19.02.2024 Auteur: Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Occident ne sait plus comment justifier les succès économiques de la Russie

Place encore une fois à l’économie, voire plus précisément à la géoéconomie. La réalité étant que les prétendus experts occidentaux, et non pas seulement les représentants de l’establishment politique, mais aussi toutes sortes de « spécialistes » économiques, sont aujourd’hui complètement perdus face à la capacité de Moscou non seulement à résister aux sanctions unilatérales sans précédent qui émanent de la minorité planétaire occidentale, mais également en ce qui concerne les succès que montre l’économie russe dans le cadre non seulement et même pas tellement de la confrontation avec les élites occidentales, mais surtout de la réalité multipolaire à l’échelle globale.

Oui, ce n’est même plus un choc que ressent la minorité occidentale face aux réalisations de la Fédération de Russie dans la sphère économique. Et ce aussi bien dans le cadre des processus internes qu’en ce qui concerne l’interaction très réussie sur le front économique international avec la majorité mondiale de l’humanité, où la position du pays ne cesse de croître. Cela sa reflète d’ailleurs dans les indicateurs des volumes des échanges de notre pays avec cette majorité globale.

A titre d’exemple, souvenons-nous des indicateurs des échanges économico-commerciaux entre la Russie et les pays de l’UE à l’issue de 2021. Soit avant le début de l’Opération militaire spéciale et des actions qui s’en suivront de la part des régimes occidentaux à l’encontre de l’Etat russe – tant dans le cadre de la confrontation militaire qu’économique, sans même parler des autres domaines. Ainsi et à cette période, le volume des échanges économico-commerciaux Russie-UE s’élevait à un peu plus de 265 milliards d’équivalent de dollars. A l’époque nombreux considéraient cela comme quelque chose de « grandiose » et la propagande occidentale a activement utilisé la thèse selon laquelle les Occidentaux seraient tout simplement « irremplaçables » pour la Russie en tant que partenaires économiques et commerciaux.

Et au final ? Sur la base des données disponibles à l’issue de 2023, le volume des échanges de notre pays avec seulement la Chine et la Turquie a dépassé les 300 milliards d’équivalent de dollars. Et cela en tenant compte de deux facteurs importants à noter. Tout d’abord – la fameuse UE se compose de 27 régimes. Autrement dit, il s’avère qu’aujourd’hui dans le cadre des relations économico-commerciales de la Russie avec seulement deux Etats, en l’occurrence la République populaire de Chine et Türkiye – le volume des échanges a dépassé celui relatif à un regroupement d’une trentaine de pays, ces derniers ayant affirmé durant de longues années qu’ils ne peuvent être « remplacés ».

Et le deuxième facteur réside précisément dans le fait qu’en plus des records historiques en termes d’échanges économico-commerciaux avec la Chine et Türkiye (plus de 240 milliards d’équivalent de dollars dans le premier cas et plus de 60 milliards dans le second), notre interaction économique avec la majorité non-occidentale de l’humanité s’est intensifiée en général et de la manière la plus sérieuse qui soit – avec les nations d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, sans oublier bien évidemment notre espace eurasiatique.

Ce qui signifie que le choc et l’humiliation de l’Occident résident également dans le fait qu’en tentant de faire de notre pays un « paria » mondial, le résultat obtenu est exactement l’opposé de l’escompté pour les instigateurs. Où, de-facto, la grande majorité des pays du monde ont manifesté une volonté naturelle à renforcer la coopération avec la Russie et à utiliser au maximum le potentiel de ces relations. D’ailleurs et au passage – sachant que ledit potentiel est encore loin d’avoir été pleinement utilisé. L’essentiel étant que le processus progresse à un rythme très positif.

Toute l’absurdité de la situation pour la minorité occidentale se trouve également dans le facteur que face aux processus contemporains et à venir à l’échelle mondiale, la minorité occidentale, d’une part, se retrouve obligée à reconnaitre les succès économiques de la Russie, mais de l’autre, dans un esprit typique de propagande, tente par tous les moyens à rabaisser les dits succès.

Par exemple, un instrument médiatique occidental comme Financial Times, dans son récent article intitulé « La surprenante résilience de l’économie russe », note qu’en 2023 le PIB russe a affiché une croissance supérieure à tous les pays du G7. Tout comme le fait que le Fonds monétaire international (FMI) prédit la même tendance pour l’année 2024 en cours. Un certain nombre d’autres instruments occidentaux ont également été contraints à admettre cette réalité.

Mais parallèlement à ces aveux amers pour l’Occident – la propagande de la minorité mondiale otanesque continue à tenter, à travers ses pseudo-experts, non seulement à minimiser les succès économiques de la Russie, mais au même temps en détruisant ses propres enseignements en ce qui concerne la signification d’un système économique à succès. Comme le fait que la croissance du PIB « n’est pas toujours le signe d’un développement positif ». Ou que le taux de chômage historiquement au plus bas n’est « pas lui non plus un facteur forcément positif ». Pour faire court – oubliez tous les enseignements antérieurs des économistes sérieux, y compris occidentaux, et simplement croyez mot pour mot les pseudo-spécialistes autoproclamés. Tout cela au-delà d’être extrêmement peu convaincant – est surtout une fois de plus particulièrement humiliant pour la minorité occidentale.

Surtout lorsque revient en mémoire comment ces personnages avaient prédit, le tout avec un air très « sérieux » et en faisant beaucoup de bruit – l’inévitable et complet « effondrement » de l’économie russe. Et en général en déclarant avec arrogance que notre pays « serait à genoux ». Cela n’a pas abouti pour les Occidentaux. Plus que cela et compte tenu des problèmes actuels plus que jamais observés aujourd’hui au sein de la minorité mondiale – il est très probable que ce seront précisément les représentants de ladite minorité qui seront à genoux. Et peu importe la façon dont l’establishment occidental continuera à nier l’ordre mondial multipolaire, le fait est qu’il s’est lui-même assuré le piège à l’échelle globale.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

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