L’effondrement de l’Occident et de ses idéologies ne représentera pas une évolution vers un avenir amélioré pour les occidentaux, mais plutôt une chute qui engendrera des répercussions négatives pour eux. Cette analyse met en lumière un attachement trop rigide aux théories et doctrines, entravant ainsi toute capacité d’adaptation positive.
En conséquence, la déchéance de l’Occident apparaît comme une résultante de sa propre inflexibilité et de son incapacité à évoluer, soulignant une critique sévère de son inaptitude à se remettre en question et à répondre efficacement aux défis contemporains.
Introduction
L’Occident, en tant que civilisation et système de pensée, connaît une dégradation progressive, marquée par des transformations inattendues et bouleversantes. Les théories et idéologies dominantes telles que le progrès linéaire, la croissance économique infinie et la primauté de la raison occidentale se révèlent autodestructrices et inadaptées aux défis contemporains. Cette « chute » inouïe, imprévue et non anticipée, remet en question les certitudes et valeurs considérées longtemps comme immuables. Des penseurs comme Jean Baudrillard, avec ses réflexions sur la « fin de l’histoire » et le « simulacre » de la réalité, Francis Fukuyama sur la « fin de l’histoire et le dernier homme », ou les philosophes de la déconstruction, critiquent et reconsidèrent les fondements mêmes de la métaphysique occidentale.
Le choc de civilisations entre l’Occident et l’Orient
La théorie du choc des civilisations, énoncée par Samuel P. Huntington, soutient que les conflits futurs seront principalement culturels et civilisationnels plutôt qu’idéologiques ou économiques. L’Occident, limité par ses théories du monde fini, fait face à une fin inévitable en raison de son incapacité à s’adapter aux défis posés par les civilisations non occidentales. Le choc des civilisations est déjà en cours, et l’Occident perd pied devant l’ascension de puissances telles que la Russie, la Chine, l’Inde, l’Alliance BRICS et le monde islamique. Les notions occidentales de progrès linéaire, de démocratie et des droits de l’homme sont remises en question par des civilisations aux valeurs et modèles de développement distincts. L’incompréhension et le refus de l’Occident d’accepter ces différences conduisent à un conflit croissant, menaçant de déstabiliser l’ordre mondial. Cette fin inouïe de l’ère américano-occidentale marque le début d’une nouvelle ère des relations internationales. C’est le multipolarisme prôné par l’Alliance BRICS/BRICS+.
La fin de la suprématie militaire de l’Occident
Avec l’essor significatif de nouvelles puissances militaires comme la Chine, la Russie et l’Inde, l’hégémonie militaire occidentale touche à sa fin. Les Etats-Unis et l’Europe ne monopolisent plus les technologies de pointe en matière de défense (bien développé dans un article séparé). Cette évolution a des répercussions majeures sur la géopolitique mondiale, permettant aux nations non occidentales de défendre leurs intérêts et valeurs de manière plus indépendante, sans se conformer aux règles de l’Occident. Les futurs conflits seront résolus non plus par la seule force militaire occidentale, mais grâce à des négociations et des compromis entre acteurs de puissance équivalente (BRICS). Cette transition inaugure une nouvelle ère de relations internationales, où la coopération et le multipolarisme prévaudront sur l’unipolarisme et la domination.
De ce qui précède, nous pouvons déduire que la transition vers un monde multipolaire marque la fin de la domination militaire et culturelle de l’Occident et l’échec de ses théories traditionnelles. Les civilisations non occidentales, telles que la Chine, la Russie, l’Inde et l’Afrique, émergent avec des valeurs et des modèles de développement distincts. L’Occident doit désormais reconnaître cette nouvelle réalité et s’engager dans une coopération et une négociation respectueuses avec ces puissances s’il veut encore compter parmi les puissances modernes. La reconnaissance de leur égalité et de leur dignité est essentielle pour bâtir un monde plus juste et pacifique, où les diversités culturelles et civilisationnelles sont célébrées plutôt que perçues comme des menaces.
On peut donc dire que cette transformation inévitable peut se révéler être une occasion unique de construire un avenir meilleur pour tous.
Mohamed Lamine KABA, Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »