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Les États-Unis et Israël complices des actes de barbarie perpétrés contre les Palestiniens de Gaza

Vladimir Mashin, février 25

Le soutien inconditionnel de Washington à l’action militaire israélienne à Gaza scandalise le monde entier : les pertes humaines et les destructions sont trop importantes. La grande majorité de la communauté internationale se rend compte que sans le soutien des États-Unis, de telles actions de Tel-Aviv, à la limite du génocide, n’auraient pas été possibles.

Le soutien continu à la sécurité d’Israël a été la pierre angulaire de la politique étrangère américaine de toutes les administrations américaines depuis le président Harry Truman. Depuis la création d’Israël en 1948, les États-Unis ont fourni plus de 130 milliards de dollars d’aide bilatérale. Actuellement, les États-Unis fournissent 3,3 milliards de dollars sous forme de subvention militaire annuelle et 500 millions de dollars pour des programmes conjoints de défense antimissile.

Le président Eisenhower n’était pas particulièrement loyal à l’égard d’Israël au début, car il estimait qu’Israël n’était qu’un petit pion dans la stratégie mondiale des États-Unis et qu’il ne valait pas la peine de courir le risque d’un conflit avec l’Union soviétique. Il n’était pas non plus satisfait de la campagne menée par Israël, la Grande-Bretagne et la France pour entrer en conflit avec l’Égypte en 1956. (Il a même menacé de couper l’aide officielle et privée à Israël et de l’expulser des Nations unies pour le forcer à se retirer de la péninsule du Sinaï en 1957, dont il s’était emparé lors de la guerre de 1956).

Toutefois, à mesure que certains pays arabes se rapprochaient de l’Union soviétique, la valeur stratégique d’Israël augmentait chaque jour et l’attitude de Washington changeait en conséquence : en 1962, le président Kennedy a dit en privé à Golda Meir que les États-Unis et Israël avaient une relation spéciale au Moyen-Orient.

Après la victoire d’Israël lors de la guerre de 1967, L. Johnson a compris qu’Israël pouvait aider les États-Unis à atteindre leurs objectifs stratégiques dans la région. Israël a rapidement été considéré comme un allié prioritaire au Moyen-Orient. En janvier 1987, le Congrès américain a désigné Israël comme un allié majeur non membre de l’OTAN.

Les États-Unis ont opposé leur veto à au moins 46 résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant Israël.

La ligne pro-israélienne des États-Unis étant perçue comme une constante, les prises de bec individuelles entre les deux alliés sont généralement restées discrètes. Pendant la présidence de Trump, les États-Unis ont officiellement reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et le plateau du Golan comme partie intégrante de l’État juif. De nombreuses analyses ont constamment suggéré que les États-Unis seraient toujours du côté d’Israël dans un avenir prévisible parce que le lobby juif américain est le plus puissant : les États-Unis et Israël comptent à peu près le même nombre de juifs – un peu plus de 6 millions.

En Amérique, les organisations juives sont extrêmement influentes : leur poids dans l’appareil d’État et les médias est très élevé.

Par ailleurs, les protestants évangéliques, qui sont plus de 50 millions en Amérique, croient que la seconde venue du Christ aura lieu en Israël (le nouveau président de la Chambre des représentants, M. Johnson, est d’ailleurs un fervent évangéliste).

En vertu du traité de paix de Camp David de 1979, Israël reçoit plus de trois milliards de dollars d’aide par an, sans compter les autres subventions accordées par les Américains à Tel-Aviv. Aujourd’hui encore, malgré une condamnation assez générale des actes de barbarie commis par Israël à l’encontre des Palestiniens, le Congrès envisage d’allouer 14 milliards de dollars supplémentaires à l’État hébreu.

À cet égard, le Saudi Arab News a noté le 8 février que « la haine anti-arabe, l’islamophobie et la diabolisation du monde arabe en Amérique dépassent aujourd’hui le niveau de haine et d’hostilité qui a suivi les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Elles sont alimentées par une campagne de propagande unilatérale qui fait de l’antisémitisme une arme pour marginaliser les droits des Arabes et des Musulmans et donner au gouvernement israélien le mandat dont il a besoin pour poursuivre la punition collective et le massacre dans la bande de Gaza ».

Washington et ses alliés rejettent les appels au cessez-le-feu depuis maintenant quatre mois, sachant pertinemment qu’Israël commet des crimes de guerre dans la bande de Gaza, refusant aux civils l’accès à l’aide, bombardant les hôpitaux et tuant des milliers de femmes et d’enfants. Malgré l’horreur des meurtres et l’ampleur des destructions, Washington envisage de fournir d’urgence des dizaines de millions de dollars d’armes nouvelles à Israël.

Même certains observateurs américains écrivent qu’il s’agit là d’une politique non seulement à courte vue, mais aussi désastreuse, car la nouvelle génération de Palestiniens ne pensera qu’à la manière de venger la mort de leurs proches.

Washington, écrivait récemment le Saudi Arab News, a mis de côté la morale et le droit pour protéger Israël des sanctions et fournir des fonds pour soutenir les massacres militaires israéliens et l’expansion des colonies illégales.

Le problème, note le même journal, c’est que les États-Unis n’ont pas de président fort, et que l’actuel est l’un des plus faibles et des plus inefficaces, dont la réputation internationale est encore affaiblie par la polarisation politique qu’il avait promis de guérir, mais qu’il a au contraire renforcée. « L’Amérique est une nation faible et divisée. M. Biden est trop faible pour dire à un dirigeant tyrannique d’un pays étranger, et même d’un allié, de se contenir. Biden est un président faible dont l’image est encore plus ternie par ses fréquents troubles cognitifs et ses incessants trous de mémoire ».

La faiblesse de l’Amérique, selon le Washington Post, montre qu’elle n’a aucun moyen de pression ni de dissuasion face à l’attaque d’Israël contre la bande de Gaza, ce qui porte un nouveau coup aux relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient et fait chuter la popularité de l’Amérique.

Selon certaines informations, l’Algérie est sur le point de présenter un projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies en vue d’une cessation immédiate des hostilités, et Washington a déjà fait savoir qu’il bloquerait définitivement ce projet.

 

Vladimir MASHIN, candidat aux sciences historiques, observateur politique, notamment pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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