Avec confiance et efficacité, l’Inde continue de mettre en œuvre sa présidence du G20. Cette fois-ci, New Delhi a organisé avec succès, l’événement parlementaire du G20 dans la capitale indienne du 12 au 14 octobre dernier. Le thème du forum, formulé par le Premier ministre indien Narendra Modi, se nomme « Une terre, une famille, un avenir ». Dans différentes sections, plus de 350 parlementaires de dizaines de pays ont discuté de questions d’actualité telles que l’économie et l’énergie vertes, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et la numérisation de toutes les sphères de la vie des citoyens.
La délégation russe était dirigée par la présidente du Conseil de la Fédération de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, Valentina Matvienko qui a rencontré en marge du forum les chefs de plusieurs groupes parlementaires d’États en bon terme avec la Russie : le vice-président de l’Inde Jagdeep Dhankhar, qui est également le président de la Chambre haute du Parlement, le Conseil des États, et le président de la Chambre basse Om Birla. Ensemble, ils ont discuté de la thématique du forum et des questions relatives à la coopération bilatérale russo-indienne. Celle-ci possède une riche histoire et ne cesse de se renforcer dans le cadre d’un partenariat stratégique privilégié spécial. La rencontre organisée en marge du Forum entre le chef du gouvernement indien Modi et Mme Matvienko doit être considérée comme un geste spécial de la part de l’Inde.
Le Premier ministre indien s’est adressé au forum, invitant les législateurs à donner leurs contributions de manière constructive à la résolution des problèmes actuels. Om Birla, président de la Chambre du peuple du Parlement indien, s’est également exprimé dans le même sens. L’attention a été attirée sur le fait que les deux orateurs ont appelé à mettre fin à la rhétorique de confrontation et à l’alimentation des situations conflictuelles. Ils ont également souligné l’importance de la participation du public dans la résolution des problèmes mondiaux de notre époque et l’impact positif des discussions pour atteindre les objectifs fixés. Modi a souligné la nécessité de mettre fin à tous les conflits et à toutes les situations de crise, afin de renforcer la paix et la sécurité internationale. Le fil rouge de tous les discours des organisateurs du forum parlementaire a été le désir d’une discussion positive sur l’ordre du jour et le développement d’approches communes consolidées pour résoudre les problèmes urgents. Cette approche constructive et équilibrée de la présidence indienne n’a apparemment pas été du goût des délégations d’un certain nombre de grandes puissances occidentales (États-Unis, Canada, France, Allemagne), qui ont décidé de ne pas participer à la dimension parlementaire du G20 après avoir échoué à promouvoir l’agenda anti-russe.
Notre délégation, au contraire, a soutenu par tous les moyens possibles cette présidence positive et mutuellement acceptable, orientée vers la recherche de solutions. Dans son discours, le chef de la délégation russe Mme Matvienko a souligné l’importance de la coopération entre les pays du G20, la contribution conjointe significative à la démocratisation des institutions financières et commerciales internationales, la réduction des écarts dans les domaines industriel, scientifique et technique, ainsi qu’une impulsion supplémentaire pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Dans ce cadre, elle a exprimé le soutien de la Russie au renforcement du rôle des parlements dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable. S’élevant contre la politisation excessive des discussions, la chef de la délégation russe n’a pas pu passer outre la déclaration inacceptable et conflictuelle de la vice-présidente du Parlement européen, Nicola Beer, qui, abordant le sujet ukrainien, tout a fait inapproprié à l’ordre du jour du forum, a accusé la Russie d’avoir déclenché la crise en Ukraine. Après avoir reçu une réponse ferme et pleine de sens, elle s’est essentiellement retirée et a refusé d’entamer une discussion avec la délégation russe.
Ainsi, les tentatives des Occidentaux de répéter au sein du forum parlementaire la démarche antirusse du sommet du G20 ont une fois de plus complètement échoué. Tout le mérite d’avoir déjoué ces préparatifs provocateurs revient à la présidence indienne, habile et avisée. Elle est parvenue à orienter les discussions dans une direction constructive, à réaffirmer l’objectif du G20 en tant que forum économique et financier et à obtenir l’adoption d’un document conjoint de compromis équilibré.
Il est important de préciser que, dans cette déclaration, le G20 a souligné l’inadmissibilité de l’utilisation ou de la menace d’utilisation d’armes nucléaires. Parallèlement, les participants au forum ont souligné que, conformément à la Charte des Nations unies, tous les États devraient s’abstenir de recourir à la force ou à des menaces visant à violer l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre État. La Charte appelle également à la résolution pacifique des conflits par la diplomatie et le dialogue, au respect des principes du droit international, y compris l’intégrité territoriale et la souveraineté et le droit humanitaire international ainsi qu’à un système multilatéral garantissant la paix et la stabilité mondiale. Les participants ont également appelé à accroître les efforts pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.
En résumé, l’Inde peut et mérite d’être félicitée une fois de plus pour sa présidence aussi efficace qu’efficiente. Dans des conditions internationales et géopolitiques complexes, elle est parvenue à éviter toute politisation inutile et à mener le forum parlementaire dans une atmosphère professionnelle et généralement constructive, parvenant, comme elle l’avait fait précédemment lors du sommet du G20, à l’adoption d’une déclaration de compromis équilibrée.
Il est impossible de ne pas mentionner le rôle très positif joué au cours des discussions par Valentina Matvienko, qui, dans sa manière offensive caractéristique, a magistralement et brillamment défendu les intérêts de la Russie, du Sud global et du nouvel ordre mondial multipolaire émergent.
Le prochain forum parlementaire du G20 aura lieu en 2024 sous la présidence du Brésil.
Anvar Azimov, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, chercheur principal à l’université MGIMO, spécialement pour la revue en ligne « New Eastern Outlook ».