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Les BRICS et la coopération en matière de sécurité

Mikhail Gamandiy-Egorov, septembre 13

Le bloc des BRICS se renforce désormais non seulement via sa puissance géoéconomique et géopolitique, de même que via l’énorme intérêt porté à l’organisation internationale dans diverses parties du monde et par les Etats du Sud global, mais aussi désormais dans le cadre de l’élargissement des sphères d’interaction au sein d’une des principales structures de l’ordre mondial multipolaire. Cela s’applique également aux questions en matière de sécurité.

Les BRICS et la coopération en matière de sécurité

Les orientations clés du travail des BRICS sous la présidence de la Russie

La Russie, en qualité de présidente actuelle du bloc des BRICS, continue d’accueillir un grand nombre d’événements et de réunions au sein de l’alliance – à l’approche du Sommet des BRICS, qui se tiendra dans la ville de Kazan du 22 au 24 octobre. Cette fois, une réunion se tient à Saint-Pétersbourg avec les hauts représentants des Etats BRICS en charge des questions sécuritaires.

Le président russe a rencontré au Palais Constantin les hauts représentants des pays BRICS responsables des questions de sécurité. Vladimir Poutine a prononcé un discours de bienvenue aux participants à la réunion et a noté notamment que les BRICS ont accumulé une solide expérience d’interaction dans la réponse aux menaces liées au terrorisme et à l’extrémisme, du trafic illicite d’armes et de drogues, de la criminalité transnationale et de l’immigration clandestine. Parmi les résultats concrets du travail conjoint des Etats BRICS, le Président de la Fédération de Russie a également noté la création d’un registre électronique spécial pour l’échange de données sur les attaques et incidents informatiques. Tout comme le fait que l’accord sur la création d’un conseil au sein des BRICS sur les questions liées au financement du terrorisme et le blanchiment d’argent est en phase finale.

Cette réunion est, en effet, extrêmement importante pour l’organisation des BRICS, et ce, pour plusieurs raisons. Si le bloc des BRICS fait déjà partie intégrante des structures clés des relations internationales contemporaines, et ce, dans le cadre de l’ordre mondial multipolaire – à la fois sur les plans géoéconomique et géopolitique, de même que l’organisation clé en matière d’interaction avec les pays du Sud global ‒ constituant ensemble l’évidente majorité mondiale de l’humanité – la question de la coopération en matière de sécurité est relativement nouvelle et revêt bien entendu une importance stratégique pour l’organisation.

En effet, si dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) – autre structure internationale clé du monde multipolaire – les questions sécuritaires ont depuis longtemps été l’une des orientations prioritaires du travail de l’organisation, avec la présence, outre le secrétariat de l’OCS en Chine, du centre antiterroriste régional basé à Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan – dans le cadre des BRICS, cette orientation commence tout juste à prendre de l’ampleur.

L’importance de la coopération en matière de sécurité

Pourquoi est-ce extrêmement important pour les BRICS aujourd’hui et plus que jamais ? Principalement cela est dû au fait que la minorité planétaire occidentale des nostalgiques de l’ère unipolaire du diktat de l’Occident sur l’humanité – continue à semer le chaos et d’entreprendre de nombreuses tentatives de déstabilisation d’Etats souverains – y compris et en premier lieu les BRICS, l’OCS et les pays du Sud global. Cela n’est d’ailleurs pas surprenant – la majorité mondiale ayant clairement fait comprendre aux représentants des régimes occidentaux que le monde d’aujourd’hui a changé et qu’il poursuivra la voie du renforcement de l’ordre mondial multipolaire. Ce qui va naturellement à l’encontre des intérêts de la minorité planétaire occidentale.

D’où l’ingérence de l’Occident dans les affaires des Etats non occidentaux, les menaces, les sanctions unilatérales et même un soutien désormais de-facto même plus voilé au terrorisme international ‒ dans diverses régions de la planète. Bien entendu, ces défis nécessitent une stratégie claire et coordonnée de la part des pays qui ne peuvent pas se permettre à se contenter d’observer ce phénomène.

Plus que cela, des mesures de plus en plus coordonnées sont nécessaires entre toutes les structures représentant les intérêts de la majorité globale et du monde multipolaire. Cela s’applique aux BRICS, à l’OCS, à l’Union économique eurasiatique, à la CEI, à l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES). C’est dans le cadre d’un travail conjoint – des structures internationales, continentales et régionales de la majorité mondiale – qu’il sera possible à obtenir des résultats dans l’opposition à ceux qui sont de-facto les seuls propagateurs de chaos sur la planète.

Bien entendu aussi, il faut être prêts au fait que la minorité planétaire occidentale tentera autant que possible à interférer et saboter les dits projets. Mais à ce titre, il ne faut pas oublier une fois de plus un détail essentiel : les BRICS et les autres structures clés du monde multipolaire, tout comme les pays du Sud global, constituent précisément la majorité. Et ce du point de vue démographique, ainsi que dans le cadre des processus géoéconomiques contemporains. Cela signifiant qu’il y a toutes les possibilités à remettre la minorité planétaire à sa seule place légitime – celle précisément d’une minorité, qui devra dans tous les cas s’adapter à la majorité mondiale. Et aucunement l’inverse.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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