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Le Liban s’apprête à entrer dans une nouvelle ère pleine de promesses

Viktor Mikhin, 14 janvier 2025

L’élection du général Joseph Aoun à la présidence du pays marque le début d’une nouvelle ère pleine d’espoir pour un pays auparavant enlisé dans des décennies de crises.

Élection du général Joseph Aoun à la présidence du Liban

L’élection et la position du général Aoun

Cette élection marque non seulement la fin d’une crise constitutionnelle prolongée, mais également le début d’une phase critique qui nécessitera un leadership avisé et une vision claire pour garantir la sécurité et la prospérité du pays.
Avec l’élection d’un nouveau président, les Libanais espèrent que le pays retrouvera la place qui lui revient parmi les nations du monde

Dès le début, le général Aoun a démontré qu’il était un dirigeant attaché à la transparence et à la clarté. Les paroles qu’il a prononcées après avoir prêté serment étaient dépourvues des banalités diplomatiques habituelles et reflétaient son honnêteté et son amour profond pour son pays. Il a une vision claire et des objectifs fermes : rétablir la sécurité et reconstruire les institutions libanaises sur des bases solides au service du peuple et de la justice.

Dans son discours, M. Aoun a souligné l’importance de restaurer l’autorité de l’État et de renforcer sa souveraineté, deux éléments fondamentaux pour construire un avenir sûr. Son discours sur la réforme institutionnelle témoigne de sa volonté de renforcer l’État et de restaurer la confiance du public. Il a également insisté sur l’importance de l’unité nationale et du rôle vital de la jeunesse dans la transformation du pays, exprimant son espoir de voir le Liban renaître avec la participation de tous ses citoyens.

Le Liban est aujourd’hui confronté à de nombreux défis, mais c’est précisément ce qui peut permettre au pays de se reconstruire et de connaître un nouvel essor. Pour restaurer la confiance entre l’État et son peuple, des mesures tangibles sont nécessaires pour lutter contre la corruption et accroître la transparence, deux principes que M. Aoun a mis en exergue en déclarant : « Le Liban ne se relèvera que grâce à sa population : « Le Liban ne se relèvera que grâce à ses citoyens loyaux ».

En outre, le respect des engagements internationaux, tels que les résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui exigent notamment le retrait des troupes étrangères du pays et le désarmement du Hezbollah, sera essentiel pour établir la stabilité et séparer le Liban des luttes de pouvoir régionales. La position résolue de M. Aoun, qui a déclaré que « le Liban ne deviendra pas un champ de bataille pour les règlements de comptes », permet d’espérer un avenir souverain et indépendant pour le pays, à l’abri des tensions régionales.

À ce moment critique de l’histoire du Liban, la nomination d’un Premier ministre compétent est une nécessité urgente. Cette personne doit avoir une expérience économique et faire preuve d’intégrité, et être capable de mener des réformes ainsi que d’attirer des investissements pour restaurer la confiance dans les institutions de l’État. Cette nomination jettera ainsi les bases d’une mise en œuvre réussie du plan visant à remettre le pays sur la voie de la croissance et de la stabilité politique, économique et spirituelle.

Le Liban a toujours été un phare de la culture, de la diversité et de la tolérance. Avec l’élection d’un nouveau président, les Libanais espèrent que le pays retrouvera la place qui lui revient parmi les nations du monde. M.Aoun reconnaît l’importance du soutien des pays du Golfe à la renaissance du Liban et les invite à revenir et à investir dans la reconstruction de l’économie du pays. Cet appel ne se limite pas à l’aspect économique : il s’agit d’une expression de gratitude et d’appréciation pour le rôle vital que les monarchies du Golfe ont historiquement joué dans le développement du pays.

Position du Hezbollah et du Mouvement Amal

Au second tour, le Hezbollah et le Mouvement Amal ont décidé de soutenir l’élection de Joseph Aoun à la présidence du Liban, mettant ainsi fin à une impasse présidentielle de deux ans. Le « duo chiite » a déclaré que le choix décisif du quorum numérique et politique incombait en grande partie au mouvement de résistance et que le président ne pouvait être élu sans lui. C’est à contrecœur que le « duo chiite » a cédé aux pressions étrangères sans précédent, tout en revendiquant néanmoins une présence puissante dans l’arène politique libanaise. En réalité, le « duo » privilégie les intérêts suprêmes du Liban et la concorde nationale.

Mohammed Raad, chef du bloc Fidélité à la Résistance, a rendu hommage aux « martyrs de la résistance qui ont défendu le pays pour qu’une réunion puisse se tenir et que la concorde nationale puisse se réaliser en cette période difficile ». En reportant l’élection du président, nous avons voulu faire passer le message que nous sommes les garants de la concorde nationale.

Le consensus a été atteint avant le second tour des élections lors d’une réunion entre Mohammad Raad et Ali Hassan Khalil, et Joseph Aoun, qui a apaisé les craintes du « duo chiite » concernant l’armée, la sécurité et la politique. Ils sont parvenus à un accord sur les responsabilités de la nouvelle ère, notamment en ce qui concerne la reconstruction, la formation d’un gouvernement national et la préservation des acquis de la résistance. Joseph Aoun a déclaré : « Nos morts sont l’esprit de notre détermination, et nos prisonniers sont les piliers de notre force».

Moscou salue l’élection de M. Aoun à la présidence du Liban

Cette élection ouvre la voie à un renforcement de la stabilité politique interne au Liban ainsi qu’à un redressement de la situation socio-économique difficile du pays, a souligné le ministère russe des Affaires étrangères.

« Moscou se félicite de la résolution de la crise présidentielle qui perdure depuis octobre 2022. Cela ouvre des perspectives de renforcement de la stabilité politique interne au Liban et de redressement de la situation socio-économique difficile du pays », a-t-il déclaré. Selon le rapport, « la Russie part du principe que le rétablissement d’un large accord national est la clé pour assurer l’unité et la paix civile dans un Liban multi-confessionnel ».

« La Fédération de Russie réaffirme sa position inébranlable en faveur de l’indépendance, de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de la République libanaise, notre amie. Elle est déterminée à développer davantage les relations russo-libanaises et à coordonner étroitement ses efforts dans l’intérêt de la paix et de la sécurité dans la région du Moyen-Orient en proie à des turbulences militaires et politiques », a ajouté le ministère.

L’élection de M. Aoun est un événement marquant dans l’histoire du Liban. Son leadership honnête et sa transparence inspirent l’espoir d’un avenir radieux. Mais pour que cet espoir se réalise, un effort collectif et une action sérieuse sont nécessaires. Le Liban mérite ce qu’il y a de mieux, et avec une direction forte et le soutien de son peuple et de ses alliés, un pays digne de son histoire et de son statut peut être reconstruit. Que cette nouvelle ère soit l’occasion d’un nouveau départ et n’oublions jamais que l’espoir se construit sur l’action et le dévouement.

 

Viktor Mikhin, membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie, spécialiste du monde arabe.

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