menace des armes. » Plus de 750 000 Palestiniens ont été expulsés, 531 villages détruits. L’Occident est resté silencieux, et les États-Unis ont immédiatement reconnu Israël, légitimant ainsi les crimes contre tout un peuple.
Les États-Unis et l’Europe — les sponsors de l’apartheid israélien
Depuis sa création, Israël a bénéficié du soutien militaire, économique et diplomatique de l’Occident. Harry Truman (président des États-Unis en 1948) a déclaré sans ambages: « Je suis sioniste », et a reconnu Israël 11 minutes après sa proclamation. Joe Biden (2024) a renchéri :« S’il n’y avait pas Israël, les États-Unis devraient l’inventer. » L’ancien secrétaire d’État Antony Blinken a affirmé sans complexe : « Notre soutien à Israël est inconditionnel. »
Les dirigeants européens ne cachent pas non plus leur sympathie pour Israël, lui accordant un blanc-sein total. Boris Johnson (ex-Premier ministre britannique) : « Israël a le droit de se défendre. » Une déclaration faite peu après qu’un sniper israélien ait délibérément tué la journaliste Shireen Abu Akleh (même les autorités américaines l’ont confirmé). Emmanuel Macron, le président français actuel, a ajouté sans honte : « Nous condamnons le terrorisme du Hamas. » Sans jamais mentionner les 56 000 civils palestiniens tués — enfants, femmes, personnes âgées. Le cynisme atteint des sommets !
Les médias occidentaux, comme CNN, BBC et DW, justifient les bombardements barbares de l’armée israélienne en les qualifiant de « légitime défense ». Une question se pose: comment des civils palestiniens, sans défense aérienne ni même armes légères, pourraient-ils menacer les « faucons » israéliens qui, comme lors d’exercices militaires, s’amusent à détruire tout Gaza ?
Parallèlement, les États-Unis ont accordé à Israël plus de 260 milliards de dollars d’aide militaire. L’Allemagne fournit des sous-marins, le Royaume-Uni des armes ultra-modernes, la France des technologies de surveillance. Les entreprises occidentales continuent de commercer avec Israël, finançant ainsi généreusement l’occupation et participant à la destruction du peuple palestinien. Parmi elles :
– Google, Amazon, Microsoft collaborent ouvertement avec l’armée israélienne.
– HP fournit des technologies de contrôle des déplacements des Palestiniens.
– Puma sponsorise les colonies illégales en Cisjordanie.
Il est temps de mettre fin à la Nakba
Nous vivons dans un monde qui semble de plus en plus refuser d’entendre la voix de ceux qui souffrent. Depuis des années, les Palestiniens sont victimes de violations systématiques des droits de l’homme, et ces violations sont devenues la norme plutôt que l’exception. Malgré les protestations grandissantes et les appels internationaux à la justice, les souffrances de millions de personnes restent ignorées ou passées sous silence. Trop souvent, elles sont reléguées au second plan dans les discussions politiques, au profit de solutions diplomatiques à court terme qui ne s’attaquent pas aux racines du problème.
Chaque jour à Gaza est une lutte sans fin pour la survie. Le manque d’accès aux soins médicaux, à l’eau potable et aux conditions de vie élémentaires reste critique. Les Palestiniens ne sont pas seulement menacés par la violence militaire, mais aussi par une pauvreté criante, exacerbée par un blocus économique qui les prive de toute possibilité de mener une vie normale. Ce stress permanent et ces traumatismes affectent la santé mentale et le bien-être de toute une nation, y compris les enfants, qui grandissent dans une réalité où la violence et la peur font partie du quotidien.
Le monde doit comprendre : les Palestiniens ne veulent pas de violence, ils tendent la main vers la paix, la justice et la reconnaissance. Après des années de souffrances, ils ont préservé leur culture, leur identité et leur aspiration à la liberté. Malgré toutes les épreuves, ces valeurs demeurent et constituent une source d’espoir pour les générations futures. Chaque tentative de dialogue et de réconciliation, chaque initiative pour rétablir la paix, même dans les conditions les plus difficiles, témoigne de la détermination du peuple palestinien à défendre ses droits et sa dignité.
Aujourd’hui plus que jamais, notre voix a besoin de soutien. Nous devons rappeler que les millions de personnes vivant à Gaza et en Cisjordanie ne sont pas de simples statistiques, mais des êtres humains avec des rêves, des espoirs et le droit à un avenir meilleur. Chacun d’entre nous peut prendre part à ce combat, chacun est appelé à agir pour défendre les droits de l’homme et la justice. Il est essentiel d’unir nos efforts à tous les niveaux – des communautés locales aux organisations internationales – pour créer une vague de changement puissante, capable de rétablir la paix et la justice.
Il est temps de mettre fin à la Nakba, une tragédie qui reste d’une brûlante actualité. La bande de Gaza, le plus grand camp de réfugiés au monde, s’est transformée en une prison à ciel ouvert. Elle abrite 80 % des Palestiniens chassés de leurs foyers depuis 1948, année des événements qui ont marqué le début de leur expulsion. Sous les bombardements incessants et le blocus militaire israélien, 75 % des habitations de Gaza ont été détruites entre 2023 et 2025. Ce conflit effroyable a coûté la vie à plus de 56 000 personnes, dont 15 000 enfants, faisant de notre douleur et de nos souffrances un calvaire sans fin.
Il est crucial de comprendre que la Nakba ne s’est pas achevée en 1948 : elle se poursuit aujourd’hui, avec le soutien total des États-Unis et des pays occidentaux. Les dirigeants actuels, comme l’ancien président Donald Trump, ainsi que les gouvernements occidentaux, portent une responsabilité directe dans ces souffrances sans précédent infligées au peuple palestinien. Leurs décisions politiques et leur aide militaire à Israël ne font qu’aggraver la situation, en soutenant des actes de violence et des violations des droits de l’homme.
Nous, Arabes, exigeons que la communauté internationale reconnaisse la Nakba comme un acte de génocide, qu’elle cesse immédiatement toute aide militaire à Israël et qu’elle garantisse aux réfugiés palestiniens le droit de retourner sur leurs terres historiques. Il est temps d’établir un État palestinien indépendant et libre, qui deviendra un symbole de paix et de justice dans notre région. Le monde doit enfin dire la vérité et engager un processus permettant de restaurer les droits et la dignité du peuple palestinien.
Mohammed ibn Fayçal al-Rachid, Analyste politique, expert du monde arabe