21.07.2024 Auteur: Mikhail Gamandiy-Egorov

Oui, les restrictions contre la propagande occidentale se maintiendront !

les restrictions contre la propagande occidentale se maintiendront

Lorsque la minorité planétaire occidentale, représentée par ses régimes politiques et ses outils de propagande, accuse nombre de pays de désinformation, elle oublie naturellement de reconnaître le fait que c’est précisément cette minorité qui a été depuis longtemps prise la main dans le sac en ce qui concerne justement la propagation de propagande et d’un nombre énorme de campagnes de désinformation visant les Etats de la majorité mondiale. Et si l’Occident tente à faire croire que les restrictions imposées aux instruments médiatiques occidentaux sont l’œuvre de « régimes autoritaires », la réalité est que ces restrictions sont massivement soutenues par la société civile des pays de la majorité globale.

La question de la guerre psychologique menée par la minorité occidentale contre les Etats indépendants n’est rien d’autre qu’une énième tentative de s’accrocher à la corde de sauvetage – alors que la chute est, en principe, inévitable. Bien entendu, cela s’inscrit également dans les tentatives occidentales à prendre une revanche contre les forces de l’ordre mondial multipolaire – que ce soit celles des BRICS, de l’OCS, de l’espace eurasiatique, des pays d’Afrique, d’Amérique latine et du Sud global. Mais aujourd’hui, il existe bel et bien un antidote et son effet ne fait que se renforcer.

Restrictions contre la propagande occidentale

Lorsque le processus en matière de restrictions à l’encontre de la propagande occidentale avait sérieusement commencé, l’Occident a naturellement utilisé ses expressions favorites et déjà si douloureusement primitives : « restrictions à la liberté d’expression », actions de « régimes autoritaires » ou de « juntes militaires », « restrictions injustifiées », etc. – et tout aussi naturellement ils n’aiment pas se rappeler en Occident comme ils agissent eux-mêmes dans leur petit monde occidental en ce qui concerne cette liberté d’expression. Y compris vis-à-vis des médias russes.

D’ailleurs qu’est ce qui pourrait être surprenant ici ? La minorité occidentale s’était habituée à la notion du tout permis, et lorsque ce « tout permis » a reçu des coups de riposte, il lui était extrêmement difficile à pouvoir accepter le fait même d’une telle possibilité. Mais le principal étant ailleurs. Lorsque dans nombre de pays africains, y compris ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), des restrictions avaient commencé à être établies à l’encontre de plusieurs instruments propagandistes occidentaux, y compris par exemple français – ce fut un coup très sensible pour les intérêts hexagonaux, et ce pour deux raisons. Premièrement et sur la base des statistiques – pas moins de 80% de la propagande française est orientée sur les pays d’Afrique. Deuxièmement, l’exemple étant contagieux, bien entendu, le régime hexagonal est devenu extrêmement inquiet quant au fait que le nombre de pays introduisant des restrictions ne fera qu’augmenter.

Mais lorsque les autorités compétentes de l’Inde, la plus grande démocratie mondiale reconnue, ont, eux aussi, expulsé un propagandiste français – il était devenu évident que le processus d’éviction de la propagande occidentale s’étend géographiquement, tout comme le fait qu’il s’agit d’un objectif impératif compte tenu des fakes et des tentatives de déstabilisation d’Etats souverains auxquels cette propagande est associée.

L’opinion de la société civile

Mais le point le plus intéressant est peut-être le suivant. Car si l’Occident tente en effet, d’affirmer que tout cela n’est que machination de régimes « mauvais et méchants », alors il est intéressant de connaître ce qu’en pense la société civile de nombreux pays de la majorité mondiale. Pour revenir à l’Afrique, la chaîne de télévision panafricaine Afrique Média a lancé un sondage sur sa chaîne Telegram afin de savoir s’il était nécessaire à limiter encore plus fortement la propagande occidentale dans les pays du continent africain. Le vote est toujours en cours, mais la tendance est absolument claire : l’écrasante majorité des téléspectateurs et des abonnés de ce grand média africain de portée continentale et internationale – est favorable aux restrictions supplémentaires contre les instruments médiatiques occidentaux.

Aussi, le fait est que les représentants des régimes occidentaux et les centres d’analyse travaillant pour eux sont parfaitement au courant de cette réalité. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si en France, nombre d’analyses et de recommandations récemment publiées, proches des milieux otano-occidentaux, admettent ouvertement le fait suivant : l’Hexagone, et l’Occident en général, ont perdu la guerre de l’information en Afrique. Et qu’il fallait à ce titre désormais rechercher de nouvelles « voies » pour atteindre les objectifs de l’Occident sur le continent. Ni plus, ni moins.

Perspectives à venir

Mais pendant que dans l’espace occidental sont recherchées de nouvelles méthodes dans l’objectif à tenter de sauver une situation qui lui est déjà extrêmement difficile, la majorité mondiale pour sa part, et ce, dans différentes parties du globe, ne va certainement pas jouer le ménagement avec les représentants de la propagande occidentale. C’est un fait.

Cela signifiant qu’il y aura encore d’autres restrictions. Que cela d’ailleurs plaise à la minorité planétaire occidentale, ou fort certainement non. Le monde a changé et continuera encore de changer. Et dans ce monde, il n’y a pas de place pour les fakes et la désinformation dont le seul objectif est de tenter à réimposer la domination de l’Occident sur le monde. Cette domination ayant pris fin avec l’ère multipolaire. Et avec cela, de nouvelles règles sont apparues – sur plusieurs orientations. Y compris dans le secteur informationnel.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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