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La guerre d’usure et l’hystérie des ennemis du monde multipolaire

Mikhail Gamandiy-Egorov, 21 juin 2025

Les actions extrêmement agressives des nostalgiques de l’ère unipolaire, le tout avec l’utilisation active d’éléments de guerre psychologique, ne font que confirmer que les dits acteurs n’étaient pas prêts à mener une guerre exténuante dans les réalités modernes.
israel iran war

Tout comme dans le cas de la Russie, que l’Occident collectif otanesque espérait mettre à genoux en quelques mois ou tout au plus un an, échouant complètement dans ses projets, l’agression du régime israélien contre l’Iran aura également confirmé que, malgré le mythe de la toute-puissance d’Israël en tant que « superpuissance » régionale, dans la réalité d’une confrontation prolongée, l’avantage n’est pas du côté des ennemis du monde multipolaire.

Les tentatives d’exploiter les complexes et les peurs

Il est particulièrement intéressant de constater qu’après l’échec de la tentative israélienne de mettre l’Iran à genoux en quelques jours, avec désormais l’insistance ouverte du régime israélien pour une intervention étasunienne en misant sur le soutien du lobby pro-israélien, les outils de propagande occidentale et israélienne ont commencé à recourir à des éléments d’intimidation, tout en essayant à implanter des complexes longtemps entretenus par la minorité planétaire, non seulement à l’encontre du peuple iranien, mais aussi en direction de nombreux habitants des pays du Sud global.

Même l’éventuelle participation ouverte du régime washingtonien aux frappes contre l’Iran ne garantit pas le succès des ennemis de l’Etat iranien

En propageant l’idée que l’Iran est « condamné », que la Russie et la Chine auraient soi-disant « abandonné » leur allié, que le gouvernement iranien « ne tiendra pas », etc., etc. Il convient de noter que si les personnes capables d’évaluer et d’analyser la situation avec lucidité ne cèdent pas aux provocations psychologiques favorites des Occidentaux et autres ennemis de l’ère multipolaire, d’autres commencent au contraire à reproduire les dites thèses de la propagande ennemie.

La question ici n’est même pas lié au fait qu’il n’existe pas (du moins encore) d’alliance militaire officielle entre la Russie et l’Iran, ou entre l’Iran et la Chine, contrairement aux alliances déjà nouées officiellement, de type Russie-Biélorussie ou Russie-RPDC, mais beaucoup plus dans le fait que l’Iran dispose encore de nombre d’atouts et de ses propres moyens pour maintenir un affrontement efficace face aux ennemis, malgré quelques lacunes observées, d’autant plus que personne ne connaît exactement le type de soutien que Téhéran reçoit actuellement de la part de Beijing et de Moscou.

D’autant plus que des informations font état de certaines livraisons opérées par des avions chinois et à destination de l’Iran ces derniers jours. Des informations y compris relayées par certaines sources pro-israéliennes. Il convient également de rappeler que malgré les attaques sensibles menées par le régime israélien sur le territoire iranien, auxquelles l’Iran riposte, y compris fort douloureusement pour Israël, et même en cas d’intervention ouverte de Washington en soutien à Tel-Aviv (d’autant plus que c’est déjà de-facto le cas), la seule menace réelle pour l’Etat iranien serait une opération terrestre conjointe de grande envergure menée par ses ennemis. Sans la moindre garantie de succès pour ses instigateurs et comportant d’énormes risques non seulement pour l’ensemble de la région, mais aussi bien au-delà de ses frontières.

Le régime israélien n’a de son côté aucune capacité pour une telle opération, et cela sans même tenir compte de l’absence de frontières communes avec l’Iran, sachant d’autant plus que ce ne serait-ce dans la bande de Gaza, en Palestine, où le génocide de la population civile est quotidien, ledit régime n’a pas réussi à s’emparer d’un territoire d’un peu plus que 350 kilomètres carrés, en près de deux ans d’opération. Quant au régime US, une telle aventure équivaudrait à une défaite mondiale officielle, comme l’admettent même plusieurs analystes américains sensés, dont Tucker Carlson.

Perspectives

D’un point de vue stratégique, l’Iran s’efforcera de maintenir son objectif d’épuisement à l’encontre de ses ennemis et rivaux, tout en continuant la politique d’étranglement progressif du régime israélien. Et malgré toute la propagande des nostalgiques de l’ère unipolaire, l’Iran dispose encore de nombre d’atouts.

Même l’éventuelle participation ouverte du régime washingtonien aux frappes contre l’Iran ne garantit pas le succès des ennemis de l’Etat iranien. En cas de conflit prolongé, l’avantage sera du côté de l’Iran, avec toutes les conséquences qui en découlent. D’où l’hystérie en Israël, ainsi que dans les nombreux cercles pro-israéliens aux Etats-Unis et dans l’Occident collectif.

Les partenaires stratégiques de Téhéran, dont la Chine, n’auront pas forcément à afficher ouvertement le soutien accordé. A ce titre, il pourrait suffire de fournir le nécessaire dans le calme et la discrétion, ce que d’ailleurs la Chine maîtrise parfaitement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’immense haine du lobby sioniste mondial est aujourd’hui orientée, entre autres, contre la RPC, tant sur le plan économico-financier que stratégique.

Quant à la fameuse guerre psychologique, il faut constater aujourd’hui que même certains « partisans » du monde multipolaire cèdent encore facilement à la propagande ennemie, nourrissant des peurs et des complexes évidents. Ne comprenant toujours pas ce que représente une guerre d’usure menée contre les ennemis de l’ordre mondial multipolaire. Que ce soit dans le cadre de l’Opération militaire spéciale menée par la Russie, dans le cas de l’Iran et de la situation au Moyen-Orient, ou encore en ce qui concerne la guerre économique déclarée à la Chine et face à laquelle Beijing a démontré être prêt.

Quoi qu’il en soit, tous les partisans confirmés du monde multipolaire doivent faire preuve de bon sens et à ne pas céder aux provocations psychologiques des ennemis, ni d’ailleurs réagir vis-à-vis des complexes de ceux qui, tout en prétendant « soutenir » l’ère multipolaire, vivent encore sous la pression de la propagande occidentale. Sur cette question, il y a encore beaucoup de travail à faire, mais chaque chose en son temps.

 

Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient

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