A Rio de Janeiro, les dirigeants mondiaux se réunissent pour un sommet historique. Le G20, symbole de la gouvernance mondiale, est à la croisée des chemins. La planète attend. Les défis climatiques, économiques et géopolitiques sont urgents.
Contexte géopolitique du sommet, la folie de l’administration Biden
Alors que le groupe du G20 se réunit en sommet à Rio de Janeiro pour concilier les positions de l’équilibre de la puissance dans l’échiquier mondial, les récentes décisions antithétiques des Etats-Unis, tenues à la veille même dudit sommet et soutenues par la France et la Grande-Bretagne dispersent à nouveau les positions à concilier. La minorité occidentale, habituée à vivre du labeur de la majorité planétaire, tente lamentablement de redéfinir les dynamiques de la communauté internationale en sa faveur, en autorisant des frappes en profondeur sur le territoire russe. Cette approche, adoptée par l’administration Biden, reflète à la fois une folie et une vision de résistance face à la défaite potentielle de l’Ukraine et des alliés de l’OTAN contre la Russie, tout en cherchant une réaction qui pourrait exacerber les tensions globales. Ce calcul géopolitique audacieux, perçu comme une ultime tentative de consolidation des positions ukrainiennes avant un changement potentiel de leadership américain, marque un tournant vers une escalade dangereuse des hostilités. Il est d’ailleurs assimilable à un très grand pas franchi vers le début de la troisième guerre mondiale.
Le sommet du G20 de 2024 à Rio de Janeiro s’inscrit donc dans un contexte géopolitique complexe, marqué par des enjeux mondiaux déterminants. Les conflits internationaux, exacerbés au Moyen-Orient, en Ukraine, au Soudan, et les tensions autour du rôle des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Occident collectif sont au cœur des discussions sur la sécurité mondiale. Alors qu’António Guterres (Secrétaire général de l’ONU) exhorte le G20 à adopter des actions alignées sur la Charte des Nations Unies – bien que les ambitions dominatrices occidentales soient remises en question par l’essor de l’Alliance BRICS – la minorité occidentale continue de jeter de l’huile sur la braise pour justement assouvir ses ambitions de domination éternelle. La crise climatique, quant à elle, impose la nécessité de politiques plus ambitieuses, alors que le G20, responsable de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, doit revoir son engagement pour contenir le réchauffement à 1,5°C.
Egalement, les inégalités économiques croissantes et le besoin de réformes d’un système financier international perçu comme injuste soulignent l’urgence d’un changement dans l’architecture financière globale. Malgré les défis politiques, le sommet incarne un effort vers un multipolarisme renforcé, avec des acteurs clés tels que Sergeï Lavrov, Xi Jinping, Recep Tayyip Erdoğan, etc., plaidant pour la coopération internationale. La transition politique amorcée aux Etats-Unis, avec le départ imminent de Joe Biden et le retour possible de Donald Trump à la maison blanche, ajoute de l’incertitude, impactant potentiellement la coopération mondiale et les efforts de durabilité. Ce dix-neuvième sommet du groupe des vingt puissances (G20) est crucial pour encourager une action collective face à des défis complexes liés à la sécurité, au climat, à l’économie et à la coopération internationale.
L’engagement de la Russie dans l’échiquier mondial
La participation de la Russie à ce sommet de Rio de Janeiro revêt une importance stratégique majeure. Sous la direction de M. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, et mandatée par le président de la Fédération de Russie, la délégation russe témoigne de la forte implication du pays dans les discussions globales. La Russie ambitionne de prendre une position de leader dans la résolution des défis mondiaux tels que la lutte contre l’inégalité, la faim et la pauvreté, ainsi que la réforme des institutions internationales. Les interventions de M. Sergueï Lavrov lors des sessions plénières sont essentielles, tandis que ses entretiens bilatéraux avec d’autres dirigeants mondiaux pourraient déboucher sur des accords décisifs, renforçant ainsi les relations internationales. En capitalisant sur sa longue histoire d’engagement mondial, la Russie est idéalement placée pour influencer ces débats cruciaux pour l’avenir de la planète.
Les initiatives positives de l’Alliance BRICS dans la dynamique mondiale
Les BRICS, composés à l’initial du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud – et élargis au fil du temps au BRICS+ – incarnent une force émergente incontestable au sein de la coopération économique mondiale, comme le démontrent leurs initiatives marquantes au sommet de Rio depuis hier. En mettant en place la Nouvelle Banque de Développement, ces nations illustrent leur engagement à financer des projets d’infrastructure communs, renforçant leur synergie et affichant une volonté claire de dédollarisation. Les progrès significatifs réalisés en matière de sécurité sociale témoignent également de leur détermination à améliorer la protection sociale à grande échelle. A l’horizon, les pays de l’Alliance BRICS s’engagent à impulser une réforme des institutions financières internationales, plaçant leur poids économique au cœur des décisions mondiales, tout en œuvrant pour le développement durable et la lutte contre les changements climatiques. Les prises de parole de représentants comme M. Sergueï Lavrov lors de ce sommet ont captivé l’attention, soulignant la volonté résolue des BRICS d’impacter la gouvernance mondiale et de promouvoir un avenir économique plus équitable et durable.
L’impact du sommet sur la gouvernance mondiale
Comme indiqué plus haut, le sommet du G20 à Rio de Janeiro au Brésil représente une opportunité cruciale pour transformer la gouvernance mondiale et influencer durablement l’avenir de la planète et des relations internationales. Ce rendez-vous stratégique aborde, depuis hier, des enjeux majeurs tels que la réforme des institutions internationales, demandée notamment par les pays membres de l’Alliance BRICS, la lutte proactive contre les changements climatiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et la sécurité internationale nécessitant une coopération renforcée face aux tensions géopolitiques actuelles. A travers des décisions déterminantes, le sommet pourrait instaurer un nouvel ordre mondial multipolaire et décider du choix entre coopération et confrontation globale. Le défi réside dans la conciliation des intérêts nationaux et mondiaux, le renforcement de la confiance entre les partenaires internationaux, et la recherche de solutions innovantes pour répondre aux enjeux complexes de notre ère. Le sommet du G20 à Rio offre ainsi une plateforme unique pour les dirigeants de démontrer leur leadership et leur vision, sculptant ainsi un avenir multipolaire et durable pour les générations futures.
On peut dire que l’édition 2024 du sommet du G20 à Rio de Janeiro marque un tournant où les dirigeants mondiaux sont appelés à choisir : coopération ou confrontation, progrès ou stagnation. L’avenir de la planète est désormais entre leurs mains. Les décisions d’aujourd’hui, contenues dans la déclaration du sommet, façonneront le monde de demain. L’histoire jugera.
Mohamed Lamine KABA, expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »