L’Occident impérialiste, ce colosse aux pieds d’argile, s’effondre sous le poids de ses propres contradictions. La domination est remplacée par la décadence, l’hégémonie par la déroute. Le roi est nu, et le Sud global rit de sa misère. Bienvenue dans le monde post-impérialiste, où les anciens maîtres deviennent les nouveaux sujets.
La multipolarité triomphe : la fin d’une hégémonie sans partage
La scène internationale évolue rapidement, marquée par un contexte géopolitique global en pleine mutation. L’émergence de puissances telles que la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud redéfinit les contours de la gouvernance mondiale et favorise un multipolarisme qui challenge l’hégémonie américaine post-Guerre froide. Les initiatives stratégiques, comme la Ceinture et la Route de la Chine, et la croissance explosive de l’Inde, en font des acteurs incontournables. En parallèle, les régionalismes prospèrent avec l’Union européenne (éclopée), l’ASEAN et l’Union Africaine en ascension fulgurante qui renforcent la coopération économique et politique. Les alliances traditionnelles, mises à l’épreuve par l’émergence de nouvelles coalitions telles que les BRICS, ouvrent la voie à une diversification stratégique. Dans ce paysage complexe, le multipolarisme offre des opportunités de diversification économique et politique, tout en posant des défis face à la concurrence mondiale. Les discours oxymoriques tenus par les uns et par les autres de la ligne occidentale, à la 79ᵉ Assemblée générale de l’ONU, illustrent mieux cette tendance. Les Etats du Sud global doivent repenser leur positionnement pour capitaliser sur ces dynamiques changeantes, redéfinissant ainsi leur rôle sur l’échiquier global.
La revanche des civilisations ostracisées : le Sud global dicte ses lois
Dans un contexte de bouleversements géopolitiques majeurs, les nations autrefois marginalisées du Sud global s’imposent désormais comme des puissances économiques et politiques incontournables. L’émergence dynamique de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine redéfinit les règles du jeu mondial, remettant en question la domination séculaire des Etats-Unis et de l’Europe. L’Afrique, avec sa croissance démographique et son attractivité économique, est un territoire stratégique pour des pays comme la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil, qui y jouent un rôle clé. Parallèlement, l’essor économique de l’Asie du Sud-Est et l’importance croissante de l’ASEAN révèlent un potentiel formidable. L’Amérique latine affirme son indépendance et le Brésil, ainsi que l’Argentine, deviennent des acteurs cruciaux sur la scène internationale. Ce mouvement, bien au-delà des dimensions économiques et politiques, est aussi une réaffirmation culturelle, marquant une redécouverte des identités et patrimoines locaux. Toutefois, les défis demeurent : inégalités, corruption et conflits, hérités de décennies d’impérialisme occidental, restent à surmonter. Cette transformation est également une invitation aux pays occidentaux à adopter une approche de coopération renouvelée pour ne pas sombrer dans l’obsolescence géopolitique.
La place de l’Occident impérialiste est désormais à la poubelle de l’histoire
La domination impérialiste de l’Occident, jadis synonyme de suprématie mondiale, est aujourd’hui confrontée à un déclin inexorable. Face à l’émergence de puissances économiques et politiques incontournables telles que la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil, les structures de pouvoir traditionnelles s’effritent, symbolisant un profond changement sur la scène internationale. Alors que les mouvements de libération nationale des années 1950 et 1960 ont préfiguré cette transition, les peuples du Sud global revendiquent désormais leur autonomie, redéfinissant les concepts de souveraineté et de dignité. Ce basculement marque non seulement une crise économique amplifiée depuis 2008, mais aussi une remise en question des valeurs idéologiques occidentales, illustrant les limites d’une mondialisation inéquitable. En quête d’un monde nouveau, fondé sur la justice, l’égalité et la solidarité, ces nations autrefois marginalisées invitent, individuellement et pourquoi pas collectivement, les occidentaux à un choix crucial : s’adapter et collaborer à cette transformation ou sombrer dans l’oubli historique.
On peut donc dire que l’Occident impérialiste rejoindra bientôt les dinosaures dans les annales de l’histoire. Une époque révolue, une domination oubliée. Le Sud global, libre enfin de ses chaînes, danse sur les ruines de l’empire du mensonge. Adieu, colonisateur ! Bonjour, monde multipolaire ! La justice historique est enfin servie, et l’avenir appartient à ceux qui osent.
Mohamed Lamine KABA, Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »
