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Le précédent ukrainien – un génocide s’approche de Gaza

Phil Butler, 18 octobre 2023

Le précédent ukrainien - un génocide s’approche de Gaza

« Il regardait le bûcher funéraire de l’humanité – les cendres radioactives d’Armageddon. Un quart de million de kilomètres les séparait, mais on pouvait encore voir la combustion de la désintégration atomique, cet éternel rappel du passé ruineux ». – Le narrateur, « Si jamais je t’oublie, ô Terre… », par Arthur C. Clarke

Ces derniers jours, Israël a été attaqué par des militants palestiniens du Hamas et d’autres groupes depuis plusieurs directions. Malheureusement, des centaines, voire des milliers, de civils innocents ont déjà été tués. Et, évidemment, les forces politiques qui tirent profit de ces conflits font de leur mieux pour que leurs plans respectifs aboutissent. De nombreux experts s’accordent à dire que cette attaque offrira une justification pour que les Israéliens se livrent à un génocide, exterminant des millions de personnes vivant dans la prison à ciel ouvert que représente la bande de Gaza. Et les gens qui regardent ces évènements sont convaincus du fait que, comme la guerre de l’Occident contre la Russie, les premiers actes de la fin des temps sont venus.

C’est le moment le plus opportun pour Israël d’en finir avec les palestiniens. Pour l’Iran, il s’agit d’une chance de retrouver l’influence et le statut qu’il a perdus dans le monde multipolaire émergent. En ce qui concerne les États-Unis et leurs alliés européens, tous les conflits récents sont soigneusement planifiés et exécutés à la demande des élites libérales en place au pouvoir. Cependant, ceux qui sont prêts à raisonner au-delà de la propagande auraient pu le voir venir. L’Ukraine, le conflit israélo-palestinien, le discours médiatique sur les atrocités commises par le Hamas et les frappes de missiles « inhumaines » menées par Vladimir Poutine lui-même, tout cela n’est que distractions et mensonges.

Remarquez comment CNN et le reste des médias qualifient Poutine et les Russes d’« inhumains ». Le principe est de diaboliser l’ennemi et les victimes, ce qui justifie leur mise à mort. En même temps, en Occident, les médias et les politiciens contrôlés par les sionistes justifient le meurtre aveugle de civils. L’attaque par un missile sur le village de Groza, près de Kharkov, en Ukraine, est plus odieuse, inhumaine, cruelle et destructrice que les frappes israéliennes qui ont tué des dizaines de milliers de Palestiniens en représailles. C’est une ironie amère que les actions de la Russie pour arrêter le génocide dans les régions séparées de l’est de l’Ukraine soient considérées comme plus « inhumaines » que les attaques qu’Israël ou que les États-Unis mènent régulièrement.

Plus de 14 000 personnes ont été massacrées à Donetsk et dans ses environs après l’Euromaidan, ayant pour résultat de faire de l’Amérique et d’une nouvelle génération de nazis, les maîtres de la steppe russe (voir steppe pontique-caspienne). Les médias sionistes et technocratiques de l’Occident n’ont jamais écrit sur ce sujet, mais de vraies personnes souffrent et meurent depuis des années. Ils ne sont pas des sous-hommes, pas plus que les palestiniens. Toutes les actions de la Russie représentent des actes de barbares slaves qui sont pires que les hordes mongoles, alors que tout ce que fait Israël ressort de la volonté de Jéhovah et d’Allah. Dans le même temps, des vérités aussi importantes que la présence de têtes à guidage optique sur les missiles Iskander échappent à l’attention du public. Le fait qu’un missile ait pu atteindre une petite fenêtre à des dizaines de kilomètres de distance signifie qu’une cible très importante a été touchée à Groza. Et il n’est nulle part fait mention d’un haut responsable ukrainien, de l’OTAN ou de la CIA qui aurait pu avoir le mérite de provoquer une telle frappe de précision sur un café.

Quelques chiffres qui complètent mon argumentation. Ainsi, entre 2008 et 2020, 5 600 Palestiniens ont été tués et plus de 115 000 ont été blessés. Au cours de la même période, 250 Israéliens ont été tués et 5 600 blessés. Le niveau de violence a été particulièrement haut en 2014, lorsqu’Israël a mené l’opération « Bordure protectrice » à Gaza en réponse à l’enlèvement et au meurtre de trois adolescents. La campagne a duré sept semaines et a tué plus de 2 000 personnes, dont la plupart étaient des habitants de Gaza. Plus tard, lorsque des manifestations de grande ampleur ont éclaté à la frontière entre Israël et la bande de Gaza en 2018, plus de 28 000 Palestiniens ont été touchés. Nous avons tous vu les images de tireurs d’élite israéliens tirant sur les pieds d’enfants palestiniens et s’amusant de ce qu’ils faisaient.

Imaginez maintenant que la Russie ait été aussi effrontée et inhumaine qu’Israël dans la défense de son peuple et de son territoire. Et si les Russes avaient mené une opération du type « Bordure protectrice » lorsque des officiers ukrainiens du Service de sécurité d’Ukraine ont tué la fille du philosophe Alexandre Douguine, Daria, en faisant exploser la voiture de son père ? Si les gentils bandits israéliens dirigeaient la Russie, Kiev serait depuis longtemps un tas de décombres entouré d’une clôture. Mais j’espère que vous vous rendez tous compte que dans ce monde, ce sont les 0,2 % qui ont le droit de juger. Netanyahou déclare la loi martiale suite à la dernière invasion, et la flotte américaine se dirige vers Israël. Et maintenant en parlant de mon pays, n’oublions pas que plus d’un million d’Irakiens sont morts à cause d’un tube de talc agité par l’ancien secrétaire d’État Colin Powell.

À ce jour, près de 7 000 soldats américains et plus de 8 000 travailleurs contractuels ont été tués en Irak et en Afghanistan. Selon un rapport récent de l’université de Brown, le nombre total de morts dans les guerres et les conflits depuis le 11 septembre s’élève à 4,6 millions et augmente constamment. Ce chiffre comprend « notre » participation aux conflits en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, en Syrie, en Libye, en Somalie et au Yémen. Par ailleurs, lorsque la marionnette ukrainienne Zelensky aura sacrifié le dernier Ukrainien combattant pour l’OTAN, les chiffres de ce rapport auront augmentés d’un million ou plus.

Malgré cela, des journalistes instruits affirment que les Russes et leur chef sont des barbares inhumains. Les Palestiniens en cage qui vivent l’enfer sur terre deviennent les principaux méchants de l’histoire par la faute de tierces parties avançant leur propre agenda. Parce qu’Israël a le droit d’exister, quels que soient les morts et leurs nombres. Et maintenant que j’en parle, il est ridicule de penser que le monde occidental ne peut pas comprendre le droit à l’existence de la Russie. Aucun des dirigeants ne peut « retourner sa veste ». Il est tout simplement impensable de retourner la situation et d’imaginer qu’un régime nord-coréen prenne le contrôle du Mexique ou de la Pologne. En fait, comme nous le savons tous, les élites de Washington, Londres, Bruxelles et Berlin sont parfaitement conscientes de la manière dont la guerre éclatera si l’OTAN est repoussée dans les bas-fonds. Et en Amérique, tant que les enfants d’autrui sont réduits en miettes, tout est kasher (plaisanterie voulue).

Comprenez-moi bien. Les Israéliens innocents tués ou blessés dans cet attentat catastrophique ont été les tristes victimes d’hommes puissants, implacables dans leur inhumanité. Et la plupart d’entre eux ne sont ni russes, ni palestiniens, ni arabes, ni musulmans. Les causes profondes de ce conflit au même titre que d’autres proviennent toujours des mêmes lieux concentrant le pouvoir : Buckingham Palace et Whitehall, Washington et Wall Street, ainsi que les élites regroupées autour des banques luxembourgeoises.

Pendant que j’écris cet article, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, s’est exprimé sur sa plateforme X au sujet de la population arabe en Europe qui rejette le soutien de l’UE à Israël : « Si les tendances actuelles se poursuivent, la guerre civile en Europe est inévitable ». Ce matin, Reuters a rapporté que le ministre israélien de la défense, Yoav Galant, s’est engagé à intensifier le conflit avec le Hamas en lançant une offensive terrestre sur la bande de Gaza. Galant a menacé : « Gaza ne sera plus jamais la même ». Le message coule de source : les Israéliens ont l’intention de tuer autant de Palestiniens qu’ils le jugent nécessaire pour les disperser aux quatre coins du monde et prendre possession de la bande de Gaza.

Selon certaines informations, les sauveteurs et les ambulanciers sont incapables d’atteindre les blessés, et les hôpitaux ont été contraints de fonctionner sans électricité, les Israéliens ayant coupé l’approvisionnement en électricité et en carburant de plus de 2 millions de personnes vivant dans les environs. En cinq jours seulement, plus de 260 000 personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza, et le nombre de morts s’accroît rapidement, car les forces de défense israéliennes lancent de plus en plus de frappes aériennes avant l’opération terrestre. L’armée israélienne a déjà utilisé du phosphore blanc, interdit au niveau international, pour détruire des zones palestiniennes à Gaza.

Une dernière nouvelle avant de passer à la publication de cet article. Les chaînes X et Telegram rapportent que de l’autre côté de la frontière, en Jordanie, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour soutenir les Palestiniens. Par ailleurs, un deuxième groupe de porte-avions américains serait également en route pour rejoindre la région. Le décor est donc planté pour l’impensable. Hier, un collègue américain de longue date m’a demandé mon avis sur la situation actuelle. Il estime que ces événements sont directement tirés de la Bible. Ni lui ni moi n’avions prévu que l’Armageddon se produirait au cours de notre vivant. À ce stade, nous pouvons être certains que, quoi qu’il arrive à l’humanité, les pays occidentaux rejetteront toute la responsabilité sur Poutine et la Russie. La majorité d’entre nous pensent encore que la fin de la civilisation viendra de Dieu, et non de la Maison Blanche.

 

Phil Butler, chercheur et analyste politique, politologue et expert en Europe de l’Est, auteur du récent best-seller Putin’s Praetorians ainsi que d’autres livres, notamment pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».

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